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Bonne lecture sinon.

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Hier je n’ai pas mis un pied dehors, je ne voulais pas. J’ai envie de partir d’ici, il m’a poussée, il ne s’est pas excusé.

Certes il m’a apporté tous mes repas comme je le fais avec lui, hier, mais il ne m’a pas dit « Je suis désolé Audrey, ce n’était pas dans mon intention de te faire mal ». Peut-être que ses actions parlent mais je veux l’entendre de sa bouche…du moins s’il l’est vraiment de désolé. Aussi, je n’ai plus vraiment mal à la tête, juste la fatigue qui m’accule. Fatiguée de ma vie misérable, minable, pitoyable…les adjectifs me manquent même. Pour ce qui concerne mon front, la blessure a quand même nécessité quelques petits points de suture, qu’il a lui-même réalisés ; était-il médecin avant de se terrer ici ?

Stop !

Sa vie ne m’intéresse pas. Il m’a fait mal. Je le déteste.



Je regarde à travers ma fenêtre ouverte le ciel bleu clair dont la vue n’est cachée par aucun nuage. Il fait beau, j’entends même quelques oiseaux gazouiller et rester cloîtrée dans cette chambre n’arrangera pas mes états d’âme. Je dois prendre l’air et du soleil, et voir Paul, j’ai envie de discuter avec lui et s’il n’est pas au courant pour l’incident, je ne lui dirais pas.

Moi protéger l’image de monsieur ? Pas du tout. 

Je jette un regard d’ensemble à ma penderie et je repère une longue jupe tutu rose et un débardeur blanc, parfait. J’enlève les vêtements que j’ai sur moi et les remplace par ceux que j’ai trouvé car je ne pouvais pas supporter rester dans la tenue dans laquelle j’étais avec cette chaleur. Tant pis pour le style, je ne suis pas là pour séduire quelqu’un. Je sors de ma chambre et personne en vue, aucun bruit. J’inspecte un peu et même si certains meubles sont couverts d’un léger voile de poussière, d’autres en sont exempte. Il a voulu faire le ménage ? Ah !

Bref, je me dirige vers le studio de Paul et bizarrement celui-ci est fermé alors que d’habitude il laisse la porte ouverte et les rideaux tirés pour que l’air entre. Je toque, rien, pas un bruit.

Bizarre, normalement il devrait être là.

Interloquée, je compose son numéro avec mon téléphone que je tenais et lance l’appel, et c’est à la deuxième sonnerie qu’il décroche.

-Allô ? Bonjour Audrey comment vas-tu ?

Ou plutôt elle, elle décroche, Léticia, sa copine.

-Bonjour Léticia, je vais bien merci et toi ? Je réponds

-Pareil merci, tu veux parler à Paul je suppose. Désolé mais là il est entrain de dormir, depuis hier il est malade et votre patron l’a laissé rentrer avec moi pour que je m’occupe de lui. J’ai voulu te prévenir mais il, le patron, a dit que toi non plus tu n’étais pas en grande forme. C’était seulement la cotisation ? Toutefois ça fait plaisir que tu te sentes mieux. – Elle est adorable cette femme –

-Oui oui t’inquiète, juste un mal de tête coriace qui est vite passé. Et Paul, son état ? Il souffre de quoi ?

-Un palu bizarre là, il est sous perfusion même et le restera trois jours encore.

-Ayiiii ! Vous êtes dans quel hôpital ?

-Nooooo ! Je n’ai pas voulu qu’on reste à l’hôpital. Il est chez moi, j’ai ma sœur qui est infirmière donc c’est elle qui se charge de ses soins. Eh ahhhh, à l’hôpital on allait nous poser une facture terrible pour l’hospitalisation.

Aim at youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant