J'ai déjà été en couple dans ma vie, deux fois. Le premier s'appelle Luc, c'était au lycée, en première, je faisais la série C et lui la série espagnole. Un gentil petit garçon, timide, poli, intelligent, investi dans ses études contrairement à ses camarades voyous. Il avait un grand bagage intellectuel, il connaissait plusieurs auteurs, récitait les citations d'oeuvres, était un bon critique littéraire pour son âge, était apprécié de son professeur de français et des filles qui étaient nulles en dissertation. On s'entendait bien, c'était plaisant de confronter nos deux cerveaux, d'avoir des débats instructifs et non vide de sens comme certains aiment faire. Cependant c'était basique, on n'aurait pas dit qu'on formait un couple. Certes on était très jeunes du coup on ne pouvait pas tout faire mais quand même, c'était sans saveur. On se tenait rarement par la main, on n'avait fait aucun date parce que manque de moyens et le seul bisou que j'ai eu à recevoir de lui c'était au front. On a fait six mois ensemble pour rompre le dernier jour de composition du probatoire. C'était moi qui avais rompu, déjà à cause de la fadeur de la relation mais aussi parce que j'avais plus de couilles de lui, je portais trop le pantalon dans cette pseudo relation. À notre rentrée de terminale j'ai été surprise de ne pas le voir parmi les élèves mais c'est un de ses camarades qui m'avait dit qu'il avait changé d'établissement et de ville, n'ayant pas de téléphone à l'époque, je n'avais pas pu le contacter jusqu'à nos jours. D'ailleurs, il faut que je le cherche même sur Facebook, c'était un chic type quand même.
Ensuite le second et dernier en date, Georges, le contraire absolu de mon petit Luc. Georges était grand, sportif, il faisait du basket ball et de temps à autre j'allais le regarder jouer, et regardais des matchs à la télévision avec lui, d'ailleurs c'est même lui qui m'a fait apprécié ce sport. Je l'avais rencontré quelques mois avant mes 19 ans dans la rue – là où est sa place –, il m'a tout de suite tapé dans l'oeil. Plus âgé que moi de trois ans, il avait un certain charme, charisme et personnalité propre à lui. Quand on a commencé à bien se connaître ça m'a paru bizarre qu'un type comme lui s'intéresse à moi étant donné qu'il était du genre populaire, s'habillait bien, connaissait les endroits populaires et classes, il n'était pas de famille nanti mais c'était presque ça. Et puis de l'autre côté il y avait moi, la petite Audrey, banale, pauvre, orpheline qui ne connaissait rien du monde social, du monde des jeunes....quand même ! Au lieu de s'intéresser aux filles qu'il côtoyait tous les jours, celles qui ont un sugar daddy ou un financeur, non il a jeté son dévolu sur moi, Audrey Marly Ambogue, la fille du ghetto. Mais c'était des réflexions assez idiotes je me suis rendue compte; c'était quelqu'un qui n'était pas du tout porté sur le matériel, même si sa famille avait des moyens, ça n'avait pas toujours été le cas. Drôle, imaginatif, il avait réussi à me faire avoir un coup de coeur pour lui. On s'était mis en couple, au début c'était bien et tout, on sortait quand nous avions du temps libre, même pour une simple balade, il m'apprenait à jouer au basket, des sentiments commençaient à naître. Cependant, même entrant dans la bulle de l'amour, j'avais pris mon cerveau avec moi. À un stade son comportement avait changé, trop sûr de lui à la limite narcissique, des sorties en boîte répétées – pour lui – et il me poussait même à boire plus que de raison lorsqu'on allait dans un snack. Les regards qu'il jetait aux autres filles ou à leur derrière m'ont alors tapé dans l'oeil, il faisait trop d'allusions au sexe, quel genre de positions j'aimais – je ne lui avais pas dit que je n'avais jamais eu l'occasion de m'exercer sur une position – , à se faire plus pressant lorsqu'on s'embrassait ; il n'avait plus trop le temps pour moi et me disait que c'était à cause des cours et tout ce que ça concerne. Bizarre et je n'étais pas bête.
Connaissant ses jours d'entraînement, j'étais allée au stade sans le prévenir dans le but d'avoir une discussion sérieuse si je le trouvais, certes je ne faisais pas d'études supérieures mais je savais quand même que dans les universités on n'avait pas cours tous les jours et du matin au soir. Mais je ne fus pas très surprise quand j'y suis arrivée de le voir lui étant donné qu'il m'avait dit arrêté les entraînements pour un moment car l'école lui prenait du temps mais aussi lui extrêmement proche d'une autre fille, une proximité du genre il avait ses mains sur son derrière et les siennes nouées sur son cou à lui. Non ils n'étaient pas entrain de s'embrasser mais pour moi c'était tout comme. Est ce que j'ai eu mal? Pas vraiment, la bulle avait éclaté depuis. J'étais rentrée chez moi tranquillement et n'avais pas dit que j'étais là. Le surlendemain ma patronne du moment m'avait envoyée faire des courses à Carrefour pour elle et j'avais aperçu mon soi disant petit ami avec une autre fille, différente de celle au terrain de basket et la grande proximité encore était présente et plus grande encore car ils s'étaient embrassés. Lui qui m'avait dit qu'il avait des examens toute la journée ohlala.
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Aim at you
RomanceYaoundé, Cameroun Perdue, sans le sou, Audrey ne sait que faire pour s'en sortir. Cependant, la chance toque à sa porte, chance qui emmène avec elle un homme: Yowan. Blessé, tourmenté, renfermé, il se cache de tout le monde et a pour seul compagnon...