Chapitre 30 pdv Lucie

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— S'il vous plait, un peu de silence, exigea Harry au sein de la salle sur demande, aujourd'hui j'aimerai que nous commencions les Patronus.

Une exclamation de joie parcourut l'ensemble de la salle et il fut encore plus difficile à Harry d'obtenir le silence. Il commença à expliquer le mouvement de baguette qu'ils devaient effectuer pour obtenir un résultat et tout le monde s'entraîna à prononcer distinctement la formule. Certains, comme Hermione, parvinrent presque immédiatement à faire des étincelles argentées avec leur baguette.

Harry passa entre les différents groupes qui s'étaient créés naturellement. Les jumeaux pariaient ensemble pour savoir lequel des deux arriverait à faire son Patronus en premier et étaient trop occupés pour commencer l'entraînement. Lee et Samara ne se quittaient pas tout comme Gwenda et Alicia. Matthew s'efforçait d'y parvenir dans son coin, il faisait preuve d'une incroyable concentration.

Lucie s'approcha de son petit frère qui venait de s'arrêter dans un coin de la salle pour avoir une vue d'ensemble.

— Alors monsieur le prof, des conseils pour quelqu'un qui n'a pas de baguette ?

— Tu n'as pas fait ça avec Charles ?

— Non, jamais, répondit-elle. Les pouvoirs solitaires ne sont pas affectés par les détraqueurs parce qu'ils ne nous voient pas donc aucun Sol ne s'est donné la peine d'apprendre un tel sort, jusqu'à moi !

— Je ne sais pas quoi te dire, bredouilla Harry pensivement.

— Essaie quand même.

— Je pense qu'avec ou sans baguette, comme les autres, il faut que tu penses à un souvenir heureux, très heureux et que tu visualises ce protecteur qui partagera ce sentiment de bonheur autour de toi.

— D'accord, un protecteur, répéta-t-elle concentrée, merci Harry.

Comme lors des autres cours, elle s'assit dans un coin de la salle en tentant de faire abstraction des autres élèves qui s'entrainaient bruyamment autour d'elle. Elle ferma les yeux et se concentra sur son protecteur, quelqu'un qui serait capable d'apporter le bonheur et la joie autour d'elle. Le bonheur et la joie se répété-t-elle mentalement. Un souvenir heureux. Elle en avait des tas et se souvenait d'eux avec une parfaite exactitude.

Son enfance avec ses parents, l'arrivée de Severus à Poudlard, sa rencontre avec le directeur de Uagadou. La joie de se faire des amis, de jouer au Quidditch. Le bonheur d'avoir appris à contrôler ses pouvoirs. La présence de Harry, de George et bien évidemment la présence de...

— Tu veux que je t'aide à trouver un souvenir heureux ? murmura Fred en se glissant à côté d'elle.

— Je crois que je venais justement d'en trouver un, annonça-t-elle malicieusement en gardant les yeux fermés.

— Je veux savoir...chuchota-t-il en posant son visage dans son cou.

— Chut... je me concentre, sourit-elle.

Elle le sentit sourire lui aussi et il passa une main sous ses genoux et une autre derrière son dos pour la déplacer sur lui, l'emprisonnant dans ses bras. En gardant les yeux fermés, la Sol posa sa main sur la joue de son compagnon, se disant qu'il n'y avait pas de plus grand bonheur que celui-là.

— Moi, je veux bien te dire mon souvenir heureux... soupira Fred avec une pointe de déception dans la voix.

— Il ne doit pas être si heureux, si tu n'as pas encore réussi à faire ton Patronus, rétorqua-t-elle dans un sourire.

Fred pouffa, Lucie aimait beaucoup l'entendre rire et Fred ne manquait jamais d'occasion de le faire. Si elle pouvait se trouver éternellement dans ses bras, elle n'aurait besoin de rien d'autre.

— Eh regardez ! cria un élève que Lucie ne reconnut pas tout de suite.

— Colin ! réprimanda Harry.

Elle ouvrit immédiatement les yeux, regrettant de devoir quitter ce moment plus qu'agréable. Elle put alors constater que toute la salle avait les yeux rivés sur eux avec ébahissement.

— Quoi ? qu'est-ce qu'il y a ? rétorqua-t-elle passablement dérangée d'être épiée de cette manière.

— Ta main... tenta d'expliquer Hermione.

— Quoi ma main ?

— Truc de dingue ! s'exclama George.

— Mais quoi à la fin ? fit Fred à son tour.

— Je crois qu'elle, du moins que tu as partiellement réussi à faire un Patronus, expliqua Harry stupéfait.

— C'est génial ! s'enthousiasma Lucie, il a pris quelle forme ?

— C'est ça qui est étrange, poursuivit Harry, ta main est devenue ton Patronus

Lucie ne comprit pas ce qu'il tentait de lui expliquer alors elle lui fit signe d'approcher ne souhaitant pas se dégager des bras de Fred. Elle s'empara de la main de son petit frère pour lire dans son esprit. Elle vit la scène à travers ses yeux, elle vit ses mains prendre progressivement la couleur argentée des patronus. Si l'instant avait duré plus longtemps, il y aurait fort à parier que la transformation ne se serait pas arrêtée à ses extrémités.

— Tu m'expliques ? Je ne lis pas dans les pensées, moi.

Sans répondre à Fred, elle s'appliqua à penser à ce qui la rendait la plus heureuse, en tentant une nouvelle fois de réaliser la formule. Sans fermer les yeux cette fois-ci. Elle fut à nouveau envahie par ce sentiment de bonheur et de joie si apaisant. Fred écarquilla des yeux de stupeur en voyant ce que tous les autres avaient déjà vu.

— Tu..., bégaya-t-il, tu es ton propre Patronus.

Désormais la couleur argentée s'étendait jusqu'à ses épaules et ses jambes aussi avait commencé à changer. Lucie n'avait jamais ressenti autant de bonheur de toute sa vie. Elle fixa Fred dans les yeux au moment même où son Patronus compléta sa forme.

— Maintenant, tu ressembles encore plus à une fille des étoiles, souffla Fred toujours autant émerveillé.

Elle lui offrit le plus beau des sourires, n'accordant plus aucune importance aux autres personnes de la pièce. Il n'y avait plus que Fred qui lui fournissait assez de matière pour alimenter son Patronus en abondance. Ils échangèrent un long baiser mais Lucie se dégagea rapidement de Fred et s'éloigna sous l'incompréhension de celui-ci.

— Je veux voir si je peux le faire en pensant juste à toi et pas en étant en contact avec toi, expliqua-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière ses oreilles.

— Donc je suis bien ton souvenir heureux, pérora-t-il joyeusement.

— Comme si ça aurait pu se passer autrement, admit-elle en lui faisant un clin d'œil.


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