Chapitre 13 pdv Lucie

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— Impossible, coupa sèchement la directrice, nous ne te donnerons pas un autre uniforme. Sache que ces marques font la fierté de mon établissement depuis son inauguration, l'un des premiers directeurs était lui-même un Sol, sois en fière.

Sur cette dernière parole, elle chassa Lucie de son bureau et celle-ci retourna d'un pas lent vers sa chambre. Il était absolument hors de question que Lucie laisse voir ses marques, c'était beaucoup trop... personnel. Au détour du couloir elle aperçut Fleur assise à un banc avec une amie.

— Tiens salut Luce ! fit Fleur gaiement, viens t'asseoir avec nous.

— Je... je préfèrerai que tu ne m'appelle pas comme ça, dit Lucie en s'asseyant avec elles les joues plus rouges que des tomates.

— C'est insensé, qu'est-ce qui ne va pas avec ce surnom je le trouve charmant moi !

— Quelqu'un d'autre m'appelle déjà comme ça..., expliqua-t-elle difficilement les joues encore plus rouges que des tomates.

— Ohh, fanfaronna Fleur, une histoire de cœur j'imagine ? Dis-nous tout, on veut tout savoir ! Voici Clémence, une très bonne amie.

— Salut ! dit Clémence rapidement, pressée d'en venir au sujet important.

Elle reconnut la jeune fille pour l'avoir vu dans la classe de Fleur lors du cours de potion, l'une des rares qu'elle n'avait pas eu besoin d'aider. Elle lui adressa un signe amical de la tête. Toutes les deux la regardaient avec des yeux avides de détails et Lucie ne put se résoudre à leur fendre le cœur.

— Il s'appelle Fred, commença-t-elle, on est seulement des amis pour l'instant mais...

Elle leur montra, uniquement sur sa main, la marque qui enroulait son doigt, celle de Fred.

— Oh mon dieu, s'écria Clémence sincèrement ravie, c'est lui !

— Ce n'est pas vrai, s'étonna Fleur, mais c'est super ! Tu dis que vous n'êtes que des amis ? Mais lance-toi tout de suite si tu sais que ça sera le bon de toute façon, pourquoi tu ne lui dis pas ?

— C'est évident, rétorqua Clémence d'un air expert, tu as dit que vous étiez amis et tu ne veux sans doute pas gâcher cette amitié, n'est-ce pas ?

— Il n'y pas de raison, tu sais très bien ce qu'on dit sur cette marque pour les Sol. Elle signifie que tu as trouvé la seule personne que tu aimeras toute ta vie, c'est la plus grande preuve d'amour. D'ailleurs, c'est à ce doigt que les époux mettent l'anneau lors de leur mariage.

Lucie acquiesça mais Clémence avait raison, en partie du moins... En vérité ce n'était pas la seule raison, plus que de perdre son amitié, elle avait surtout une appréhension : que Fred prenne peur et s'éloigne d'elle, que cette légende soit fausse et que cet amour ne soit pas partagé.

— Il doit m'en vouloir d'être partie...

— Il te pardonnera entre deux baisers ! s'exclama Fleur sentimentalement.

— Bon alors tu vas faire quoi, tu vas lui dire n'est-ce pas ? questionna Clémence.

Heureusement, la sonnerie permit à Lucie de s'enfuir sans avoir à donner une réponse. Pour l'instant, la seule chose dont elle avait à se préoccuper c'était de trouver un uniforme avec manche. Il ne lui restait plus qu'à demander à Charles, ce qu'elle fit dès son entrée dans la salle.

— Et pourquoi tiens-tu tant que ça à les cacher ? répondit-il.

— C'est... gênant, je dirai presque humiliant. Je ne sais pas comment vous faites.

— Humiliant ? s'étonna-t-il, je pensais que tu avais compris.

— Compris quoi ?

— Je t'ai dit que l'amitié était ta plus grande force, expliqua-t-il, quand tu as fait une crise à côté de ton ami, tu as tout mis en œuvre pour ne pas le blesser, c'est grâce à ça que tu as pu révéler ton pouvoir.

Après un silence, pour être sûr que Lucie comprenne bien tout ce qu'il allait lui dire il rajouta :

— Il y a une raison pour que nos amis et notre famille s'affichent sur nos bras, ça n'a rien d'esthétique, ça nous pousse à nous surpasser ! Nous avons des personnes à protéger. Tu m'as dit que tu as senti ton ami mourir, pourtant il est encore en vie. Grâce à ton pouvoir, tu as su intervenir, en contrôlant pour la première fois tes crises, et sauver la vie de ton ami. Tu lui as sauvé la vie, termina-t-il en détachant chaque syllabe.

Lucie sentit des larmes couler le long de ses joues. Jusque-là elle n'avait pas vu les choses sous cet angle. Avait-elle réellement sauvé la vie de Fred, grâce à son pouvoir et pourrait-elle sauver celle d'autres personnes ?

Le lendemain, elle prit la décision de mettre son uniforme de Beauxbâtons, ses marques à la vue de tous. La tête haute, elle déambulait dans les couloirs de l'école, fière, pour la première fois, d'avoir hérité de ce pouvoir. 

Le Pouvoir Solitaire (Fanfiction Harry Potter) Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant