Je réussirai... Pour toi ~ { Partie 1 }

Chapitre 8

En chemin vers notre cours, Jake finit par me faire ralentir, voulant me parler.

- Pourquoi avoir mis cette condition ?

- Pourquoi pas ?

Voyant qu'il n'a pas l'air motivé pour ça, je reprends.

- On va en avoir besoin. Et puis... on ne pouvait pas juste lui donner les informations sans rien avoir en retour.

- Tu as conscience qu'il va avoir accès à tous nos souvenirs ?

Je grimace, bien sûr que j'y ai pensé.

- Je me suis dit que ça nous motiverait...

Il me dévisage sans un mot. Il n'a pas l'air convaincu. Je soupire et fini par lui avouer.

- Je ne me sens pas vraiment capable de plonger dans ta tête. Et je sais qu'il faut le vouloir pour réussir. Alors...

- Tu t'es dit que lui n'aurait aucun scrupule à décortiquer la moindre information qu'on peut garder.

- Oui...

Il ne dit rien pendant plusieurs minutes. Alors que je commençais à désespérer, il se décide enfin.

- Je comprends pourquoi tu lui as proposé. Et c'est vrai que... en y réfléchissant bien, ce serait légèrement gênant.

- Alors... tu ne m'en veux pas ?

- Mais... bien sûr non. Ça m'a juste un peu surpris. Et puis, c'est seulement pour cette année.

Je soupire légèrement, soulagée. Mais je crois qu'il m'a entendu, puisqu'il me dévisage. Il attend un peu avant de poursuivre.

- Je me demande bien comment ça s'est passé pour toi... mais bon, on a autre chose à faire.

- C'est vrai.

- Tu penses lui donner quelles infos en premier ?

- On a l'épisode d'Halloween, le match de Quidditch... il faudrait revoir les détails.

- Ça va nous faire pas mal de boulot en plus.

- On est là pour ça.

- Pas faux. Aller, on est censé être en cours.

Je lui souris et lui désigne le chemin.

- Je te suis. 

Il passe devant et je lui emboîte le pas. Je sais que j'ai du mal avec les gens. Beaucoup, beaucoup de mal. Et le fait que j'ai été seule toutes ces années n'a pas aidé. J'ai mis peu de temps avant de faire confiance à Leyla. Elle me rappelait mes sœurs. Mais pour ce qui est des autres filles, j'avoue que même maintenant, au bout d'un an, je peine encore à leur faire totalement confiance. Je suppose que ça vient aussi, en partie, du fait que... j'ai dû enlever la vie à plus de personnes que je ne veux bien l'admettre. Et parfois même à des... des... des connaissances. Parce qu'Ils envoyaient des personnes disons "normales" au début, pour traquer les rebelles. Et, à chaque fois, je devais les éliminer. C'était leurs ordres, morte ou vive. Je leur faisait peur. Et je me faisais peur aussi. J'ai fini par ne plus hésiter. Pourtant, j'ai proposé à certains de rester avec moi, mais ils Leurs étaient complètement soumis. Donc j'ai arrêté de réfléchir. Arrêté d'espérer. Et je me suis faite à l'idée. Alors, aujourd'hui, que quelqu'un m'aide, m'accompagne, ça me fait peur. J'ai peur qu'à la moindre erreur je me retrouve seule. Qu'il me laisse, comme... tous les autres.

Soudain, je me cogne contre lui, ce qui me fait faire un bond en arrière. Je l'entends rire légèrement.

- C'est pas drôle. Préviens la prochaine fois.

- Tu aurais pu faire attention aussi.

- Donc c'est ma faute ?

Mon expression outrée le fait encore plus rire.

- C'est ça... moques-toi.

- Tu sais... je ne prétends pas savoir ce qu'il t'es arrivé mais... je veux que tu saches que, peu importe ce qu'il va arriver, je ne te laisserai pas seule. C'est impossible de réussir une mission pareille sans aide. Et c'est encore moins facile de le faire sans une personne en qui tu as entièrement confiance. Et je sais que ça va prendre du temps mais... j'aimerai te laisser la possibilité de...

Il n'a même pas le temps de finir sa phrase que je l'interromps.

- Merci.

Il sourit un peu et frappe à la porte.