Chapitre 25

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- J'ai horreur des voyages en portoloin.

- Moi aussi.

Nous venons d'arriver à la gare. Sur le quai, nous attendons Drago. Je n'ai pas oublié son comportement de l'après-midi que nous avons passé à Londres, il y a presque deux semaines. Et lui non plus, si on en juge à la tête qu'il fait en me voyant. Cette fois, il est accompagné de sa mère. Aussi élégante que décrit dans les livres. Ils s'approchent de nous.

- Salut Drago. Bonjour Mme Malefoy.

- Bonjour. Tu dois être Estella . Et toi Jake ?

- C'est cela. Enchantée Madame.

- Moi de même. Je vais vous laisser, Drago a l'air d'être entre de bonnes mains.

Ne vous inquiétez pas pour ça. Je vais bien m'occuper de lui. Il frissonne à la vue de mon petit sourire, légèrement sadique. Il se tourne vers sa mère.

- Au revoir, mère.

- On se voit pour les vacances de Noël ?

- Sûrement.

Elle nous fait un signe de tête et s'en va. Si je me souviens bien, le petit blond ne rentre pas à Noël. Elle ne le reverra donc pas. Nous prenons nos bagages et entrons dans le train. Nous finissons par trouver un compartiment dans lequel nous nous installons.

- Sinon... vous avez passé de bonnes vacances ?

Je le fusille du regard, ce qui lui fait baisser les yeux.

- Quelque chose à dire, Malefoy ?

- Comment tu fais pour être toujours fâchée, même après deux semaines ?

- Oh, ça c'est plutôt simple. Elle mijote encore et encore sa colère, jusqu'à ce qu'elle ait une occasion de t'en mettre plein la tête.

- Sympathique.

- Je ne vous dérange pas trop ?

Jake se tourne vers la fenêtre, arborant un léger sourire tandis que Drago relève des yeux effrayés vers moi.

- Tu es vraiment en colère ?

- Juste pour être sûre, n'avions-nous pas convenu qu'il fallait que tu arrêtes de t'en prendre à la famille ?

- Si... je suis vraiment désolé.

- Déjà, ce n'est pas auprès de moi que tu devrais t'excuser.

Je le vois blanchir un bon coup.

- Mais je t'ai déjà dit que je ne te demanderai jamais de le faire donc nous pouvons passer au deuxième point. Pourquoi tu as fais ça ?

- Euh... eh bien... c'est que... enfin...

- Vas-y. Crache tout sur la table, on fera le tri après.

- Que... quoi ?

Je soupire.

- C'est une expression. Tu penses réussir à me répondre, un jour ?

- Eh bien... il y avait mon père et... enfin... je ne voulais pas...

- Le décevoir, peut-être ?

- On dirait Rogue quand tu fais ça. C'est flippant.

- Et alors ? J'ai raison ?

- Euh... oui.

Heureusement que j'ai une bonne ouïe. Je n'aurai pas entendu sinon. Il a parlé tellement doucement. Je soupire. On a du boulot, vraiment beaucoup de boulot.

- Écoutes Drago. Il faut que tu arrêtes de tout le temps te demander si telle ou telle action de ta part va le décevoir ou lui faire plaisir. Parce que, à ce rythme, il va finir par te demander de faire l'impossible sans jamais être satisfait.

- Mais tu ne comprends pas. Si je ne le fais pas, il...

- Mais il n'est pas derrière toi dans les couloirs, aux dernières nouvelles ?

- N'importe qui dans la maison Serpentard peut lui rapporter mes moindres faits et gestes.

Je soupire. Bien sûr que je suis au courant de ça.

- Ce que je veux dire, c'est que tu peux atténuer le degré de méchanceté. Ça leur passera sous le nez. Ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre.

- C'est certain.

- Bon. Je veux bien t'aider. Mais je ne pourrai pas toujours rattraper toutes tes conneries. C'est bien clair ?

- Je ne te le demandais pas.

- Tu ne t'en sortirais pas sans moi. Et on le sait tous les deux.

- Mouais. J'ai horreur des moments où tu as raison.

- J'ai toujours raison.

- Ça dépend des fois.

Je hausse un sourcil. Eh bien, qu'il me cite donc une fois où j'ai eu tort devant lui.

- Ne me regarde pas comme ça. Ça va te donner encore plus raison et ton ego n'en a pas besoin.

Je pouffe doucement de rire. Son ego aussi a une taille démesurée.

- Vous avez tous les deux un ego plus grand que vous.

Nous nous tournons vers Jake, les sourcils froncés, d'un même mouvement. Il s'est détourné de sa fenêtre pour nous faire face. Et notre réaction le fait rire.

- Vous voyez ? Vous êtes exactement pareil. Pas un pour rattraper l'autre. À ce niveau-là en tout cas.

Drago lève les yeux au ciel et sort un livre de ses bagages, pour la fin du trajet. Je me contente d'un sourire et laisse ma tête se poser sur la vitre du train. Je ferme les yeux et m'endors pour la fin du trajet. 

Je réussirai... Pour toi ~ { Partie 1 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant