Je réussirai... Pour toi ~ { Partie 1 }

Chapitre 27

- Bon, pause.

- Déjà ?

Je dévisage Jake pendant quelques secondes.

- On a repris les cours depuis une semaine. Je pense que ça suffit pour aujourd'hui.

- Après avoir passé tout l'été à bosser, je préfère demander.

Je lève les yeux au ciel et me laisser tomber dans l'un des fauteuils qui est apparu.

- Je ne suis pas un monstre, tout de même.

- Eh bien... un peu quand même.

Il s'assoit en face de moi. Ce qui me permet de lui lancer un regard noir, sans avoir besoin de lever les yeux. Il me sourit moqueusement.

- Je ne suis pas Drago. Tes regards ne me font absolument rien. Tu devrais le savoir, depuis le temps.

- Tss. Sinon, j'ai eu une idée.

Il grimace.

- Je n'aime pas tes idées.

- Pardon ?

- Pas tout le temps, en tout cas. Celles que j'aime le moins, sont celles où tu trouves le moyen de nous faire travailler encore plus. Ou alors quand tu as trouvé de nouveaux sorts à apprendre. C'est quoi cette fois ?

- Eh bien... je suppose que tu avais développé certaines... capacités ?

Il me regarde, sans répondre. Je reprends, en essayant d'expliquer.

- Tu sais, quand on était là-bas. Avec tout ce qui se passait...

- Et ?

Je soupire. Il ne m'aide pas vraiment, là.

- Je sais que, je suis devenue bien plus endurante, plus forte mentalement et physiquement, et je maîtrisais assez bien le combat au corps-à-corps.

- Si une insensibilité quasi totale face à la douleur et un masque parfaitement impassible te suffisent... je n'ai pas vraiment eu le loisir de faire mieux.

Insensible à la douleur ? Je sais qu'Ils ne sont pas tendres avec les hommes, mais à ce point. Je suis sûre qu'il a appris à se défendre. Il ne pouvait pas passer toutes ses journées à l'infirmerie. Si ? Peut-être.

- Un peu de sport ne fera donc de mal à personne.

- Quoi ? Et quand est-ce que tu penses nous trouver du temps ?

- Bah... le matin. Avant le petit déjeuner.

- Et... on dort quand, au juste ?

- Entre nos révisions du soir et le sport du matin. Cinq heures de sommeil sont amplement suffisantes, non ?

- ...

- De toute façon je sais très bien que, actuellement, tu ne dors pas beaucoup plus. Moi non plus, d'ailleurs. Alors, autant utiliser ce temps pour faire quelque chose qui nous sera utile.

- Ce... n'est pas faux.

- Donc on fait comme ça ?

- Oui. À cinq heures dans la salle commune ?

- D'accord.

- Du coup, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- Comment ça ?

- Eh bien, c'est toi qui as décidé que l'entraînement d'aujourd'hui s'arrêtait là.

- Et si on allait voir Hagrid ? J'aimerai bien avoir des nouvelles du petit sombral.

- Après toi.

Nous nous levons et sortons de la salle. Nous étions en train de descendre les escaliers, quand nous avons croisé les jumeaux Weasley. Entendant du bruit, ils se tournent et nous font face.

- Tiens, regarde qui voilà, Georges.

- Des Serpentard de deuxièmes années.

Nous, en haut des marches, eux au milieu, nous nous toisons. Remarquant leurs yeux pétillants, je hausse un sourcil.

- Et que font les deux plus grands farceurs de Poudlard ici ?

Ils se regardent, ne sachant pas vraiment si je plaisante ou si je suis sérieuse. Finalement, le premier qui avait pris la parole, Fred, me répond.

- Et vous, alors ? Ne devriez-vous pas être en train de lécher les bottes de Malefoy ?

- Tu vas vite apprendre que Drago se porte bien mieux quand il ne m'a pas dans son champ de vision, que quand je suis dans la même pièce que lui.

- Vraiment ? Vous n'êtes pas amis ?

- L'un n'empêche pas l'autre.

Ils sourient puis se décalent. Cette fois, c'est Georges qui reprend.

- Eh bien, si ça ce n'est pas étonnant...

- ... des petits serpents qui sont amis avec Malefoy, et qui pourtant, ...

- ... sont tellement plus aimables.

- Allez-y, passez.

Je suis légèrement sceptique.

- Aucune blague de mauvais goût ?

- Non...

- ... aucune.

- Pourquoi ?

- Eh bien, il faut bien vous récompenser.

- Se farcir le blondinet ne doit pas être une joie tous les jours.

S'ils y tiennent. Je commence donc à descendre les marches, suivie de Jake. Arrivés au niveau des garçons, je me stop.

- Je vous demanderai bien quelle est votre véritable raison de ne rien nous faire, parce que je me doute que remettre Drago à sa place ne suffit pas, mais je ne le ferai pas. Je vais simplement vous souhaiter bonne chance.

Je finis ma descente. C'est seulement arrivée en bas, que je leur lance, sans me retourner.

- Au fait, j'ai entendu Rogue dire qu'il serait absent cet après-midi. Un rendez-vous à l'extérieur de Poudlard, à ce qu'il paraît. Bonne chance.

À peine avons-nous tourné dans un autre couloir, que Jake me demande.

- Pourquoi les avoir aidé ?

- Pourquoi est-ce que tu ne parles pratiquement jamais avec les autres élèves ?

- J'ai posé ma question en premier.

Je soupire.

- Au fond, je n'ai absolument rien contre les élèves des autres maisons. Il faut juste qu'on ne se fasse pas remarquer. Et puis, si on se montre relativement aimable avec les gens, peu importe leur maison, si un jour on a besoin d'aide, ils ne nous repousseront pas sous prétexte que nous sommes à Serpentard.

- Tu te sers d'eux, donc.

- Pas exactement. Ils ont vraiment l'air sympa. Mais on peut difficilement se permettre d'être amis avec eux.

- C'est vrai.

- À ton tour.

Il me dévisage un moment. Il croyait vraiment que j'avais oublié ? Il finit par me répondre.

- Je ne parle pas avec les autres parce que c'est juste étrange. J'ai beau savoir que mon corps a douze ans, dans ma tête j'en ai vingt-quatre. Et puis, ça ne sert à rien.

- Tu trouves ?

- Oui, puisque tu le fais pour nous deux.

- Je ne peux pas parler pour toi quand il s'agit de ce que je pense ou ressens.

- Je sais. Et j'ai remarqué que tu ne le faisais pas. Donc, tout va bien.

- Si tu le dis.