Je réussirai... Pour toi ~ { Partie 1 }

Chapitre 23

- Alors, tu nous as prévu quoi pour aujourd'hui ?

- Bonjour à toi aussi, Jake.

Je l'entends ricaner puis s'installer.

- Moi qui pensais qu'après t'avoir supporté toute l'année, l'été serait un jeu d'enfant... je me trompais. Tu es même presque plus insupportable.

- Ce n'est pas une raison pour oublier la politesse.

- Je vous souhaite bon matin gente dame. Auriez-vous l'aimable obligeance de me tenir informé des activités dont vous avez prévu de remplir votre journée ?

- Tu es un idiot.

Il a au moins le mérite de m'avoir arraché un sourire.

Ça fait maintenant un mois et demi que nous sommes en vacances. Quand nous avons vu le manoir, nous avons cru à une blague. Mais c'était bien vrai. Il se trouve que la lettre était, et est toujours d'ailleurs, un portoloin. Il s'active grâce à une phrase bien précise, et peut être réutilisé plusieurs fois. Je ne savais même pas que c'était possible. En tout cas, grâce à ça, on peut faire les trajets manoir-gare et gare-manoir, sans soucis.

Grâce au professeur Rogue, et à l'immense bibliothèque qu'on a trouvée, nous avons découvert que la trace ne nous affectait pas. En effet, il s'agit d'un sortilège placé sur les sorciers mineurs, qui est automatiquement levé quand on fête notre dix-septième anniversaire. Sauf que, même si nous sommes arrivés ici dans nos corps de onze ans, nous en avions, en réalité, vingt-trois déjà. Donc, plus de dix-sept. Ce qui signifie, pas de trace pour nous. C'est absolument génial.

Nous avons donc passé notre été à perfectionner ce que nous avons appris. Et, je crois qu'il commence à en avoir marre.

- Je n'ai rien prévu pour aujourd'hui. Au fait, on a reçu nos lettres pour Poudlard.

- C'est super.

- Quoi ? Qu'on ne fasse rien aujourd'hui ou qu'on ait reçu les lettres .

- Les deux. Je vais pouvoir lire...

- Tu n'as pas épuisé la bibliothèque ? Avec toutes tes insomnies.

- On en parle de toi ? Tu les avales à une vitesse... c'est inhumain.

- Tu ne vas tout de même pas me reprocher d'avoir repris goût à la lecture ?

- Bien sûr que non. Ah, et j'ai une question pour toi.

- Qui est ?

- C'est quand ton anniversaire ? Je t'ai donné la date du mien mais je ne connais toujours pas le tien.

- 25 août.

- C'était rapide. Je pensais avoir à négocier bien plus longtemps.

- À quoi bon ? Tu l'aurais su un jour ou l'autre.

Nous entendons toquer à la fenêtre. Je me lève et vais voir. C'est un hibou. Je le laisse entrer puis récupère la lettre.

- C'est de qui ?

- Drago. Mais, pourquoi... ?

- Tu lui avais envoyé un message pour lui proposer d'aller sur le Chemin de Traverse ensemble. Ne me dis pas que tu avais oublié ?

- C'est peut-être sorti de mon esprit.

- Bon, qu'est-ce qu'il dit ?

- Qu'il serait ravi de nous retrouver là-bas mercredi prochain. Son père est impatient de nous rencontrer, à priori.

- Il faudra faire attention à ne pas laisser échapper quelque information que ce soit. On risquerait d'avoir pas mal d'ennuis.

- Pas faux. Surtout quand on sait de quel côté il est. Tu te souviens des détails du début du second livre ?

- Pas vraiment. Ça va faire un bout de temps que je ne les ai pas lus.

- Il aurait fallu que... et si...

- Quand tu auras fini de marmonner, fais-moi signe.

- Viens !

Je ne l'attends pas et fonce à travers les couloirs. Pourquoi a-t-il fallu qu'on se retrouve avec une aussi grande demeure ? Nous ne sommes que deux, pourtant. Bon, ça a un avantage : en se débrouillant bien, on peut ne pas se croiser de la journée. C'est plus simple pour réussir à se supporter. Je parviens finalement à la bibliothèque. Je me dirige vers l'un des murs et, en actionnant l'une des moulures, fais apparaître une salle secrète. C'est très cliché, mais quand même pratique.

- Comment... ?

- Je l'ai découvert par hasard. Mais je n'y suis jamais entrée. Je crois qu'on devait aller réviser certains sorts.

- Tu aurais pu me le dire ! Comme ça on serait parti en exploration, plutôt que de revoir des sortilèges que l'on connaît déjà.

- Arrêtes de râler et viens. Ça m'est seulement sorti de l'esprit.

Nous entrons et découvrons une pièce bien plus grande que ce que je pensais. Les murs sont entièrement recouverts d'étagères, qui sont elles-mêmes remplies de divers objets. Des fioles et des ingrédients pour des potions, des livres, des objets magiques... Au milieu du mur en face de la porte, on peut trouver une pensine, entourée de plusieurs dizaines de fioles. Au centre de la pièce se trouve une grande table rectangle, entourée de huit chaises. On peut aussi apercevoir, dans un coin, un établi avec un chaudron. Et dans un autre, une malle qui bouge toute seule. Elle contient sûrement un épouvantard. Cette pièce est géniale. Je m'approche d'une étagère contenant une énorme quantité de livres. Rien ne me choquait, jusqu'à la remarque de Jake.

- Ces livres ne devraient pas être là. Déjà parce que je pense qu'ils n'existent pas encore à cette époque, ensuite parce que nous sommes dans un monde parallèle.

Effectivement, maintenant qu'il le dit. Mon regard se pose sur une certaine série. Je mets quelques secondes avant de réussir à analyser ce que je vois.

- Regarde. Ça va nous faciliter les choses.

- Ce n'est pas normal. On ne devrait pas pouvoir trouver la saga du monde dans lequel on se trouve, dans le monde dans lequel on se trouve. C'est français ce que j'ai dit ?

- J'ai compris. Ne t'inquiètes pas. Bon bah... on n'a plus qu'à lire tout ça.

- Juste le second tome, pour l'instant.

- Au boulot alors.

Il lève les yeux au ciel et attrape le livre. Il lui lance un sortilège de duplication et me tend le second exemplaire. Voyant mon sourire en coin, il plisse les yeux.

- Ne t'avise même pas de faire un commentaire.

- J'allais juste dire que...

- Je ne veux même pas savoir. Tu es insupportable quand tu te mets en mode prof.

- Tout de suite les grands mots.

- Et même maintenant. Je le pense vraiment. Le reste du temps, ça va, mais quand on apprend nos cours...

- C'est bon. J'ai compris. J'essaierai de me calmer.

Je lui tire la langue et vais prendre place dans l'un des fauteuils. Je l'entends rire légèrement et s'installer à son tour.