L'amant des autres [Terminée]

Chapitre 13 : A l'université

A l'abri de ses cauchemars dans les bras de Grégory, Joeffrey avait pu dormir toute la nuit, et lui en était gré.

A présent qu'ils arrivaient à l'université, le brun s'inquiétait de la façon dont allait agir le noiraud. Non qu'il veuille être porté aux nues pour ce qu'il avait fait, comme il le lui avait dit, il ne le faisait pas pour une quelconque récompense, mais il ne souhaitait pas non plus que le plus petit l'abandonne au profit de ses amants habituels.

Joeffrey se gara. Il était rare qu'il vienne en voiture, mais il n'avait pas envie de marcher, pas avec le weekend qu'il avait passé. Les deux jeunes hommes quittèrent le véhicule et se rejoignirent à l'arrière pour récupérer leurs sacs. C'est alors que Grégory riva ses yeux surpris sur son acolyte : Joeffrey venait de glisser sa main dans la sienne.

_ Je... Si ça te gêne, on n'est pas obligés. » retira-t-il sa main. « C'est juste... J'aime bien rester proche de la personne avec qui j'ai passé, ou je vais passer la nuit.

_ Pas sûr que tes potes apprécient.

L'autre haussa les épaules.

_ Ça ne les regarde pas. Je ne permets à personne de juger avec qui je peux ou non passer la nuit.

_ Et pour ce qui s'est passé ? Tu vas leur dire ? » commencèrent-ils à avancer, le brun reprenant la petite main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts.

Joeffrey lui offrit un petit sourire, et soupira.

_ Non. Ou du moins, pas si je peux l'éviter. Ils n'ont pas besoin de savoir.

_ Ils vont voir que tu as des traces de coups sur le corps...

_ Je... Un problème à la fois. Je gérerais en temps utile, ok ?

_ C'est toi qui vois. Oublie pas que, si t'as besoin d'un doudou, je suis là, ok ?

_ Merci, Greg. T'es un amour !

Le plus grand lui sourit avec un clin d'œil, et ils rejoignent deux des quatre habituels amants du plus petit.

Et si les présentations se firent sans encombre, et que les discussions allèrent bon train sur les spécialités de l'un ou de l'autre, en entendant la voix d'Antoine l'appeler depuis l'autre bout du cloître, Joeffrey grimaça.

_ Poussin !

Délaissant la main pourtant rassurante de Grégory, le plus petit intercepta son amant à la peau sombre, avant qu'il ne se joigne au groupe.

_ Ne crie pas !

_ J'ai appris ce qui s'est passé ! Ça va ? Il t'a fait du mal ? Putain, si je le croise, je lui casse la gueule !

Le noiraud s'en doutait. Même s'il ne voulait pas se l'admettre, ce genre d'information se propageait vite.

_ Je vais bien, Antoine. » posa-t-il sa main sur l'avant bras de son interlocuteur pour l'inviter au calme. « Quelques ecchymoses, mais plus de peur que de mal.

_ Je suis désolé ! Je te jure, je savais pas que Julien était violent ! Ni qu'il était con à ce point ! Je te l'aurais jamais présenté sinon !

_ Je sais. T'inquiète pas. Je ne t'en veux pas.

_ Putain, si j'étais pas parti si tôt !

_ Ça n'aurait rien changé. Il attendait que tu partes. Il a changé dès ton départ. Mais je... J'aurais dû te dire qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas... Quand tu es parti, je crois que je savais déjà que ça n'irait pas plus loin.