Le weekend passe vite, tout comme la semaine, blotti que je suis dans les bras de Grégory, à subir ses baisers et ses caresses. Comme il me l'a promis, il n'est cru dans ses paroles que quand je le lui demande. Mais, je dois l'avouer, c'est une chose qui me rend fou, qui agit sur mon psychisme et qui précipite ma jouissance à chaque fois. Si on m'avait dit qu'un jour, je serai friand de dirty talk, jamais je ne l'aurais cru. Quoi qu'il s'en tienne aux mots crus, je ne supporterais pas qu'il aille jusqu'à m'insulter.
Cependant une chose que je n'avais pas vue venir me porte un coup. Un mail de mes parents, auquel, quand je demande plus d'explications, seul mon père répond, alors que je suis abasourdi. Une chance, Grégory n'insiste pas quand je lui dis que je n'ai pas très envie de faire l'amour ce soir-là.
Mais ce soir, ce n'est pas ça qui m'occupe l'esprit. Mon brun a eut son père au téléphone ce matin, et, de ce qu'il m'en a dit, celui-ci accepte qu'il vienne s'installer chez moi. En fait, la seule personne à qui cela pose problème, en dehors de sa mère, c'est sa jeune sœur. Et, même s'il n'en montre rien, je sais qu'elle lui manque autant qu'il lui manque.
Alors je propose une chose : une rencontre, autour d'un dîner. Après tout, si je me mets en trouple avec Stéphane et lui, cette fille va devenir un peu ma belle-sœur, donc la rencontrer va de soit. Mais quand Grégory m'annonce que son père veut également se joindre à nous pour ce dîner, je grimace un peu. Faire la cuisine pour nous deux, plus une adolescente, je m'en sens capable. Mais pour son père également, je suis bien moins confiant. Alors, à moins de vingt-quatre heures de l'heure H, je feuillette mes quelques livres de cuisine avec frénésie.
_ Bébé, arrête de te prendre la tête. » vient-il m'embrasser dans le cou. « Tu ajustes juste tes quantités et c'est bon !
_ Non, non, non ! Ce n'est pas bon ! Je ne vais pas servir à ton père un plat de pâtes bolo ! Ça ne va pas le faire !
_ Et pourquoi pas ?
_ Non, mais tu te rends compte de l'image que ça donne ? Je ne veux pas qu'il pense que je suis incapable de faire quelque chose d'équilibré et de plus élaboré ! » débite-je d'une traite.
_ Bébé ! Il veut te rencontrer et voir où on vit. Il vient pas te juger !
_ Redescends sur terre, chéri ! Les gens jugent. Tout le temps ! C'est dans la nature humaine.
_ Ok, mais détends-toi quand même ! Mon père adore la bolognaise ! Je t'assure que c'est une bonne idée.
_ Mais je veux faire bonne impression !
_ T'es pas une imprimante ! T'es mon mec. Et crois-moi, mon père sera trop heureux de me voir dans une relation stable pour perdre son temps à te juger ! Quant à ma sœur, l'idée que son grand frère soit gay et ait un chéri mec, ça l'amuse plus qu'autre chose. Quand je leur ai fait mon coming out, elle a sauté de joie comme si je lui annonçais qu'on partait à Disneyland. Alors quoi que mon père pense, pour ma sœur, tu es sa nouvelle personne favorite, et elle fera pression sur lui jusqu'à ce qu'elle obtienne gain de cause. Alors détends-toi ! » m'embrasse-t-il.
Je dois l'admettre, son baiser est sur moi bien plus efficace que ses paroles pour me détendre. Quand nos lèvres se séparent, je soupire, et pose mon front sur son torse.
_ Tu resteras avec moi, hein ? Tu ne m'abandonneras pas pour t'occuper de la cuisine ?
_ On peut convenir que c'est toi qui t'occupes du repas. Je te promets que tout se passera bien.
Quoi qu'en dise Grégory, je préfère faire une bolognaise revisitée et un peu plus équilibrée qu'une simple sauce tomate avec de la viande. La saison approchant, je n'ai aucun mal à trouver une aubergine et des poivrons, et je réalise moi-même ma sauce. Quant à la viande, je la choisis chez le boucher.
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L'amant des autres [Terminée]
RomanceA l'université, Joeffrey, un jeune homme gay, couche avec différents partenaires, sans attaches. La seule chose qu'il demande, c'est d'être respecté par chacun et que son partenaire de la soirée passe le reste de la nuit à ses côtés. Et si c'est le...