Grégory revient au bout de trente minutes, comme il me l'a dit. Il ressort le temps de me laisser me rhabiller, et je peux enfin quitter cet endroit. Mais il avait raison sur un point : je ne suis pas en état de conduire, je tremble tant que je n'arrive pas à déverrouiller ma portière. J'ai l'impression de revivre la scène, que Julien va débarquer d'un instant à l'autre et m'agresser encore une fois. Sans un mot, la main du brun apparaît au-dessus de mes clés. Je le regarde. Il attend que je les lui laisse.
Avec un sourire mi-figue, mi-raisin je laisse mon trousseau retomber dans sa main, et contourne ma voiture pour m'installer côté passager, alors qu'il prend le volant. Je lui donne l'adresse, il commente, mais démarre et nous prenons la route.
_ Et toi ? » tente-je de faire la conversation. « Tu vis où ?
_ Avec mon père, à l'autre bout de la ville.
_ Ça aurait été plus pratique que je te dépose.
_ Le prend pas mal, mec, mais j'aime autant conduire. T'es vraiment pas en état !
Je ne peux qu'être d'accord. Mais ça m'ennuie un peu qu'il ait toute la ville à retraverser pour rentrer. Je pourrais lui proposer de dormir chez moi. Ça serait la moindre des choses après ce qu'il a fait. Et puis, j'ai besoin de dormir avec quelqu'un ce soir, plus qu'aucun autre soir depuis longtemps. Et je me doute qu'il ne sera pas difficile à convaincre, même si je préférerais ne faire que dormir. Mais il mérite plus.
Nous arrivons enfin chez moi et je sors de ma voiture en version automate, avant de me diriger vers la porte d'entrée. Mais, alors que j'arrive devant la porte, je fouille mes poches sans trouver mes clés... qu'il me tend avec un sourire. Je le remercie sans un mot, et ouvre la porte.
_ Je vais rentrer. Verrouille derrière toi, ça t'aidera à pas flipper !
_ Reste, Grégory ! » lui attrape-je le bras. « Tu ne vas pas traverser toute la ville à pied. Encore moins à cette heure ! Je te ramènerai demain.
_ Ecoute...
_ S'il te plait. » resserre-je ma prise. « Je... Je ne me sens pas de rester seul. Pas ce soir.
Je plante mon regard suppliant dans le sien, ma main toujours sur son poignet. Je vois que les pensées fusent dans sa tête. Cherche-t-il une façon polie de me refuser son soutien ? Il en a déjà fait tant pour moi ce soir. Peut-être que j'abuse de sa gentillesse. Mais j'ai vraiment besoin qu'il reste.
_ S'il te plait, Grégory. » insiste-je.
Je sens la tension quitter son bras, et, sans qu'il le dise, je sais qu'il accepte.
_ Appelle-moi ''Greg''. » soupire-t-il. « Y'a que mes parents et les profs à m'appeler Grégory.
Je lui souris, et nous pénétrons dans la maison.
Je l'emmène avec moi à travers les couloirs, jusqu'à ma chambre.
_ Si... Si tu veux mettre d'autres vêtements, il doit y avoir de quoi faire dans le bas de ma penderie. » lui désigne-je mon armoire. « Je vais prendre une douche. J'en ai besoin... Tu veux en prendre une aussi ?
_ C'est bon, ça ira.
_ Ok. Je ne traîne pas.
Et j'attrape mon peignoir avant de filer dans la salle de bain.
Sous l'eau chaude, je sens mon corps se délasser et se réchauffer. Je n'avais même pas conscience d'avoir froid. En me savonnant, j'insiste sur les endroits où j'ai encore l'impression de sentir les mains de Julien, son souffle, son corps, son sexe qui m'approche...
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L'amant des autres [Terminée]
RomansaA l'université, Joeffrey, un jeune homme gay, couche avec différents partenaires, sans attaches. La seule chose qu'il demande, c'est d'être respecté par chacun et que son partenaire de la soirée passe le reste de la nuit à ses côtés. Et si c'est le...