L'amant des autres [Terminée]

Chapitre 16 : Te revoir

_ Je te ramène chez toi, avant d'aller voir Stéphane ? » lui demande-je alors que nous buvons chacun notre thé matinal.

_ Nan, laisse. Je vais rentrer à pied.

_ Mais, avec tes sacs, ça ne va pas être pratique !

_ Ouais, mais j'ai besoin de marcher. Y'a des trucs auxquels faut que je réfléchisse.

_ Genre ?

_ Genre comment expliquer à mon père que je vais découcher encore quelques soirs...

Je lui renvoie le sourire en coin qu'il me fait : il ne m'a même pas demandé si j'avais encore besoin de l'avoir à mes côtés. Comment ne pas me sentir privilégié, alors que, malgré l'aveu de notre désir réciproque, il ne tente rien ?

Il m'accompagne jusqu'en ville, mais, au moment de nous séparer, il me fait virevolter, et je me retrouve contre lui, dans ses bras, sa main venant caresser mon visage avant que ses lèvres ne se posent sur les miennes.

_ Désolé. » appuie-t-il son front contre le mien, les paupières closes. « Je t'ai pas demandé.

_ Je peux en avoir un autre ? S'il te plait.

Il rouvre les yeux, et tombe sur mon visage souriant et ravi, alors que je m'accroche à ses bras.

_ Tu n'as pas encore compris que j'adore les bisous ? » ris-je devant son air ahuri.

_ Je t'embrasse maintenant. Mais me laisse pas faire quand on est chez toi, mec. Je veux pas faire une connerie. Je m'en voudrais trop de te faire revivre ça.

_ Tu ne le feras pas. J'ai confiance. Et puis, je vais un peu mieux tous les jours. Je serai bientôt prêt, Greg.

_ Combien de fois faut que je te dise que je le fais par pour ça ! » s'écarte-t-il, me libérant de ses bras.

_ Greg...

_ Tu vas être à la bourre ! File !

Il doit voir le doute passer dans mes yeux, car il revient vers moi et me serre contre lui.

_ Je serai là pour le dîner. » murmure-t-il dans mes cheveux.

_ Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Je ne sais pas comment je ferais si tu n'étais pas là.

_ T'aurais trouvé une solution. T'es plus malin que tu le penses.

Il dépose un baiser dans mes cheveux, et, quand il s'éloigne en me disant ''à toute à l'heure'', je me sens bien, même si pris d'une grosse envie de bouder : je n'ai pas eu mon deuxième bisou !

Puis, je pars dans la direction opposée, vers le café où j'ai rendez-vous avec Stéphane. J'arrive en vue de l'établissement, devant lequel je vois que mon grand cuivré patiente déjà. Un rapide coup d'œil à ma montre pour vérifier l'heure, et je m'approche de lui avec un sourire.

_ Bonjour Stéphane.

_ Bonjour Joe. » s'approche-t-il. Puis il se stoppe : « Je peux te faire un câlin ? Je serai sage, promis.

_ Bien sûr que tu peux. » ris-je.

Il ouvre ses bras, et je viens m'y réfugier. J'avais oublié à quel point j'adorais son odeur et le contact rassurant de son large torse ferme.

_ Joe... Pour lundi...

_ J'ai faim.

_ Quoi ?