Chapitre 29 : Compersion ou un baiser inattendu

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Compersion : c'est le bonheur qu'on peut éprouver lorsqu'on est témoin du bonheur ou de la joie de quelqu'un d'autre. Ce sentiment est souvent lié au polyamour, mais peut être ressenti dans tout autre cadre (amitié, famille...). Il n'empêche cependant pas d'éprouver de la jalousie (ex : je suis content pour mon collègue qu'il ait eu une promotion, mais ça ne m'empêche pas de me dire que j'aurais aimé l'avoir à sa place).


Stéphane avait encore quelques jours à faire dans l'entreprise qui l'avait formée. Cependant, un point le dérangeait : s'il voulait conserver le poste, et son patron était prêt à le garder, alors il allait devoir continuer de vivre entre deux logements, et donc, une semaine sur deux, vivre séparé de Joeffrey... mais aussi de Grégory, dont il s'était un peu rapproché ces derniers temps, même si le brun semblait s'accommoder de sa présence plus par amour pour le noiraud que par sympathie à son égard.

En se retournant vers eux sur le quai, alors qu'il allait monter dans son train, il se surprit à ne pas être jaloux de voir le plus petit dans les bras de celui qu'il considérait de moins en moins comme un rival. Au contraire, il était content qu'ils puissent avoir du temps tous les deux, Grégory passant beaucoup de temps à l'extérieur en présence du cuivré. Les regards des deux dominants se croisèrent, et Stéphane lui adressa un sourire en coin que ne compris pas le brun. Il grimpa dans son train, et, pour la première fois depuis qu'ils étaient en trouple, il ne ressentit pas le besoin de regarder en arrière, de s'assurer que tout irait bien pour son... ses compagnons. Ils seraient là l'un pour l'autre toute la semaine, et il serait vite de retour.

Restait à voir si un arrangement était possible avec son patron, concernant son lieu de travail.


_ Stéphane ! » hurla le responsable d'agence à travers tous les locaux.

L'intéressé leva la tête, surpris. Qu'avait-il fait ?

_ Ou... Oui, Monsieur Unog ?

_ Dans mon bureau ! Tout de suite !

Les regards braqués sur lui étaient tout à la fois surpris et compatissants, quoique l'un ou l'autre soit plutôt moqueur. Mais dans un cas comme dans l'autre, il ne comprenait en rien la colère de son supérieur.

_ Fermez la porte !

Il s'exécuta et attendit debout, en silence, que tombe la sentence pour le crime qu'il ignorait avoir commis.

_ Vous savez que je reçois une copie de tous les documents que vous envoie votre université ? » commença son mentor en lui désignant une chaise.

_ Oui. Je suis au courant. » prit-il place, méfiant.

_ J'ai eu vos résultats d'examens ! Je veux savoir, Stéphane ! Que faites-vous chez moi ?

_ Pardon ?

_ J'ai eu à faire à différents profils de journalistes, dans ma carrière. J'en ai formé qui ne s'intéressaient qu'au sport, d'autres qu'aux célébrités... Mais je n'en avais jamais eu qui ait de pareilles notes en psychologie ! Sans parler du sujet de votre écrit en philosophie : Peut-on aimer plus d'une fois ? J'ai demandé votre copie, et je l'ai obtenue.

L'homme laissa un moment à son apprenti pour appréhender ce qu'il lui disait, avant de reprendre, toujours sur ce ton agressif et grinçant.

_ Je ne vous ferai pas l'affront de vous sortir que vos capacités et connaissances sur le sujet sont le fruit de votre orientation sexuelle. Mais je voudrais tout de même une réponse, Stéphane : que faites-vous chez moi ? Pourquoi voulez-vous continuer à travailler ici ? Qu'attendez-vous d'un travail dans cette agence, quand vous pourriez être un chroniqueur ?

L'amant des autres [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant