𝘾𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝟰 : le bruant.

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Le coup brisa le silence d'un claquement sec

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Le coup brisa le silence d'un claquement sec. Il était si intense qu'elle en vacilla. Elle écarquilla les yeux à la fois de stupeur et de douleur. Puis, porta sa main tremblante à sa joue qui était encore rouge de la gifle. Puis, elle resta un long moment sonnée, la paume contre la joue, l'air interloqué. Son esprit était en vrac. Elle était abasourdie par cette flambée de violence implacable. Elle ne s'y attendait pas. Elle eut l'impression de vivre un sombre cauchemar comme ceux qu'elle faisait tard dans la nuit en repensant à l'accident tragique de ses parents. Laisser cet inconnu barbare la violenter : ça n'avait pas de sens ! Car, il avait dépassé toutes les limites raisonnables. La seule et unique fois où elle avait reçu une frappe, c'était à l'âge de cinq ans. Son père avait levé la main sur elle dans un mouvement de colère, quand elle l'avait surpris en train de cacher les armes à feu dans le grenier de leur ancienne maison...

— Kayla, je vais te le dire une dernière fois, murmura-t-il en gonflant les narines comme un taureau enragé. Si tu continues de t'obstiner à me désobéir dans le but de me contrarier, je ne répondrai plus de rien. Tu seras cruellement punie comme maintenant ! Mets-toi bien cela en tête, et prends garde à ne pas réveiller le démon qui couve en moi. Je te veux follement et je n'apprécie pas l'idée de te partager avec un autre.

Une bouffée de haine assaillit Kayla. Il perçut de la détermination dans sa voix, mais aucune trace de remords. Son cœur se mit à battre à coups sourds rien qu'en réalisant que ces dernières paroles lui faisaient l'effet d'une deuxième gifle. Si le geste violent de son père était involontaire, ce monstre l'avait frappée avec préméditation. Cette déduction fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Et, son choc initial se mit à se muer en un sentiment aigu d'amertume qui lui déchirait les entrailles.

— Je vous emmerde ! s'écria-t-elle, déchirée, en se jetant sur lui pour lui marteler le torse de coups de poing. Je ne serai jamais à vous ! Qui êtes-vous pour vouloir me dicter ma conduite ? Si vous vous imaginez que je vous donnerais la possibilité de me punir par-dessus le marché, vous vous mettez le doigt dans l'œil ! Salaud !

— Il n'empêche que tout se passera comme je le désire.

Elle le relâcha. Elle saisit un à un les coussins des canapés, et les expédia sur lui de toutes ses forces en hurlant :

— Et croyez-moi, je vous ferai regretter amèrement votre méchanceté !

Pris au dépourvu par le premier projectile, il esquiva le deuxième sans difficulté, puis le troisième et le quatrième, les laissant tomber sur la moquette.

— Tu ne gagneras rien à vouloir porter plainte contre moi. La procédure irait très lentement, et tu seras incapable de supporter les frais des avocats.

— Vous pensez à tout ! ironisa-t-elle, engluée dans un tourbillon d'émotions contradictoires dont elle ne parvenait pas à sortir.

Il avait raison. Elle ne pourrait pas porter l'affaire devant la justice. Non seulement parce qu'une telle démarche lui prendrait du temps, et lui reviendrait cher, mais surtout pour éviter les chocs à sa mère. Le médecin avait été clair : le moindre souci pourrait lui être fatal.

𝗥𝗘𝗗 𝗟𝗜𝗚𝗛𝗧 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 || Vitrine 🄽 ° 7Où les histoires vivent. Découvrez maintenant