𝗥𝗘𝗗 𝗟𝗜𝗚𝗛𝗧 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 || Vitrine 🄽 ° 7

𝘾𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝟵 : l'élanion.

Quand elle ouvrit les yeux, elle se retrouva dans une pièce très spacieuse à haut plafond, dépourvue de meubles, à l'exception d'un mini bar. Deux bouteilles de champagne attendaient dans un seau sur le comptoir en marbre noir, ainsi que de succulentes friandises : framboises à la crème, caviar et truffes en chocolat. 

Elle n'eut aucune idée de l'endroit où elle était. Ou plus précisément de la merde où elle était. Même si cette merde luxueuse ressemblait pour l'instant à un coffret de bijoux. Elle continua de regarder autour d'elle. Les murs étaient richement lambrissés de chêne clair, nota-t-elle en laissant son regard stupéfait se promener sur la somptueuse cheminée où crépitait un bon feu pour éclairer les hautes étagères garnies de livres de riches reliures, qui couvraient tout un pan du mur en face d'elle. Plusieurs lampes étaient allumées, notamment quelques halogènes ultramodernes qui nimbaient subtilement la pièce dans une lueur caressante. Le sol était couvert d'un parquet en noyer massif, impeccablement ciré. Les branches de houx étaient fixées sur un immense miroir au cadre doré. Elle y surprit avec terreur son reflet : elle se reconnut à peine ! Elle avait l'air terriblement épuisée… et horrifiée. Rien de plus normal. On venait tout simplement de la kidnapper. Elle retrouva peu à peu ses esprits et les premiers instants de son enlèvement lui revinrent à l'esprit. Elle pâlit et son cœur se mit à battre très fort en se rappelant soudain le visage affreux de l'assassin de ses parents. Papa, maman, Seigneur…. L'avait-on reconnue ? 

Et qu'est-ce qu'ils allaient lui faire ? 

La tuer certainement… 

Elle se sentit tellement paniquée, qu'elle demeura juchée sur le sol, frissonnante. Pour comble de malheur, elle ressentit une piqûre sur son bras droit, comme si elle venait de se faire vacciner. Lui avait-on administré de la drogue par injection ? Elle trembla de plus belle à cette idée en serrant son bras endolori. Elle évita malgré tout de le masser, tout en retenant les larmes qui menaçaient de percer ses paupières alourdies. Pleurer ne l'aiderait pas à comprendre ce qui lui arrivait. Le souvenir de l'accident tragique de ses parents lui revint dans toute son horreur. Sa première pensée fut pour sa mère Amanda. Elle serait terrifiée quand Soraya lui dirait qu'elle était enlevée. Son cœur déjà affaibli ne pourrait jamais supporter une telle nouvelle ! Elle se sentit perdue, et son esprit se trouva en proie à une grande confusion quand elle se souvint d'avoir vu les hommes de l'inconnu accompagner le tueur de ses parents. 

Pourvu qu'il ne s'agisse pas d'une hallucination produite par la drogue… 

La colère l'empêchait de réfléchir correctement. Il faudrait fuir. Mais comment ? Elle avait l'estomac tellement barbouillé qu'elle attendit un peu avant de tenter de se lever. Lorsqu'elle réussit enfin à bouger, elle se dirigea vers la belle porte de bois. Comme prévu, elle était fermée à clé. Prête à poursuivre son exploration, elle accéda jusqu'à la solide baie vitrée, qui était aussi haute que large, occupant un mur en entier et surplombant la ville en contrebas. Un petit rideau de pluie voilait l'horizon. Le souffle court, elle découvrit la Tour Eiffel scintillante.  La Dame de fer émergeait de la masse des toits et des arbres dans la terne lumière du crépuscule pour s'élever majestueusement vers le ciel nuancé d'un gris-violet. Elle était à Paris ! En d'autres circonstances, elle aurait adoré d'y être. La capitale française était merveilleuse, bien plus belle que tout ce qu'elle avait pu imaginer : pleine de mode, de lumières et de romantisme. Cependant, ce panorama spectaculaire ne faisait rien pour apaiser ses craintes. Ses ennemis avaient du fric…