Trois coups de marteau et la vitrine devant elle vola en mille éclats dans un fracas terrible, faisant valser des morceaux de verre sur la ruelle pavée. Elle s'immobilisa, tellement satisfaite qu'elle sentit à peine les cris d'effroi qui jaillirent des passants. Puis, l'adjectif épithète " folle " lui parvint aux oreilles.
— Criminelle ! Appelez la police ! s’égosilla une blonde à bout de nerfs.
Le sang afflua dans chacune de ses veines et de ses artères alors que Barry lui faisait signe de fuir.
La lourde porte s'ouvrit brusquement. Un homme sortit en faisant grincer les gonds.
Cette enflure de Nicolas.
Pourtant, elle avait eu l'impression que personne n'occupait la cabine éteinte ce soir.
Elle voulut courir pour grimper dans la moto, mais ses jambes refusèrent de bouger. Elle laissa tomber le marteau par terre juste au moment où un autre cri aigu retentissait à ses oreilles. Cette fois, c’était cette maquerelle d'Alberta qui venait d'arriver sur le lieu. La même femme qui avait noué son foulard rouge autour du poignet de l'inconnu. Elle éprouva un mépris amer envers elle...
Qu'est-ce que vous faites, bon sang ?
Vous devez arrêter cette folle !
Qu'est-ce que vous attendez ? Elle s'enfuit !
Par-dessus son épaule, elle aperçut Nicolas à moins de quelques pas derrière elle, qui la pourchassait avec une grande rage.
— Je t'enverrai moisir en taule ! Petite salope !
— Ma parole, tu es complètement idiot, répliqua Alberta en laissant tomber sa valise pour le tirer vers elle avec toute la force dont elle était capable. Nous pourrons gagner une fortune grâce à elle…
Peut-être n'avait-elle pas bien entendu. Peut-être que la peur lui causait des troubles d'audition et qu'elle imaginait des choses qui n'existaient pas. Non, puisque Nicolas s'arrêta sur-le-champ. Elle fut incapable de réfléchir correctement. Les hypothèses qui bousculaient dans son cerveau étaient plus insensées les unes que les autres, et ne l'aidaient pas à comprendre quoi que ce soit. Tout à coup, le mugissement assourdissant d'une sirène retentit, puis se rapprocha. Ses poumons lui brûlaient, son cœur battant la chamade alors qu'elle détalait avec l'agilité d'un gibier le long de l'étroite ruelle. Si elle sentait les regards se posaient sur elle avec cette curiosité effroyable, c'était qu'elle avait commis quelque chose de grave. Peu lui importait. Parce qu’elle avait détruit la vitrine qui constituait un cauchemar pour elle. Une vraie libération. Elle tourna brusquement sur la gauche et dévala les marches d'une nouvelle ruelle à la lumière d'un jaune solaire. Elle regarda de façon insouciante les hommes musclés en boxer et aux visages plus que séduisants qui prenaient des poses érotiques derrière les vitrines en feignant avec un air malsain d'embrasser ou de caresser. Tant de cougars en manque marchaient et contemplaient d'un regard lubrique ce spectacle viril. Elle trouvait cela dégradant. Vulgaire. Car tout le monde semblait fasciné par ce qu'il regardait. On appréciait le vice. Elle, non. NON. Elle peinait à respirer et ses jambes menaçaient de céder. Deux policiers déboulaient maintenant à toute allure dans sa direction en lui ordonnant de s'arrêter. Elle releva les pans de sa robe, révélant la peau satinée de ses jambes harmonieusement galbées, et accéléra ; elle priait de ne pas trébucher en serrant les dents. Elle arriva devant un grillage haut d'un mètre à peu près. Elle poussa un soupir puis s'efforça d'y grimper. La colère lui conférait un courage sans faille. Le souffle désespérément court, elle marqua une pause, scrutant le trottoir à la recherche de la lourde Harley Davidson. Où était-elle, Grand Dieu ? Où était-elle passée cette foutue moto ? Était-elle derrière le Ford vert ou la vieille Roger au pare-brise étoilé ? Pitié, faites qu’elle soit là. Pitié, faites qu’elle soit là. Enfin, elle repéra deux phares ronds qui ressemblaient à deux yeux au regard félin, à moitié cachés derrière une ambulance rouillée et cabossée. Ramassant ses esprits, elle s'y dirigea au pas de course. Un rire nerveux de soulagement jaillit de sa gorge comme un boulet de canon lorsque Barry lui tendit le casque intégral.
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𝗥𝗘𝗗 𝗟𝗜𝗚𝗛𝗧 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 || Vitrine 🄽 ° 7
Romance-♥-♡--^[ 𝗕𝗔𝗗 𝗕𝗢𝗬 𝗦𝗧𝗢𝗥𝗬 ]^--♡-♥- ╱╲╱╳╲╱╲ℙ𝕒𝕣𝕥𝕚𝕖 𝕀╱╲╱╳╲╱╲ ★彡🆁🅴́🆂🆄🅼🅴́彡★ ᴀxᴇʟ ʀɪᴠᴇʀᴇ est un homme très puissant, et ᴋᴀʏʟᴀ ᴊᴀᴄᴏʙs est la femme qu'il désire plus que tout. Quand cette dernière refuse ses avances, elle ne s'attend pas...