Le bébé

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(30 ans plus tôt, Forêt Enchantée)

Les pleurs d'un bébé pouvaient être entendus dans la forêt. Un tout petit, âgé d'une journée à peine, était transporté. L'enfant était si confus.

Pourquoi était-elle secouée ? Pourquoi était-elle loin des bras doux et chauds qui l'avait tenue à sa naissance ? Pourquoi avait-elle quitté la pièce sombre dans laquelle elle était née, pour se retrouver dans un endroit lumineux, plein de bruits étranges ?

Les pleurs de la toute petite fille ne cessaient pas. Elle avait faim, elle avait peur, et ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Malheureusement, celui qui l'emmenait ne pouvait rien faire pour qu'elle se sente mieux. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était l'emmener loin d'ici, là où elle serait en sécurité, comme on le lui avait demandé.

Le loup trottinait dans la forêt, tenant entre ses crocs les hanses du panier dans lequel était niché le bébé. Il prenait soin de ne pas courir, conscient de la créature fragile qu'il transportait.

Le loup ne savait pas exactement où il devait déposer la petite fille, seulement qu'elle devait être emmenée très loin d'ici. Il devait la confier à des hommes, mais la plupart d'entre eux essaieraient de le chasser, ou même de le tuer s'il s'approchait trop.

Le loup s'arrêta un instant, posant le panier à côté de lui. Il huma l'air autour de lui, cherchant l'odeur d'autres humains. Le bébé continuait de pleurer, mais il était au plus profond de la forêt et loin du château qu'il avait quitté. Personne ne pouvait l'entendre.

Il observa un instant le petit humain, ses pupilles, l'une rouge et l'autre noire, fixées sur l'enfant. La petite fille était emmitouflée dans une vieille couverture de laine qui la maintenait au chaud. Mais son visage n'était pas à l'abri du vent, alors elle avait peut-être froid.

Très doucement, le loup lécha son visage, essayant de la réchauffer. Le bébé se calma un peu.

Le loup finit par sentir quelque chose. Une odeur étrange, ressemblant à la fois à celle d'un homme et celle d'un loup. Un peu comme son ami...

Prenant cela comme un bon signe, le loup décida de suivre l'odeur. Il reprit le panier et se remit à marcher.

L'odeur, d'abord légère, s'intensifia alors qu'il suivait la piste. Elle ressemblait plus à celle d'un humain que d'un loup maintenant, bien qu'il persistât dans l'air le léger fumet d'un loup.

Il entendit soudain une branche craquer. L'humain était tout près. Une femelle, d'après l'odeur. C'était ce qu'il fallait pour ce bébé. Une femme humaine pour prendre soin d'elle.

Le loup reposa à nouveau le panier. Il lécha une dernière fois le visage de l'enfant, en guise de réconfort, puis s'éloigna.

Une femme aux longs cheveux bruns, avec un panier dans une de ses mains, apparut. Une longue cape rouge la recouvrait, le capuchon rabattu sur sa tête. Elle entendit les cris du bébé. Intriguée, elle s'approcha et vit alors l'enfant.

« Oh mon dieu. »

La femme se précipita vers le petit enfant et s'accroupit devant lui, lâchant son propre panier. Elle la souleva doucement dans ses bras et tenta de la réconforter avec des paroles apaisantes.

« Que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu toute seule ? Où sont tes parents ? » demanda la femme à la cape rouge, bien qu'elle savait que la petite fille ne pouvait lui répondre.

Elle regarda autour d'elle, cherchant une quelconque trace de la présence d'autres personnes. Mais elle était seule dans la forêt.

Ses yeux se posèrent à nouveau sur le bébé. Elle remarqua que quelque chose brillait dans la couverture. Elle vit une fine chaîne argentée autour du cou de la petite fille. Au bout de la chaîne, il y avait un pendentif en cristal bleue, en forme de larme.

La jeune femme regarda dans le panier dans l'espoir de trouver un indice sur qui étaient les parents de la petite, mais elle ne trouva qu'un petit morceau de papier, sur lequel on avait griffonné maladroitement : « Rose ».

« Ça va aller, Rose. » dit-elle doucement. « Je vais t'amener à ma grand-mère. Elle saura prendre soin de toi. »

La femme au capuchon rouge se releva, portant l'enfant dans ses bras qui se calma peu à peu. Elle ramassa son panier et le passa sur son bras, puis s'éloigna dans la forêt.

Elle ignorait qu'elle était observée. Un œil rouge comme le sang et un autre noir comme la nuit la regardaient partir.

Une fois que la jeune femme avait disparu à travers les bois, le loup se détourna et repartit. Il avait rempli sa mission. Il devait revenir auprès de son ami, afin qu'il sache qu'il avait réussi.

L'enfant avait échappé au château et à sa propriétaire. Et quelqu'un allait prendre soin d'elle.


Once Upon a Time : La Rose de StorybrookeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant