Once Upon a Time : La Rose de Storybrooke

Contes de fée

(Avril 1989, orphelinat de Rose et Emma)

« ...et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Et voilà. »

« Encore ! » exigea Emma, 5 ans ½, sautillant sur le lit en souriant.

« Mais je viens de finir de te la lire ! » rétorqua Rose, mettant ses mains sur ses hanches.

« Mais j'aime trooop, les fins heureuses ! » gémit la fillette blonde, s'écroulant peu gracieusement sur le lit, faisant rire l'aînée.

« Je sais. Moi aussi. Mais il faut aussi changer d'histoires parfois, c'est pas drôle de lire la même. »

Emma acquiesça, reconnaissant que Rose n'avait pas tort. Profitant que la blondinette s'était calmée, Rose alla ranger le livre avec les autres. Elle soupira légèrement en voyant les quelques volumes usés sur les étagères. Elles les avaient déjà tous lus, certains des dizaines de fois. Elle aimerait vraiment qu'ils aient de nouveaux livres, mais les adultes de l'orphelinat leur disaient toujours qu'ils verraient la prochaine fois qu'ils recevraient des dons. Il y avait d'autres livres dans le bâtiment, mais c'était des livres d'adultes, ou pour les enfants plus grands. Ils ne laissaient pas Rose essayer de les lire, disant soit qu'ils seraient trop durs à lire pour elle, soit que ce n'étaient pas des histoires pour les jeunes enfants.

Cela frustrerait beaucoup la fillette de 7 ans. Elle lisait mieux que tous les autres enfants de son âge ici, et elle aimait découvrir de nouveaux mots de vocabulaires. Et les livres pour les plus grands étaient bien plus gros que leurs livres d'enfants. Les histoires devaient être encore plus longues ! Ce serait tellement génial à lire !

Peut-être qu'elle pourrait essayer d'en emprunter un sans qu'on le remarque...

« J'aimerai être dans un livre d'histoire. »

La déclaration d'Emma sortit Rose de ses réflexions sur le vol/emprunt d'un livre des grands. Emma était allongée sur son lit, l'expression maintenant maussade.

« Parce qu'au moins, dans les histoires, même s'ils ont pas de parents, les héros ont une fin heureuse. »

Le cœur de Rose se serra. Elle n'aimait pas voir Emma triste, ni repenser au fait qu'elle n'avait pas de parents. Rose essayait de ne pas y penser, et maintenant qu'elle avait une amie, une petite sœur, elle se sentait mieux. Elle avait quelqu'un sur qui veiller, qu'elle aimait et qui l'aimait, et elle n'était plus seule. C'était déjà bien.

Bien sûr, elle pensait souvent à ses parents : qui ils étaient, pourquoi ils l'avaient abandonnée, pourquoi la vieille femme et Rouge étaient parties... Elle avait beaucoup de questions, mais jamais de réponses. Ses seuls indices étaient ses cauchemars, qu'elle n'avait maintenant que de temps en temps (mais qui ne lui révélaient rien sur ses parents) et son collier. La seule chose qu'elle avait sur elle quand elle avait été trouvée. Emma, elle, avait une couverture, celle dans laquelle elle était emmitouflée quand elle avait été trouvée aussi. Elle la serrait contre elle pour s'endormir la nuit.

Son collier n'avait malheureusement aucun indice non plus. Elle l'avait examiné sur toutes les coutures, à la recherche d'une inscription, ou un compartiment caché, quelque chose... Un petit message de ses parents, peut-être, pour lui dire qu'ils l'aimaient et iraient bientôt la chercher.

Mais c'était juste un collier.

Pourtant, elle le chérissait comme si c'était un trésor.

Réfléchissant à comment consoler Emma, Rose la rejoignit et s'assit sur le lit à côté d'elle.

« Qui te dit qu'on n'aura pas de fin heureuse ? »

Emma tourna la tête vers elle.

« Cendrillon n'a pas eu tout de suite sa fin heureuse ! Ni Blanche Neige ! Ni Aurore, ni Belle ! Elles ont eu d'abord des problèmes. Mais elles sont restées courageuses et pleine d'espoir, et elles ont fini heureuses ! On est encore qu'au début de l'histoire, Emma. On fait la partie la moins drôle, c'est tout. Il faut juste être assez courageuse pour franchir les obstacles ! »

La fillette blonde sourit légèrement, une lueur d'espoir réapparaissant dans ses yeux. Souriant, Rose réfléchit rapidement, puis sut quoi dire de plus. Elle se leva, se redressant pour paraître aussi grande que possible, mit ses poings sur ses hanches en levant le menton, puis déclara d'un ton solennel :

« Princesse Swan, êtes-vous assez courageuse pour survivre aux méchantes sorcières de la vie, aux châteaux effrayants à traverser et aux tours énormes à escalader pour trouver ta fin heureuse ? »

Emma se leva sur le lit, plissant le front avec un air déterminé.

« Oui ! »

« Je n'ai rien entendu. Es-tu assez courageuse ? »

« Oui !!! »

« J'entends toujours pas ! »

« OUI !!! » cria la fillette du haut de ses poumons, levant le poing en l'air. Rose sourit.

« D'accord. Alors, tu y arriveras un jour. Une fois tous les obstacles passés, tu trouveras ton prince charmant, et tu seras heureuse pour toujours. Comme dans les histoires. Après tout, on y a droit nous aussi, non ? »

« Si ! Et toi aussi, hein ? » Emma se rapprocha de Rose, attrapant son bras. « Tu peux te trouver un prince aussi, mais tu resteras avec moi, quand on sera heureuses pour toujours, hein Rose ? »

La petite fille brune lui fit un grand sourire.

« Bien sûr, Emma. Il n'y a pas de fin heureuse sans nous deux, ensemble ! »

Emma sourit, rassurée, se blottissant contre elle. Rose passa son bras autour d'elle, heureuse de voir Emma de nouveau joyeuse.

Au bout d'une minute, celle-ci releva la tête vers elle, faisant ses meilleurs yeux de chiot.

« Rose... Tu me lis encore une histoire ? »

Rose soupira légèrement. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas lire des histoires à Emma, bien au contraire, mais elle en avait assez de lui raconter toujours les mêmes.

Regardant par la fenêtre, une idée lui vint soudainement à l'esprit.

« Et si je te racontai une nouvelle histoire à la place ? »

« Laquelle ? »

« Une à moi. Une toute nouvelle que tu ne connais pas. »

« D'accord ! »

La blondinette s'empressa de s'installer plus confortablement sur son lit, tournant toute son attention sur la fillette brune qui était devenue comme sa grande sœur. Rose sourit de son enthousiasme, puis se racla la gorge et adoptant un ton dramatique, commença à lui raconter une histoire tirée uniquement de son imagination.

« D'accord. Alors, il était une fois... »