(9 novembre 2011, Storybrooke)
Il traquait un animal à travers les bois, légers sur ses pieds, glissant entre les branches des arbres et des buissons aussi silencieux qu'une ombre, sa cape au col en fourrure d'ours frôlant le sol de la forêt. Ses yeux perçants et ses oreilles vives étaient à l'affut du moindre mouvement, du moindre son. Il pouvait entendre le doux gazouillis de pinsons et de moineaux au-dessus de sa tête. Il aperçut du coin de l'œil un lapin qui disparut dans une bruyère voisine. Mais il ne s'en préoccupa pas.
Il chassait un plus gros gibier, aujourd'hui.
Il repéra à ce moment-là le jeune cerf qu'il avait pisté toute la matinée, non loin devant lui, en train de paître tranquillement dans une clairière. Avec un souffle silencieux, il leva son arc et tira la ficelle en arrière jusqu'à ce qu'elle effleure sa joue. Visant, il laissa partir sa flèche, et elle frappa avec précision sa cible. Le cerf poussa un gémissement de douleur avant de s'effondrer. C'était un bon tir, rapide et efficace. Mais les cris mourants de l'animal restaient déchirants. Au moins, ses souffrances n'avaient pas duré longtemps, bien que, peut-être qu'il aurait pu rendre sa mort moins douloureuse encore, s'il avait visé mieux. Mais peut-être que c'était ainsi. La mort était rarement indolore.
Il s'approcha lentement de la créature, les larmes aux yeux, puis s'agenouilla devant le noble animal.
« Tu es mort pour que je puisse vivre. » Il posa une main respectueuse sur le flanc du cerf, à côté de sa flèche. « Pardonne-moi. Ton sacrifice était honorable. Je te remercie. »
Une larme coula sur sa joue. Alors qu'il allait retirer sa flèche, un bruissement dans les feuilles le fit se tendre. Il était prêt à attraper le poignard à sa ceinture, mais il se détendit immédiatement en apercevant son ami. Son compagnon de meute. Le loup avait été abandonné en tant que chiot à cause de son apparence au début chétive, et la couleur étrange de ses yeux. L'un était de couleur normal, avec une iris ambrée et une pupille noire, mais l'autre était aussi rouge que le sang. Il avait donc recueilli le louveteau.
En vérité, ils ne formaient guère une meute, mais peut-être qu'un jour, d'autres les rejoindraient.
« Soit tranquille, mon beau. Tu n'auras pas faim ce soir. »
Il baissa les yeux sur le cerf, puis retira la flèche, laissant jaillir un flot de sang.
Graham se réveilla en sursaut, se redressant dans le lit en haletant. Le rêve avait été si vif : il pouvait toujours sentir l'odeur des bois, le corps encore chaud du cerf sous ses mains...
Il avait déjà un peu chassé, bien que jamais avec un arc et des flèches, et il avait toujours aimé les loups... Mais ce rêve... Il sentait que c'était différent. Cela avait semblé tellement...réel.
Et le loup, ses yeux... Il les avait déjà vu. Quand il avait embrassé Rose.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Regina à côté de lui, réveillée par son mouvement brusque.
« J'ai fait un rêve très étrange. » répondit-il, sans la regarder. Les images de son rêve se ressassaient dans son esprit. « J'étais...dans la forêt. Je chassais, j'ai tué un cerf. Il y avait aussi un loup. »
Pour une raison quelconque, ce dernier élément intrigua plus Regina que le reste, la faisant s'asseoir à son tour dans le lit pour le regarder.
« Il y avait un loup ? » répéta-t-elle pour confirmation.
« Ses yeux... L'un était noir comme la nuit, et l'autre rouge comme le sang. Le plus étrange, c'est que je crois avoir déjà vu ce loup. »
Regina se serra contre lui et embrassa son épaule. Pour une fois, Graham fut tenté de la repousser. Il se sentait...mal. C'était mal. Il ne se souvenait pas avoir déjà ressenti ça auparavant, pourtant il se sentait...dégoûté de lui-même.
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Once Upon a Time : La Rose de Storybrooke
FanfictionIl était une fois, une forêt enchantée où vivait tous les personnages de contes. Nous les connaissons bien, ou du moins, nous le croyons. Un jour, ils se trouvèrent piégés dans un monde où les fins heureuses n'existaient plus. Notre monde. La Méchan...