Once Upon a Time : La Rose de Storybrooke

Le début d'un lien

(Février 1987, orphelinat de Rose et Emma)

Rapidement, Rose comprit que sa décision de veiller sur Emma avait été prise un peu trop à la légère.

Les premiers jours, Emma fut très difficile. Elle était irritable, colérique, et refusait de voir qui que ce soit. Elle donna un coup de pied à Mme Brown quand elle avait essayé de la mettre au lit le 2e soir, cassa les crayons de Maggie Smith quand elle avait voulu qu'Emma se pousse pour qu'elle puisse s'asseoir sur le banc pour dessiner, et jeta du sable au visage de Thomas Connor quand celui-ci lui avait dit qu'elle ne pouvait pas jouer dans son bac à sable. Et Rose n'était pas non plus épargnée.

Elle pensait que la petite fille s'attacherait à elle, après l'avoir consolé et l'avoir gentiment accueillie, le premier soir. Mais dès le lendemain, Emma avait fait tout le contraire. Elle fuyait Rose dès que celle-ci voulait parler avec elle ou lui proposer un jeu, lui criant qu'elle ne voulait voir personne et d'autres trucs sur le fait « qu'elle détestait tout le monde », et avait même frappé Rose quand celle-ci avait voulu lui montrer un dessin qu'elle avait fait pour consoler la petite fille. Emma n'avait même pas regardé le dessin, qui la représentait elle et Rose devant un beau château, avec un loup avec un œil noir et un œil rouge.

Rose s'était vraiment appliquée dans ce dessin, en mettant leurs noms au-dessus du petit personnage correspondant à chacune d'elles, coloriant avec de belles couleurs et en ajoutant pleins de petits cœurs. Le dessin avait glissé sous le canapé, inaccessible à ses petits doigts. Rose n'avait même pas songé à demander à un adulte de le récupérer. Il était pour Emma, mais elle n'en avait pas voulu...

Rose se sentait incroyablement triste qu'Emma la repousse. Même si elle s'entendait assez bien avec tout le monde, elle n'arrivait pas à se lier aux autres enfants, se sentant elle-même différente d'eux. Et eux aussi, la trouvait différente. Rose avait toujours pensé que c'était parce qu'elle était d'un autre endroit. Un endroit avec de la magie, des châteaux et des loups aux yeux rouges et noirs. Mais si Emma la repoussait aussi, alors qu'elle venait du même endroit, alors cela voulait-il dire que personne ne pourrait vouloir d'elle ?

Cette pensée effrayait Rose. Néanmoins, le 4e jour de l'arrivée d'Emma, elle décida de ne plus chercher à parler à Emma. Si elle ne voulait pas d'elle, alors c'était qu'il y avait une raison.

Le lendemain, Rose retrouva les pages de son livre préféré couvertes de gribouillis. Au petit déjeuner, quelqu'un renversa son bol de chocolat chaud quand elle était partie aux toilettes. Et le jour suivant, alors qu'elle lisait dans un coin, on lui jeta de petits gravillons venant de la cour depuis le haut des escaliers. Cette fois, Rose eut le temps d'apercevoir une chevelure blonde et d'entendre les petits pas d'un tout jeune enfant remontant les escaliers pour se cacher.

Rose essaya d'ignorer les agissements d'Emma, mais cela l'attristait encore plus. Le 7e jour, elle passa presque toute la journée dans sa chambre, pleurant parfois, en comprenant que personne n'arrivait à l'aimer. Au rez-de-chaussée, un des adultes avait fait du ménage, et en poussant le canapé, avait retrouvé le dessin de Rose. Il le reposa sur la table basse, pensant demander plus tard aux enfants si l'un d'eux avait égaré un dessin, mais ce dernier disparut mystérieusement quand il eut terminé...

Le 8e jour, Rose continua de s'isoler. Elle passa son temps seule, souvent à essayer de lire des livres toute seule, et parfois à dessiner les choses qu'elle voyait en rêve. La méchante dame noire, la gentille fille au manteau rouge et des fois, elle voyait aussi une dame brune triste dans un endroit sombre, ou un homme bizarre avec une roue qu'il tourne, tourne, tourne... Mais ces deux derniers personnages apparaissaient de moins en moins dans ces rêves, car contrairement aux autres, elle ne se souvenait pas les avoir déjà vus...

Le soir, quelqu'un glissa quelque chose sous sa porte. C'était un dessin de deux petits personnages en rouge, avec une forme étrange au-dessus en rose, qu'elle n'arrivait pas à reconnaître. Un cœur, peut-être ? Pour une raison quelconque, Rose ne jeta pas le dessin. Ce jour-là, Emma n'embêta pas Rose.

Le 9e jour, comme Rose n'essayait plus de voir Emma, la petite fille dût concentrer sa colère sur quelqu'un d'autre. Malheureusement, il fallut que ce soit Evan Myers, un enfant de 5-6 ans assez colérique. Elle l'avait insulté d'une manière enfantine parce qu'il ne voulait pas la laisser jouer avec son ballon. Depuis la fenêtre du rez-de-chaussée, Rose avait tout entendu, puis aperçu le garçon pousser durement Emma. Elle avait réagi d'instinct et s'était précipitée dehors, sans penser à prévenir Mme Brown ou un autre adulte. Emme s'était relevée, le visage rouge de colère et de frustration, et s'était jetée sur Evan. Mais le garçon l'esquiva facilement et sa paume frappa la joue d'Emma. Il y eut un silence stupéfait pendant quelques secondes, avant qu'Emma fasse quelque chose que Rose ne l'avait pas vu faire depuis ce fameux jour où on l'avait amené ici : elle pleura.

Et puis, d'un seul coup, la colère gagna Rose. Elle était furieuse que ce garçon frappe une petite fille plus jeune et plus faible que lui. Un instinct protecteur s'était emparé d'elle et elle avait poussé brutalement Evan. Ce dernier atterrit un peu brutalement sur ses fesses et s'était rattrapé avec ses mains. Il gémit sous le choc, mais il ne s'était pas vraiment fait mal. Rose s'était tournée vers Emma, qui était assise par terre en sanglotant, ses mains un peu égratignées. Rose n'avait pas osé la toucher tout de suite, craignant que la petite fille la repousse une nouvelle fois. Mais cette fois, comme lors de leur rencontre, comme cette première nuit à l'orphelinat, Emma s'accrocha fermement à Rose, alors que celle-ci essayait de la calmer et la rassurer.

Mme Brown les avait punis tous les trois, les envoyant dans leur chambre sans dîner, mais ce fut Rose qui eut droit au discours "j'attendais mieux de toi", ayant vu l'accident et décidé de répondre par la violence à son tour. Quand elle retourna dans sa chambre, Emma était recroquevillée dans son lit, regardant un dessin familier. Elle le cacha rapidement (mais pas discrètement) sous son oreiller quand Rose arriva. La petite fille l'ignora et s'installa dans son propre lit.

« Pourquoi tu venais plus me voir ? » demanda brusquement Emma d'une petite voix.

Rose regarda Emma, sans comprendre. Elle lui avait dit qu'elle ne voulait voir personne, qu'elle n'avait pas besoin d'elle. Pourquoi maintenant lui demandait-elle ça ?

L'expression d'Emma se changea en tristesse alors qu'elle commençait à pleurer.

« Tu ne veux plus de moi ? Pourquoi tu veux plus de moi ? »

En entendant cela, Rose se leva de son lit et s'approcha prudemment d'Emma.

« Mais...je croyais que c'est toi qui ne voulais pas de moi... » lui dit-elle doucement.

Emma regarda Rose avec surprise. Soudain, elle enroula ses petits bras autour de sa taille et la serra fort.

« Si ! Si je veux de toi ! Je veux que tu restes ! Je veux pas que tu me laisses, toi aussi... »

Une immense joie et un intense soulagement traversèrent Rose, à ce moment-là. Les premiers jours, Emma avait dû être en colère parce que la famille qui l'avait adopté l'avait ramené. Et elle avait exprimé sa colère sur tout le monde. Mais quand Rose avait commencé à la laisser seule, Emma avait eu peur qu'elle l'abandonne aussi. Elle n'était pas trop sûre de la raison pour laquelle elle l'avait embêté d'abord, au lieu de venir lui parler... Peut-être pour attirer son attention ? Mais cela n'avait plus d'importance. Ce qui comptait, c'était qu'Emma ne la repoussait plus, et que quelqu'un pouvait l'aimer. Et Emma aurait aussi quelqu'un pour l'aimer.

Rose sourit, heureuse et soulagée de savoir qu'Emma voulait bien d'elle comme amie. Elle enlaça également Emma et la rassura.

« J'te laisserai jamais, Emma. On est pareilles toutes les deux. On n'a pas de familles, alors on sera des sœurs, d'accord ? »

Le matin du 10e jour, Emma tenait la main de Rose lorsqu'elles descendirent pour manger le petit déjeuner.