Je referme la valise. Florian la prend. Puis, nous sortons de cette maudite chambre. Nous traversons les couloirs en croisant des familles joyeuses, portant parfois des nouveaux-nés. Nous croisons même un couple sortant aussi, mais avec un berceau. Florian ressert sa main sur la mienne, me donnant la force de ne pas craquer. Sur le parking, je monte directement dans la voiture. Et j'explose en sanglots. Comme depuis trois jours. Florian entre et me prend dans ses bras. Puis, il démarre. Je pose ma tête contre la vitre et les larmes continuent de couler silencieusement.
J'entre dans la maison. Je monte directement à l'étage. Florian me suit. Je pose ma main sur la poignée de la chambre d'Eden.
«- Non. »
Je me retourne vers Florian en l'interogeant du regard.
«- J'ai fait l'erreur d'y aller pendant une nuit. C'est trop tôt, Esmée. Attendons avant d'y entrer. »
Je hoche la tête, et vient trouver ses bras. C'est dur. Si dur.
⌚
«- On va oublier un peu tout ça. »
Ma gorge se noue après m'être remémoré tous ces souvenirs. Les larmes me montent aux yeux.
«- Je ne veux pas qu'on oublie Eden. Jamais. »
Ma voix de brise et une larme coule sur ma joue. Florian resserre son étreinte sur moi.
«- Jamais j'oublierai Eden., me dit doucement Florian. Je veux juste que son souvenir ne te conduise pas aux larmes et que la vue de son prénom sur le carnet de famille te fasse sourire. Comme tu as réussi à le faire avec ta mère.
- Je vais mieux., dis-je doucement.
- Je sais, je sais. »Nous nous asseyons sur le sable. Je me couche sur les jambes tendues de Florian en essuyant mes larmes.
«- Comment tu y es arrivé ?, demandais-je doucement.
- Je crois que l'avoir vu aide.
- Il était beau., dis-je en voyant la photo dans ma tête.
- Oui., dit doucement Florian. Notre fils était magnifique. »Un silence s'installe. Je pense fortement à Eden. Je ressens ses mouvements, ses rebonds et ses coups dans mes côtes. Il n'était pas tendre, parfois. Je revois aussi la chambre que nous lui avions créé. Je laisse échapper quelques larmes, à nouveau, silencieusement quand je repense au silence qu'à suivi sa naissance. "Foutu nœud", pensais-je.
Je me réveille doucement. Les rayons du soleil traversent difficilement les volets, ils ne sont pas totalement opaques. Je m'assis, sans mouvement brusques et pose mon regard sur Florian. Il est totalement endormi, sa main sous l'oreiller. Sa respiration est calme. Son sommeil m'a l'air apaisé. Je sors de la chambre et referme la porte. Je décide de me poser sur la terrasse. Je pose mon téléphone, écran caché, sur la table. Histoire de totalement déconnecter. Et je regarde l'océan. Calme. Le soleil se levant timidement, et la brise légère qui laissera place à la chaleur. L'île se réveille petit à petit. C'est reposant. Le bruit de la houle, le chant des oiseaux qui m'est pas familier. J'entends des pas dans la maison, mais je n'y prête pas attention. Je préfère regarder les reflets de la lumière orangée sur cette eau azur. Des mains se déposent sur mes épaules.
«- Bien dormi ?
- Oui. Et toi ?
- Oui ! »Florian embrasse rapidement ma tempe et rentre. Lorsqu'il revient, il pose de la nourriture sur la table. Il commence à prendre son petit-déjeuner. Je le regarde simplement. Son visage est éclairé par la lumière encore bigarade de l'aube. Il découpe un fruit jaune/vert rond. L'intérieur est rosé.
«- La dame qui nous loue la maison m'a dit qu'elle nous avait laissé des fruits d'ici., me dit Florian. Elle a noté que c'était une goyave. Tu veux goûter ?
- Oui, je veux bien. »
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Il Fait Mon Bonheur
Fanfiction/!\ Lire Il Comble Ce Vide (le premier tome) avant /!\ Cinq années se sont écoulées. Cinq années que j'ai démarré une nouvelle vie, drastiquement différente. Maintenant que je suis apaisée, la vie va-t-elle enfin me laisser tranquille ? Ou va-t-ell...