Il Fait Mon Bonheur

Chapitre 18

J'attrape la robe en velours verte sapin posée sur le lavabo et l'enfile. Elle laisse nues mes épaules mais couvre mes bras et épouse parfaitement mes contours. J'enfile finalement la ceinture en chaîne dorée. Je me sens bizarrement ballonnée. Je me place devant le miroir et détache mes cheveux. Ces derniers retombent tous emmêlés. Une chose est sûre, je n'ai pas fini. 

Toujours devant le miroir, j'observe le chignon bas que j'ai réussi à faire – en emportant la moitié de la bombe de laque – avec fierté. Je souris, et observe mon maquillage. Le rouge à lèvres rouge se marie parfaitement avec le vert de mon vêtement. Je sors de la salle de bain et vois Florian bien habillé aussi. Il a choisi de mettre un col roulé noir, un jean bleu et une chaîne argenté. Simple, mais efficace.

«- J'hésite., me dit Florian sans se retourner. Avec ou sans casquette ? »

Il se retourne en mettant sa casquette. Puis, il s'arrête. Il regarde ma tenue, et me fixe sans aucuns scrupules.

«- Sans., lui dis-je.
- Cette robe est trop belle., finit-il par dire en retirant sa casquette.
- Mes cheveux et tout, ça va ?
- Ouais. Ouais ! Ça va. Très bien même. Et moi ? C'est ok ?
- Oui, t'es très bien comme ça. Tu sais très bien que j'adore quand tu mets des cols roulés. »

Je me dirige vers l'entrée et enfile mes escarpins. Je me place devant le miroir et regarde si tout va bien. Lorsque je me mets de profile, je me trouve une fois de plus gonflée. Florian se place à mes côtés et remet son col roulé en place puis vérifie l'état de sa barbe.

«- Tu trouves pas que j'ai pris du poids ?, demandais-je en me mettant une fois de plus de profile.
- Du poids ?, dit-il en me reluquant. Non.
- J'ai pris du ventre un peu non ?
- C'est le vietnamien d'hier., se moque Florian. »

En riant, je lui donne une légère tape sur l'épaule.

«- Bah quoi ? Tu manges pour deux en ce moment ! C'est un truc de fou.
- Arrête. Je sais que je mange beaucoup en ce moment, mais j'ai faim !
- Ok, ok !, tempère-t-il face à mon intonation avec un léger sourire. Il y a pas de soucis ! Mais je trouve pas que tu ais pris du poids. Et si tu viens à en prendre, entre nous, c'est pas bien grave.
- Je me trouve ballonnée.
- Bah pas moi. T'es normale. »

Il passe derrière moi, et pince ma taille. Je souris en le regardant s'éloigner et continue de me regarder. Je suis sûre d'avoir pris du poids.

Je descends de la voiture en souriant. Et en ayant peur. Les tapis rouges m'effrayerons toujours. Je pose un pied sur ce fameux tapis et tourne de suite mon regard vers les barrières. Il y a tellement de monde, c'est impressionnant. Sans vraiment consulter quiconque et sans savoir si j'ai le droit, je me dirige vers les barrières. Les gens crient et me tendent leurs portables, des feuilles de papier, des cadeaux... Je fais un grand coucou général avant de m'approcher. Si je pourrais, je verrais chaque personne une à une. Mais c'est impossible. En m'approchant, je prend quelques photos, signe quelque papier et coque de téléphone. J'essaie de parler un peu avec les gens, au moins leur dire bonjour et savoir leur prénom. On me tend un cahier. Je relève la tête et voit Rose. Je souris, heureuse de la revoir et la prend dans mes bras. J'en profite pour lui glisser un petit mot de joie à l'oreille. Rose est une fanne qui vient souvent me voir. Elle me suit depuis le début et tient un compte d'actualité sur moi. Depuis cinq ans, elle me suit partout, et c'est pour moi, un honneur d'avoir des gens comme elle qui me suivent. Lorsqu'elle a commencé à me suivre, elle était au lycée, maintenant, elle est dans sa troisième année d'études supérieures. Cette folle s'est même tatoué un Et pour Esmée derrière l'oreille, E qu'elle m'avait demandé d'écrire.

«- C'est plein de mots de comptes fans !, s'exclame-t-elle pour que je puisse l'entendre.
- Wow !, souriais-je en feuilletant rapidement le cahier et en y découvrant des tonnes de couleurs et de photos. C'est incroyable ! Merci !
- Esmée ! »