Chapitre 26

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Mardi 28 juin 2022.

Je suis dans une merde sans nom. Mais en même temps, je suis heureuse et fière de ce que j'ai fait. Il y a quelques semaines, j'ai pu débattre avec Eric Zemmour. Nous avons parlé de la place de la femme, de violence sexuelles, de liberté d'exercer sa religion notamment en évoquant le port du voile, de l'immigration... Une chose est ressortie de cette émission du mois dernier : je ne suis absolument pas d'accord avec ses idées, et il m'a même fait peur à certains moments. Un moment – quand j'étais à bout et pendant que je me confiais sur ma situation – ressort. Il ressort sans cesse dans les médias et sur les réseaux sociaux. "Vous pensez vraiment que je l'ai voulu, ce viol moi ? Vous m'avez vu pleurer, me détester, me dégoûter les années qui ont suivies ? Vous avez vu la violence de mes crises d'angoisse et la longévité de mon stress post-traumatique ? Non, Monsieur. Vous n'avez pas vu tout ça. Vous n'avez jamais ressenti cette douleur qui va m'accompagner toute ma vie. Alors, je vous prie d'arrêter de juger ces femmes, de nous juger... Nous n'avons rien voulu. Nous sommes des victimes. Des victimes silencieuses, que la justice ne voit jamais...". Je n'arrive toujours pas à croire que mes dires deviennent un peu plus viraux chaque jours, et qu'ils ont été cité dans l'hémicycle de l'assemblée nationale. Mes paroles ont pris un sens politique que je n'aurais jamais voulu qu'ils prennent. Après réflexion, c'était prévisible. J'ai débattu avec un ancien candidat à la présidentielle, et encore présent pour les élections législatives qui arrivent. Évidemment, avec le recul, c'était logique que mes paroles allaient être politisées. Et ça me met dans une merde sans nom. Suite à cela, j'ai été félicitée pour mes paroles. Mais aussi insultée et menacée. Je suis donc contrainte de rester en retrait de tout ce monde médiatique, quelque temps, pour les laisser parler. Je pensais bien faire, en ayant accepté cette invitation. Mais les répercussions n'étaient tellement pas souhaitée. J'en tire une leçon : plus jamais je ne me mêle à la politique.
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En relisant ce passage, je me souviens de cette période où j'étais politisée. J'ai fait une erreur de me mêler à ça, mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas tolérer qu'un homme politique dise de telles bêtises sur le droit des femmes. Alors, je me suis engagée. Heureusement, aujourd'hui, cette période ne semble pas avoir laisser trop de conséquences. Les gens savent, à travers mes morceaux, que je suis engagée pour le droit des femmes. Cette période était compliquée pour moi, car en aucuns cas je ne veux devenir une femme politique. Je me suis simplement brûler les ailes, en allant un peu trop loin. Ce bad buzz m'a vraiment affecté.
Bref. C'était il y quatre ans, et tout va mieux maintenant, ce 23 avril 2027. Je pose ma main sur mon ventre, en souriant doucement.

⌚27 mars 2027⌚
La main sur mon ventre, je ne m'empêcher de stresser. Et si quelque chose n'allait pas bien ? Et si bébé avait un problème ? Et si j'avais un problème ? Et si il y avait une complication ? Et si c'était une grossesse extra-utérine ? Et si... Une main se pose lentement sur ma cuisse. Je tourne la tête, et voit le regard rassurant de Florian. Il me sourit doucement, alors que je pose ma main sur la sienne. J'ai l'impression que quand il est là, tout va mieux. Une femme aux cheveux foncés sort de la salle d'examen, accompagnée d'un couple et les salue en souriant. Elle jette un regard à sa feuille, et je serre la main de Florian dans la mienne pour me rassurer.

«- Mademoiselle Lombard ? »

Je regarde Florian, qui se lève sans hésiter. Je le suis, fébrile.

«- Doucement avec ma main s'il te plaît. On est pas à l'accouchement que tu me la dézingues déjà. »

Je ris doucement à la remarque de Florian.

Il Fait Mon BonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant