Chapitre 15

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Résumé rapide : Après une tournée des festivals pour nos deux artistes, Florian a décidé de faire une surprise à Esmée. Des vacances à Moorea, près de Tahiti. Des vacances qui se sont avérées reposantes et nécessaires. Un soir, Florian a décidé qu'un restaurant serait de vigueur. C'est pendant cette soirée que les deux amoureux deviendront deux fiancés... 

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«- Et, un, deux, trois, quatre. Ouvre. Tac. Pose. Lent. Pied. Ok !, s'exclame Maxime. T'as pas trop perdue !
- Ouais..., dis-je peu convaincue. Je suis quand même moins à l'aise... La chorégraphie n'est plus un automatisme.
- Et c'est pour ça qu'on va passer notre journée à la répéter. En boucle. En boucle. Et en boucle., rit-il en passant derrière moi pour attraper son téléphone. Aller, on y retourne ? »

Je me place, tournée vers la droite du miroir, prête à répéter cette chorégraphie. "Quelle idée ai-je eu de vouloir danser pendant ma tournée ?", pensais-je.

Simple pause midi ici, à Montréal, pendant qu'en France, il est dix-huit heures et que Florian et Olivio s'apprêtent à annoncer le projet de leur vie. Moi, en faisant seulement parti et n'ayant pas passer plus de deux ans dessus, je suis pétrifiée, alors je n'imagine pas leur état... J'actualise leur page instagram en boucle. Mon cœur s'arrête lorsque je vois la publication. Ces deux petites minutes... Je l'ouvre et les regarde, les larmes aux yeux, fière de ces deux frères. À l'écran, je vois ces nombreuses images, j'entends ces voix, entrecoupées d'écritures. Je me vois, sans réellement réaliser. Mais je vois surtout Naël, ce petit prodige du jeu, qui interprète son rôle à la perfection. Puis, des écriteaux plus qu'important :
"Un film de Florian Ordonez et Olivio Ordonez."
"Mon pays d'adoption, au cinéma le 18 novembre."
Ça y est, tout le monde est au courant. Je m'empresse d'appeler Florian, qui me répond totalement hystérique. Alors que moi, je suis totalement figée. En raccrochant, je laisse perler un larme de joie. Et je retourne à l'entraînement pour le concert arrivant à grands pas. Dans quatre jours.

J'entends mon introduction résonner dans la salle sous les cris des montréalais, plus que chauds. Mon introduction, des vidéos des nombreuses réunions que nous avons faites pour créer ce show, de la recherche d'idée à la mise en place, entrecoupées de moments forts de ma carrière. Le tout accompagné de lumière violettes, rouges, bleues et jaunes. Les quatres coloris qui accompagnent les quatres parties du spectacle. Entourée de mon équipe dans un vacarme pas possible, nous nous encourageons. Nous finissons par un "Merde !" collectif. Le son de l'introduction s'arrêtant net, je sais que les lumières sont éteintes. Mes musiciens et moi courons nous placer à l'aveuglette, mais en connaissant presque mieux la scène que notre logement. Je me place sur l'estrade au fond et au milieu de la scène, côté au public. Je sens mon cœur battre fort dans ma poitrine, signe d'appréhension et de stress. Je saute légèrement sur place, comme pour me donner un semblant de courage. La salle est plongé dans un silence trahissant l'impatience du public. Les premières notes de mon son Fragile retentissent en laissant place à des centaines de milliers de cris. Mon objectif, à présent, est de capté l'attention de tous ces gens en restant de profil, et avec un son que moins connaissent. Il n'y a pas de raisons que ça ne fonctionne pas comme d'habitude, je sais très bien que l'écran derrière moi aide. Deuxième couplet, explosion de la musique.

«- I hope you'll still be there ! To pick the pieces up ! 'Cause baby I'm fragile ! fragile ! fragile ! (Traduction : J'espère que tu seras toujours là, pour ramasser les morceaux, parce que bébé je suis fragile, fragile, fragile.) (Paroles : Fragile - Kygo, Labrinth)

Des frissons parcourent tout mon corps lorsque je découvre enfin les vingt-mille personnes du Centre Bell en leur faisant, pour la première fois, face. Je cours au plus vite vers l'avant scène tout en chantant. Et, une fois au milieu de la foule me suivant, je me sens bien. Je suis prête à faire mes deux heures de show. La partie violette, essentiellement illuminée par des leds et des animations de cette dernière couleur, pour les chansons assez calmes. Puis la partie rouge pour les musiques un peu plus "agressives" comme dirait Sam, pour mes sons rock et électros. La partie bleue, ma préférée dans la mise en scène, comprenant mes sons les plus tristes. C'est durant cette parties que je vais danser, notamment. Et enfin, la partie jaune réservée aux sons que tout le monde connaît, c'est dans celle-ci que j'ai décidé de classer le son dont j'arrive pas à me lasser même après cinq ans : Out Of Time.

Il Fait Mon BonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant