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Mardi 11 juin 1944 :
7h54

Le soleil apparaît progressivement dans le ciel bleu, alors que je caresse légèrement ses cheveux si scintillants. Son visage posé sur le haut de mon torse me donne la possibilité de le toucher tendrement. Je me retrouve de nouveau dans un lit en sa compagnie, mais cette fois, nous n'avons rien fait, sûrement fatigué mentalement de ce qu'il s'est passé la soirée précédente.

Hier soir, la mission que je préparais depuis des mois a eu le succès que nous attendions, mais j'ai failli perdre celui qui dort contre moi. Normalement, je ne devais pas m'en soucier, mais c'était me surestimer.

Je ne sais pas ce qui m'est arrivé hier soir, je ne comprends toujours pas l'état que j'ai eu pour ce simple Bosch.

J'ai l'impression de ne plus rien contrôler.

****

9h30

— Tu es sûr que tu ne peux pas rester ?

— Non, on a besoin de moi pour faire le rapport de la préfecture.

Il parle certainement de mon attentat, je n'ai presque pas eu le temps de m'en réjouir, mais maintenant que le sujet est abordé et que Namjoon va bien, je suis heureux et fier de notre victoire. Le colonel reboutonne son pantalon pendant ce temps, avant de se chausser sous mon regard perplexe. Une question me taraude l'esprit et j'aimerais qu'il m'éclaire :

— Comment ça se fait que tu n'étais pas dans la préfecture- je veux dire, c'est une très bonne nouvelle, mais n'étais-tu pas censé y être ?

— Effectivement, je devais y dîner, mais il faut croire que j'ai eu beaucoup de chance hier soir.

J'attends qu'il enchaîne sur les raisons de son absence, qu'il m'explique tout, mais il n'y fait rien, alors je décide d'être très curieux, peut-être un peu trop d'ailleurs.

— Tu ne veux pas m'en parler ?

— Que veux-tu savoir ?

— Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu y échappes de peu ?

Namjoon se redresse légèrement après avoir mis ses chaussures, saisissant sa ceinture pour le mettre autour de sa taille.

— Le véhicule qui m'emmenait est tombé en panne en pleine route. La panne a duré un long moment, ce qui nous a mis en retard. Quand nous sommes arrivés sur le lieu, nous nous apprêtions à sortir de la voiture quand la bombe s'est enclenchée.

— Tu as vu l'explosion alors ?

— Oui.

Tout fait tilte dans mon esprit et je comprends mieux pourquoi il a survécu. Un coup de chance l'a frappé.

— Donc la légère brûlure sur ta hanche ? C'est le souffle qui-

— Non. Je n'ai pas été blessé hier soir, on était heureusement trop loin. J'ai eu cette brûlure avec l'obus que je me suis pris- tu sais en Grèce.

Effectivement, il m'en avait parlé hier soir avant qu'il ne me quitte.

— Et toi ?

— Moi ?

— Oui. Qu'est-ce que faisait près de la préfecture ?

Longue histoire, beaucoup trop longue pour que je lui raconte et encore plus compromettant pour que je la partage.

— Pour être honnête avec toi, j'ai eu un mauvais pressentiment. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'ai senti que tu étais en danger, c'était comme un sixième sens. Alors, j'ai voulu vérifier si tout allait bien sur place. Et il faut croire que j'avais raison de m'inquiéter.

Délivrance ✿ NᥲmgιOù les histoires vivent. Découvrez maintenant