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Lundi 22 juin 1944 :
18h05

Je charge ma mitraillette dans sa voiture, qui est garé juste devant cette préfecture que je connais trop bien. La probabilité que ce soit celle où on m'avait arrêté il y a quelque mois de cela pour l'histoire de mon épicerie me rend perplexe.

— Je ne pensais pas qu'on s'en prendrait à une préfecture.

— La division qui nous a démasqué fait partie de cette préfecture, justice doit être rendue.

Il charge son revolver alors que je pose enfin le regard sur Jean depuis le début de notre échange.

— Ce n'est pas un acte de résistance alors, mais simplement de vengeance.

Jean veut se venger des gars qui nous ont démasqué, il m'a donc caché ouvertement la vérité de cette mission.

— Disons que nous faisons d'une pierre de coup.

— Et les civils ? Tu y as pensé ?

Une préfecture n'est pas comme une caserne militaire, il y a des civils et ils seront pris dans cette fusillade sans moyens de s'y échapper.

— Nous sommes en guerre Yoongi, les victimes collatérales sont récurant et ce n'est pas maintenant que nous devons nous en soucier.

— Alors, tu comptes sacrifier encore des vies innocentes jusqu'au bout ?

— Ça ne te jamais posé problème de tuer des civils par nécessité, donc ne me fait pas ce cirque et prépare-toi. On va commencer.

Il ouvre la portière brusquement avant de sortir du véhicule et de cache son arme sous son long manteau noirs. Moi, je reste quelques secondes de plus dans la voiture, je me rends compte que l'humanité que je viens d'avoir est bien plus hypocrite au vu de tout ce que j'ai fait auparavant. Il a raisons, je ne dois pas penser à ce genre de chose.

Je sors à mon tour de sa deuch'veau sans même cacher mon arme.

Le reste du groupe sort des voitures et nous entamons nos marches synchronisées vers l'entrée de cette préfecture. Un tas de souvenirs me fait surface, mais je les balaye rapidement, ne voulant pas être déconcentré avant notre mission périlleuse.

Sur le moment, je suis concentré et rassuré d'une chose, que Namjoon ne soit plus là.

Jean entre en premier dans le hall et avant même que les soldats allemands posent le regard sur notre groupe, mon collègue sort son arme de sa veste dans un mouvement rapide et efficace. Il canarde dans la foulée toutes les personnes en face de lui en un éclair, ne faisant même pas la différence entre civil et militaire.

Les autres membres suivent les coups de feu et je fais de même, tirant le plus possible sur les ennemis avant qu'ils puissent sortirent à leur tour leurs armes pour se défendre.

C'est un véritable bain de sang qui se fait sous nos yeux et par notre faute.

Certains soldats sortent des bureaux à l'étage pour se poser en haut des escaliers et nous abattre, mais ils ne peuvent rivaliser face à notre groupe, plus nombreux et très bien entraînés, avec en plus de ça l'envie folle de venger les nôtres.

Occuper à descendre un Allemand de sang-froid, je ne remarque même pas que mon groupe se sépare. Jean, devenu le leader depuis la mort de notre chef, ordonne à chaque personne d'aller dans différents endroits et je n'échappe pas à son ordre.

Nous sommes par deux, Émile, l'ami de mon frère et moi-même faisons équipe. Nous escaladons les escaliers, l'arme en joue constamment pour être prêt à n'importe quelles représailles. Deux autres jeunes membres du réseau nous suivent par-derrière jusqu'à l'étage avant que nos duos respectifs se séparent. Eux vont à gauche, en direction des bureaux des haut dignitaires, quant à nous, nous allons à droite vers ceux de l'administration.

Délivrance ✿ NᥲmgιOù les histoires vivent. Découvrez maintenant