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Samedi 19 août 1944 :

La lumière flottant au loin me fait basculer légèrement le corps vers l'extérieur. Des avions frôlent le haut des toits de Paris, et c'est aussitôt que je remarque l'inscription de l'armée anglaise.

Un sourire apparaît sur mon visage alors que je comprends que c'est la fin. La guerre est fini, Paris n'est plus au allemand, la France est enfin libre.

Mes yeux deviennent humides de bonheur et mon sourire apparaît enfin sur mon visage morose qui ne quitte plus mon corps depuis des semaines.

— Putain je n'y crois pas !

Tandis que tout le monde sort sa tête de sa fenêtre, je suis en pleine ébullition. Un tas de sentiment prennent mon cœur suite à cette soirée de délivrance.

Si les combats qui prenaient Paris depuis quelques jours entre les alliés et les allemands, nous donnait un avant-goût de cette liberté à porter de main, je n'aurai jamais pensé que ce soir-là signifierait la fin de ces quatre années de malheur.

Toujours le sourire aux lèvres, je me retourne vers mon compagnon et lui avoue la voix excitée :

— On est enfin libre !!

Puis je me rends compte que lui ne peut partager le bonheur que je ressens, pour autant, il ne tire pas la gueule ou ne montre aucune forme de mécontentement. Un sourire doux se trace sur son visage, alors qu'il me murmure :

— Tu vas enfin pouvoir reprendre une vie normale.

Je hoche la tête d'excitation comme un enfant et me replonge à l'extérieur de la vitre, remarquant même des habitants sortir de leur immeuble en plein couvre-feu. Des tires se font bien évidemment entendre, mais c'est anecdotique.

Nous sommes délivré, nous sommes libres.

Mes paupières se ferment et le vent tape contre mes joues alors que mon sourire ne cesse de s'élargir. J'aimerais appeler mes proches, leur annoncer la nouvelle, mais la vérité est encore douloureuse.

Mes yeux s'ouvrent de nouveau et quand mon esprit repense à Taehyung, mon cœur se serre douloureusement. J'arrive à imaginer son visage bouffi de larme face à cette nuit de libération qu'il ne vivra jamais et ça me bouffe de l'intérieur rien que d'y penser.

Il me manque et je pense que je ne pourrais jamais totalement me remettre de ce qui lui est arrivé.

Cette guerre m'a fait prendre conscience de l'importance de mes proches. Et même si ces quatre années, on était les plus noires de ma vie, je ne peux que le remercier de m'avoir offert mon bonheur de cette année : Namjoon.

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Lundi 21 août 1944 :

Certains quartiers sont toujours en plein combat entre résistant, alliés et allemand. Les barricades dressée par les civils n'aident pas les combats à se raccourcir. Je suis sorti cette après-midi pour chercher les tickets de rationnement de la semaine et je ne peux qu'être témoin des massacres de rues.

Des corps de tout type jonchent encore le sol et la scène qui se produit entre deux rues par des résistants va me glacer le sang. Des femmes se font tiré par les cheveux face à une meute de civile qui crie « à mort ». Alors qu'elles pleurent toutes les larmes de leur corps, les hommes les traînent violemment sur des chaises et leurs rases les cheveux en pleines rues.

Les insultes qu'elles se prennent ne mettent pas longtemps à m'expliquer pourquoi ces femmes en pleurent se font luncher sur la place publique.

Des « bandes de salopes », « pute a Bosch » et autres injures font le tour du public enragé.

Délivrance ✿ NᥲmgιOù les histoires vivent. Découvrez maintenant