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Mardi 23 juin 1944 :
9h05

Mes yeux s'ouvrent lentement face au rayon du soleil perçant qui transparaît de la seule vitre de mon logis. Son visage endormi est la première chose qui me vient, je redresse délicatement ma tête de son torse nue et m'empresse de toucher son front.

Ce dernier est légèrement chaud, mais rien d'alarmant, sa température s'est complètement envolée. Un long soufflement sort de mes lèvres alors que ma main passe légèrement dans mes cheveux ébouriffés.

Je suis soulagé...

Sa mine a l'air par contre toujours aussi pâle, mais son souffle régulier ne me traduit aucun problème grave. Il est simplement entrain de reprendre des forces et ça me rassure. Je me relève entièrement du sol et pars chercher quelque chose à manger dans mon coin cuisine. Mon épaule me lance un peu, mais ma douleur passe encore au second plan.

Après avoir ouvert mes placards, je ne trouve rien d'intéressant à part du pain rassis. Je n'ai pas le choix que d'en prendre un bout pour reprendre un peu de mes forces, mais je me sens con de ne pouvoir que proposer ça à Namjoon, quand il se réveillera.

À cette pensée, je regarde son corps allongé et presque sans vie. Je ne sais combien de temps, il va rester ainsi, inconscient.

****

Mercredi 24 juin :
15h03

Installer dans ma salle de bain, face à mon miroir, je décide de changer mon bandage sur mon épaule. Ma plaie est légèrement cramoisie, elle est accompagnée de plusieurs plaques de sang séché, mais elle est surtout cicatrisée. J'enlève le surplus de sang et me nettoie complètement le corps avant de sortir de la minuscule salle d'eau.

En sortant, j'entends un objet tomber au sol dans un fracas épouvantable, par réflexe, je dégaine mon pistolet, mais je remarque rapidement qu'il s'agit de Namjoon.

Ce dernier est enfin réveillé, il s'aide de la petite table qui borde le lit pour se redresser du matelas, mais je m'empresse de le rejoindre et de le rallonger.

— Reste allongé.

Mes doigts se posent sur son corps et le pousse légèrement en arrière pour l'inciter à rester se reposer encore dans mon lit. Je lui touche ensuite le visage pour jauger son état avec le plus de fiabilité, il n'est plus chaud du tout.

Ses yeux intenses me regardent faire avec minutie et concentration.

— Je suis resté inconscient combien de temps ?

— Un peu plus d'un jour.

J'aurais pensé qu'il reprendrait ses esprits bien plus tard, il faut croire qu'il est plus costaud que j'aurais pu le croire.

— Où sommes-nous ?

— Chez moi. J'ai démangé pour me fondre dans la masse.

— Et Antoine- tu-

— Il est chez mes parents, ne t'en fais pas.

Je ne préfère pas qu'il s'inquiète alors, je lui informe directement qu'il est en sécurité. Ma mère m'a appelé hier soir et m'a assuré qu'il était chez eux, en bonne santé.

En essayant de se redresser sur le matelas, il frotte ses blessures et gémit grossièrement de douleur, il ne doit sûrement pas être totalement guéri.

— Tu as mal à tes blessures ? Je vais te donner un cach-

Je m'apprête à me lever pour lui chercher des médicaments, mais il me retient à la dernière minute par la manche. Accompagné d'un regard inquiet, il me demande :

Délivrance ✿ NᥲmgιOù les histoires vivent. Découvrez maintenant