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Jeudi 2 juillet 1944 :
18h30

— Tu comptes aller où ?

— Trouver des soldats Allemand, chercher mes supérieurs pour savoir mes instructions.

— Ils sont tous morts, ça ne sert à rien.

— Non, pas tous.

Son optimiste me rend presque aigri, il est déconnecté de la réalité depuis un moment et je me dois de lui rappeler que les choses ont changé ces derniers temps.

— Je ne sais pas si tu te rends compte de ce qui se passe à l'extérieur, vous n'êtes plus aussi intouchables qu'avant, loin de là.

Les choses ont changé depuis un moment, même si les allemands sont encore présents, je sais de source sûre qu'ils ne sont plus aussi dominants qu'avant, ils n'ont plus le pouvoir. Les rôles sont enfin entrain de changer.

— Et bien tant pis.

— Tant pis quoi ? Tu désires de te faire canarder au coin de la rue ?

— Je ne peux pas me cacher ici indéfiniment, j'ai horreur de ça.

— Mais les choses ont changé Namjoon !

— Je n'ai pas le choix. Je dois savoir ce que mes supérieurs désirent faire de moi.

Le voir sortir dans le chaos alors qu'il n'est même pas remis de ces blessures ne m'enchante pas, pire, cela m'angoisse.

— Laisse-moi y aller à ta place alors. Je connais ton adresse, j'irai chercher ton courrier.

Si son repère n'a pas été fouillé entre-temps par mon réseau, bien sûr. Car je me doute qu'étant une cible principale de mon réseau, son appartement doit être un endroit truffé de résistants.

Quoi qu'il en soit, il ne voit pas d'inconvénient à ma proposition alors, je le rassois sur mon lit et m'empresse de sortir. La chaleur de l'été surplombe ma tête et mes pas qui mènent vers chez lui petit à petit.

Quelqu'un est passé avant moi, comme l'indique le bordel dans la chambre de son logis, mais ce n'est pas un membre de mon réseau. Ce n'est pas une fouille militaire ou bien organisée, non, la personne qui est entrée avant moi ne fouiller que par dépit. Je comprends rapidement qu'il s'agissait de ma mère, cette dernière était venue pour récupérer Antoine.

Je m'empresse de regarder son courrier, poser initialement sur son paillasson. Assis à sa table, en lisant l'une des lettres, je remarque assez vite une lettre avec l'écusson de l'armée allemande. Il s'agit sans doute de la lettre qu'il désire tant lire, celle qui lui dira que faire.

J'ouvre cette dernière aussitôt sans même y être invité. Un soldat plus haut gradé que lui, l'informe de la situation au front russe et celui à l'ouest de la France. Il n'y va pas par quatre chemins et lui ordonne son changement de poste ainsi que son arrivée plus qu'imminent en Allemagne pour qu'il puisse le préparer à aller au front de l'Est.

En Russie.

Mon cœur se serre alors que mes mains froissent légèrement le bout papier. Je ne veux pas qu'il aille là-bas, c'est une véritable boucherie pour les deux camps, mais surtout pour les soldats allemands. Je ne désire pas prendre le risque de le perdre, je ne veux pas qu'il meurt.

Délivrance ✿ NᥲmgιOù les histoires vivent. Découvrez maintenant