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21h59

Désormais allongé sur mon lit, Namjoon gémis de douleur à chaque fois que je pose mes doigts sur sa peau brûlante, mais je n'ai pas le choix. Je dois lui enlever ses habits pour pouvoir le soigner comme il faut. C'est un véritable parcours du combattant, son veston d'uniforme est plutôt facile à enlever, mais sa chemise blanche tachée de son propre sang est un vrai calvaire pour lui, comme pour moi.

Alors que je me dépêche de lui oter ses manches, pendant qu'il me murmure la voix faible, mais surtout angoissée :

— Antoine- il faut que tu ailles le récupérer dans mon appartement. Ne le laisse pas seul-

— J'appellerais mes parents, ils iront le chercher, mais il faut que je te soigne avant ça.

Mes parents le récupéreront, mais la priorité en ce moment, c'est son état qui ne fait que s'aggraver à chaque seconde qui passe.

Le voir ainsi ne me plait pas, il souffre avec une telle force que j'ai envie de pleurer. Et quand je découvre son torse complètement nu, je ne peux que plaquer ma main sur ma bouche tout en me répétant dans ma tête qu'il ne s'en sortira pas. C'est impossible...

La blessure positionnée sur son ventre pulse un tas de sang qui s'écoule en grande quantité, la balle a sûrement dû toucher une artère et je ne peux pas y remédier.

Je presse mes mains contre la plaie pour limiter l'hémorragie, mais c'est sans grand succès apparent. Le seul moyen pour qu'il s'en sorte, c'est d'enlever la balle qui doit continuer à faire des dégâts dans son corps, et pour ça, je vais devoir l'opérer sans avoir la possibilité de l'endormir.

— La balle est encore dans ton corps, je vais devoir l'enlever...

Son visage pâle et remplie de gouttes de sueur se redresse légèrement, ses pupilles se posent sur sa plaie puis sur mon visage loin d'être serein.

— Fait comme tu le sens.

Sa phrase me montre qu'il a confiance en moi, ou bien qu'il n'a juste pas d'autre choix.

Je me relève aussitôt et part chercher un couteau dans ma cuisine que je viens brûler légèrement près des flammes de la gazinière. Quand c'est fait, je me rapproche de sa grande plaie qui expulse encore un tas d'hémoglobine.

Quand je me sens prêt, je lui murmure que je vais commencer mon opération, pour le préparer mentalement à subir la douleur. Quand il me fait comprend qu'il est prêt, j'insère le bout du couteau dans sa plaie profonde.

Un hurlement de douleur sort de ses lèvres alors que sa tête retombe lourdement sur mon oreiller déjà taché de son sang. Je fais abstraction de ces cris de détresse, concentré à trouver et à faire sortir la balle rouillée de son corps.

Lorsque je sens cette dernière dans sa chair, je fais levier avec le bout du couteau désinfecter pour l'expulser, mais c'est plus compliqué que prévu. Ses hurlements de douleur ainsi que son corps qu'il tente de canaliser mais ne peut s'empêcher de bouger, me livre une scène horrible et ne rendent pas la tâche simple, bien au contraire, et la faible luminosité du soir ne me permet pas de voir avec exactitude mes gestes.

Pour autant, au bout de la quatrième tentative, j'arrive à sortir la balle de son corps sans pour autant stopper l'hémorragie qui m'a l'air encore plus grave qu'avant. Je me dépêche de mettre un bout de drap contre sa plaie pour faire compresse, avant d'enrouler un grand bandage loin d'être stérile sur sa blessure.

Délivrance ✿ NᥲmgιOù les histoires vivent. Découvrez maintenant