04 Décembre

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L'auberge était calme, assez peu occupée vu la période. Durant le mois de décembre, tout le monde pense à être avec sa famille, ou même ses amis. Il ne leur vient pas à l'idée de séjourner dans un petit village à proximité d'une école.

En dehors des voyageurs de passage, la salle à manger était complètement vide. Hermione avait avalé un petit déjeuner sans grande conviction, ne sachant pas vraiment à quoi elle allait pouvoir occuper sa journée.

Elle faisait, mentalement, la liste de ses possibilités lorsqu'elle repensa à ses ouvrages. Elle en avait tellement qu'elle ne les avait pas déplacés, les laissant dans sa chambre à Poudlard. Ils étaient tous là-bas, tous sauf un.

L'un d'eux, son préféré, évidemment, elle l'avait emmené chez Severus. Elle avait beau réfléchir, elle ne se souvenait pas l'avoir repris avec elle. Au moment de faire son sac, elle avait surtout pensé à ses vêtements, ses produits de toilettes et les quelques documents concernant ses recherches.

Elle avait envie de l'abandonner là-bas, mais ce livre était le dernier cadeau que ses parents lui avaient fait parvenir. C'était certainement l'une des dernières choses qui la reliaient à eux.

Avait-il déjà remarqué son oubli ? Dans tous les cas, elle savait qu'il n'aurait pas jeté l'ouvrage, même en sachant qu'il lui appartenait. Severus avait, tout comme elle, un amour pour les livres, qu'ils soient Moldus ou Sorciers. J'aimais il n'aurait pu endommager un livre de son plein gré.

Tant pis, elle allait aller le rechercher.

Elle savait qu'en matinée, il allait récolter des ingrédients dans les serres pour remplir sa réserve alors, elle allait en profiter. Elle ferait un simple aller retour, sans s'attarder, sans lui parler et sans même le croiser.

Rapidement habillée, elle arpentait les couloirs de l'école en espérant ne croiser personnes. Les autres professeurs avaient certainement remarqué son absence aux banquets et Minerva n'avait certainement pas gobé sa grossière excuse à peine élaborée. Elle ne voulait pas répondre aux questions, elle ne voulait pas se justifier, ni même expliquer ce qu'il s'était passé. Elle voulait son livre, et c'est tout.

En entrant dans les appartements du Maître des Potions, elle avait réfléchis en vitesse sur le lieu où elle avait pu laisser son précieux ouvrage la dernière fois.

Ce n'est qu'après avoir regardé dans la chambre et dans la bibliothèque qu'elle remarqua qu'il était tout simplement posé sur la table basse. Severus l'aurait-il trouvé ? S'attendait-il à ce qu'elle vienne le rechercher ? S'il devait apprendre qu'elle était venue ici alors qu'il était absent, il serait certainement en colère.

Alors qu'elle aurait voulu quitter les lieux à toute vitesse, la porte d'entrée s'ouvrit, laissant découvrir celui qu'elle espérait, justement, ne pas croiser.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Son ton était sec et agressif, laissant transparaître tout ce qu'il pouvait penser d'elle, sans aucun doute. Mais elle ne comptait pas se laisser intimider si facilement. S'il savait se montrer piquant, il oubliait certainement qu'elle en était tout autant capable.

« J'avais oublié quelque chose, je m'en vais. Loin de moi l'idée de passer plus de temps ici.

-Ca aurait certainement été trop difficile de te demander de ne rien oublier en partant.

-C'est vrai que vu le peu de choses que j'ai été autorisée à faire entrer ici, je n'aurais rien dû oublier.

-Comme si j'avais été un tel tyran avec toi.

-Oh mais il ne fallait surtout pas montrer que tu vivais avec quelqu'un. Pour que je partage ton lit, il n'y avait aucun problème, mais pour afficher ne serait-ce qu'une photographie de nous, ça il en est hors de question.

-Je suis chez moi, je décide de la décoration comme bon me semble. Je déteste les photographies et je vois encore moins l'intérêt de les afficher.

-Que sais-tu, c'est plutôt ça la question qu'il convient de se poser.

-Ne joues pas à ça.

-Et pourquoi pas ? Peur de perdre ? »

Au fil de leur échange, ils s'étaient progressivement rapprochés. Alors que Severus avait déposé un peu distraitement quelques plantes sur le buffet de l'entrée, Hermione avait également redéposé son livre sur la petite table.

Ils se faisaient face, et même si elle était plus petite que lui, elle ne se laissait certainement pas abattre. Elle lui tenait tête, férocement, faisant honneur à sa réputation de lionne.

L'atmosphère était électrique, croulant presque sous le poids de tous ces sentiments contradictoires qui les animaient. Au fond, ils savaient tous les deux qu'ils n'étaient pas dénués de sentiments pour la personne qui se trouvait devant eux. Leur relation, tout comme leurs sentiments, étaient sincère, dès le début.

Ils étaient presque front contre front lorsqu'il se jeta sur ses lèvres agressivement, prenant son visage en coupe entre ses mains. Elle répondit immédiatement à ce baiser, tout aussi sauvagement qu'il l'avait initié. Elle mordait ses lèvres tout en s'accrochant à ses épaules, sentant une chaleur puissante prendre possession de son corps.

Il avait envie de la posséder, lui montrer ce qu'elle lui faisait éprouver, lui prouver qu'il n'était pas ce qu'elle pensait. Qui avait perdu l'autre ? C'était impossible de répondre à cette question.

Sans ménagement, elle se détacha de lui, l'attrapant par le bras pour le pousser jusqu'au divan. D'abord surpris, il se laissa faire, la défiant du regard d'oser aller plus loin.

Ne portant qu'un simple pull, elle n'avait pas eu de difficultés de s'en défaire, l'envoyant valser en un quart de seconde. Elle se tenait là, son sous-vêtement beige, dévoilé fièrement comme la tentation ultime aux yeux de l'homme. Elle savait qu'elle lui faisait de l'effet et elle en jouait.

Elle s'approcha de lui, s'appuyant sur ses genoux pour ne pas s'asseoir sur lui. Elle ondulait du bassin contre lui. Elle dégageait sa nuque en relevant ses cheveux dans un geste lascif et érotique. Ce petit jeu dura quelques minutes, jusqu'à ce qu'il décide subitement de renverser la situation, la renversant sur le tapis pour se tenir au-dessus d'elle.

Ces quelques minutes d'interlude avaient permis de faire redescendre leur colère mais une toute autre tension s'était installée. Ils avaient envie l'un de l'autre, c'était indéniable et ils ne pourraient pas se quitter tant que ce qui ressemblait presque à besoin n'était pas assouvi.

Dans un échange furieux, presque bestial, ils s'était dévorés mutuellement. L'amour était dissimulé, masqué sous un élan de sauvagerie. Une seule et unique chose comptait : l'assouvissement des sens. Au fur et à mesure des coups de reins, des gémissements emplissaient la pièce, devenant plus intenses au fur et à mesure que leur plaisir atteignait son paroxysme.

Elle sentait son dos chauffé par le tapis et lui ne donnait plus cher de ses genoux après. Mais alors qu'il se libérait en elle dans un râle guttural, c'était comme si une bulle de bonheur venait d'exploser dans la pièce.

Une fois redescendu de cet état second, il sentit une vague de culpabilité l'envahir. Il se redressa pour récupérer ses vêtements et se rhabiller en vitesse. Il ne lui octroyait aucun regard, ne sachant pas vraiment comment lui parler.

Devait-il vraiment y avoir des mots, d'ailleurs ? Que dire dans une telle situation ? Même si ce moment leur avait apporté l'assouvissement, est-ce que leur situation changeait vraiment ?

Elle était tout aussi perplexe de lui mais prit rapidement la décision de quitter les lieux pour réfléchir à tout ça une fois à l'auberge. Elle récupéra ses vêtements et les enfila tout aussi vite que lui, emporta son précieux livre avec elle. Avant qu'il ne soit à nouveau face à elle, elle était partie, claquant la porte dans sa fuite.

Un soupçon de magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant