24 Décembre

356 15 0
                                    

Pour la deuxième fois, en très peu de temps, elle se réveillait dans un autre lit que le sien. Le corps encore courbaturé de la veille, elle s'étirait paresseusement, cherchant à tâtons le corps de l'homme dont elle avait partagé les draps.

Elle comprit bien vite qu'il était derrière elle quand elle sentit sa main caresser délicatement son dos. Il caressait son corps, presque avec dévotion, apaisant son âme par la même occasion. Si les autres fois, elle prenait peur à l'idée qu'il puisse voir son corps avant qu'elle n'ait remis son sortilège de dissimulation, elle s'était aujourd'hui immédiatement sentie rassurée à son contact.

La potion qu'il lui avait donné semblait faire des merveilles : les traces rougies commençaient déjà à s'estomper progressivement. Les plus fines étaient déjà blanches, signe que la guérison était en bonne voie.

Les mains puissantes de l'homme descendaient lentement dans son dos, revenant vers son ventre et continuant sur ses cuisses en se blottissant contre elle. Il évita expressément son entre-jambe, caressant avec dévotion tout le reste de son corps.

Elle se laissait bercer par ces caresses, appréciant de sentir son esprit s'embrumer progressivement. Elle n'avait plus conscience de ce qu'il y avait autour d'elle, toutes ses sensations se concentrant uniquement là où ses mains caressaient sa peau. Mais aussi délicieux ce moment soit-il, elle savait qu'elle ne pouvait se permettre de paresser ici.

« Je suppose que tu ne viens pas au bal de Noël ...

-Je ne sais pas.

-Ooh ! Et d'où vient cette hésitation, Professeur Snape ? »

Elle se tourna pour lui faire face, caressant tendrement sa joue. Elle savait qu'il n'aimait pas ces rassemblements, les trouvant remplis d'hypocrites et de menteurs. Ces réceptions ressemblaient plus à des spectacles où les invités devenaient des acteurs hors pair. Elle était étonnée de voir qu'il puisse hésiter, pensant que sa décision de ne pas participer était prise depuis au moins 15 ans.

Il avait l'air d'hésiter sincèrement et voyait une flamme d'espoir dans son regard. Mais il ne voulait pas la décevoir en s'engageant sans savoir s'il respecterait cette promesse.

« Minerva insiste toujours pour me voir à ces soirées. Au fond, j'y vais toujours, même si certaines fois, je n'y suis resté que quelques minutes.

-Tu y as toujours été ?

-En étant un peu forcé, mais oui. Techniquement, je n'ai manqué aucun bal.

-J'ai toujours cru qu'on pouvait compter sur les doigts d'une main les fois où tu les avais presque honoré de ta présence.

-Oh non, Albus ne l'aurait pas permis et Minerva tend à devenir comme lui. Je ferai certainement une apparition, même très brève.

-J'espère te voir dans ce cas. »

Ces quelques moururent sur ses lèvres dans un souffle, comme un aveu tragique qu'on a peur de formuler à haute voix.

Se rappelant, cette fois-ci à temps, que Ginny et elle voulaient se préparer ensemble, elle rassembla ses affaires avant de prendre la direction de ses appartements. Ces derniers étaient métamorphosé, parfaitement adaptés pour qu'elles puissent se chouchouter et se préparer avant le bal.

Harry étant toujours au travail, la jeune rouquine avait préféré se préparer chez son amie après avoir déposé les enfants chez ses parents.

Elles riaient joyeusement tout en appliquant masques et autres crèmes sur leurs visages et leurs cheveux. Pour une fois, le sujet « Severus Snape » n'était pas au centre de l'attention et Hermione n'en était que plus ravie. Elle pouvait apprécier ce moment sans se préoccuper d'autre chose et elle en avait bien besoin.

Au moment où elle sortit de la salle de bain, elle noua autour de son corps sa serviette, un peu distraitement. Le corps encore entièrement détendu par sa récente plongée dans l'eau chaude, elle avait l'esprit complètement embrumé.

Ginny remarqua les marques sur le corps de son amie mais ne dit rien. Même si certaines avaient l'air encore rouges, certaines étaient déjà blanches, signe qu'elles dataient de plusieurs années déjà. Au fond, quel aurait été l'intérêt de faire remarquer ces cicatrices ? Hermione était sans doute déjà au courant et en reparler n'allait rien y arranger.

En enfilant chacune leur robe, les deux jeunes femmes ressentir un sentiment particulier. Se glisser dans de si belles tenues les avait gonflées de fierté, se sentant plus sûres d'elles. C'est incroyable comme un simple vêtement peut avoir un impact sur la matière dont on se voit.

Hermione se souvenait encore du sentiment qu'elle avait ressenti en enfilant sa robe le jour du bal de Noël en quatrième année. Ce soir-là, ses pieds n'avaient presque pas touché le sol, tant elle s'était sentie voler. Toute la soirée, ou presque, au bras de Viktor, elle s'était sentie importante, valorisée, au centre de l'attention pour autre chose que ses bonnes réponses en classe. Elle s'était sentie belle, à sa place, prête à affronter n'importe quoi.

Ce soir, elle retrouvait ce même sentiment proche de l'invincibilité. Confiance et plus forte que jamais, elle décida de ne pas remettre son sortilège de dissimulation. Sa robe la couvrait assez pour la soirée et, si elle devait se dévêtir devant quelqu'un, elle savait maintenant qu'elle pouvait le faire sans crainte.

Tandis qu'elles étaient encore occupées dans la chambre, certains invités arrivaient déjà. Se présentant devant la porte de la Grande Salle, on sentait l'effervescence qui grandissait en chacun d'eux.

C'était peut-être l'une des premières fois qu'il était présent avant l'ouverture de la Grande Salle. D'habitude, il attendait que les personnes se soient agglutinées pour ensuite se glisser discrètement vers le directeur et qu'il puisse attester de sa présence. Une fois cela fait, il mangeait l'un ou l'autre petit canapé, buvait un verre et repartait. Au moins, si on lui demandait, le lendemain, si le repas avait été à son goût, il avait toujours quelque chose à répondre.

Mais ce soir, le voilà donc à attendre, en bas des marches, juste devant les portes. Il se souvenait de l'éclat d'espoir qui avait brillé dans les yeux d'Hermione le matin même et il avait eu mal en imaginant toutes ces personnes poser les yeux sur elle alors que lui, ne l'aurait même pas vue.

Elle s'était dévoilée à lui, mettant de côté certaines de ses incertitudes et, une fois n'est pas coutume, il voulait faire de même.

En tournant la tête, il la vit, en haut des escaliers. Dans cette robe de velours rouge, elle était tout simplement divine.

Il la regardait descendre les escaliers dans cette robe absolument magnifique. Elle n'avait pas pour habitude de porter ce genre de tenue mais il devait avouer que ça lui allait comme un gant. Cette couleur était définitivement la sienne, bien qu'il adorait la voir dans une tenue aux couleurs de Serpentard.

Très moulante au niveau du bustier, la robe était plus évasée à partir de la taille, lui donnant une véritable allure de princesse. Le bas de la robe trainait légèrement contre les marches de pierre, donnant à sa démarche une allure gracieuse.

Elle lui offrit un sourire sincère, bien trop heureuse de le voir en bas des marches dans ses robes de sorciers. Il était habillé très sobrement, mais ça ne faisait que mettre en évidence sa prestance.

Tout naturellement, il lui présenta son bras et elle n'hésita pas un instant avant de s'en saisir. Ils se parlaient, uniquement avec leurs yeux, ignorant complètement les personnes autour d'eux qui se permettaient plusieurs messes basses.

Un soupçon de magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant