05 Décembre

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Si les circonstances de cette pseudo réunion n'avaient pas été si déplaisantes, cela aurait presque pu être plaisant de se retrouver tous ensemble autour de cette table. Même s'il leur arrivait encore régulièrement de se croiser lors de banquets, Minerva McGonagall et Harry Potter ne se voyaient plus aussi souvent qu'avant.

Néanmoins, ils avaient toujours veillé à rester en contact, se conviant mutuellement à des réceptions et se rendant visites quand l'opportunité se présentait.

Si aujourd'hui, ils étaient réunis, avec Ginny, ce n'était malheureusement pas pour discuter de l'évolution des enfants ou du cruel manque de remplaçant pour dispenser des cours à Poudlard. Ils étaient là pour essayer de régler les problèmes de leurs amis mutuels.

Le fait que Minerva soit proche de Severus était loin d'être un secret et la réputation du Trio d'Or n'était plus à raconté tant tout le monde magique la connaissait.

Des retrouvailles similaires avaient eu lieu quand ce que l'on qualifierait d'officialisation du couple avait eu lieu. Ce soir-là, ils avaient longuement discuté, échangeant leurs points de vues. Minerva avait pris la défense de l'homme, Ginny, celle de sa meilleure amie et pour une fois, Harry était resté au centre, quelque peu perdu. Il avait encore du mal à faire le tri entre les ressentiments qu'il pouvait avoir contre celui qui serait à jamais le professeur Snape pour lui.

Comment cet échange allait donc se dérouler ce soir ?

« Bon ... Qu'est-ce qui ne va pas avec eux ?

-Je crois que c'est plutôt compliqué.

-Et comment, Ginny. Mais cette fois, j'ai l'impression qu'ils ont tous les deux leurs tords dans cette situation.

-Monsieur Potter ? Pourquoi dites-vous cela ? Pour une fois que j'étais prête à concéder les tords au professeur Snape.

-J'essaie d'être réaliste, Professeur. Hermione ne va pas bien et je crois qu'au fil des années, elle le cache de moins en moins bien. J'avais fini par espéré que cette relation puisse l'aider mais je pense que ce n'est pas la bonne solution.

-Severus est un homme très solitaire, et pour le moins avare de paroles.

-Mais je ne peux pas le blâmer d'être en colère quand sa compagne se faire draguer ouvertement sous ses yeux et que cette dernière semble y prendre plaisir. »

Ils échangeaient mais le problème n'était pas difficile à cerné. Ginny mit d'ailleurs rapidement les mots adéquats sur cette situation.

« Ils sont tous les deux dans des extrêmes. Snape est un loup solitaire, qui ne communique pas, n'exprime pas ce qu'il ressent ou ce qu'il pense. Il est plutôt froid et ne se préoccupe que des choses purement essentielles. Mais Hermione a, depuis la guerre, un constant besoin d'amour et d'attention, elle a régulièrement peur de l'abandon.

Elle a cherché cette attention auprès du professeur Snape et si, au début, elle l'avait trouvée, elle a rapidement eu besoin de plus. En le brusquant, tout ce qu'elle a pu obtenir c'est le silence alors elle a cherché l'attention là où elle se présentait, ce qui n'a fait qu'attiser la jalousie et la colère.

-Cette conclusion semble, en effet, parfaite, mais que convient-il de faire ? Pouvons-nous agir ? Est-ce que nous devons faire quelque chose ?

-Tout dépend de ce en quoi nous croyons. Si nous sommes certains qu'ils peuvent trouver le bonheur ensemble alors ... Est-ce qui ne faudrait pas leur donner un petit coup de pouce ?

-Ginny, nous ne pouvons pas les forcer à se parler ou à changer.

-Non, mais nous pouvons, chacun de notre côté, essayé de les aider individuellement. Si on aide Hermione a accepter ce qu'elle ressent et qu'elle apprend à communiquer là-dessus et à le gérer, et si Minerva fait de même avec le professeur Snape, ils seront dans de meilleures conditions pour vivre une vie ensemble.

-Mais rien ne nous garanti que c'est ce qu'ils feront.

-Mais dans ce cas, on les aura aidé à aller mieux, chacun de leur côté. Ca ne peut pas leur faire de mal. »

Finalement, ce semblant de réunion avait été plus rapide que prévu. Si Minerva et Harry étaient encore un peu sceptique, Ginny était, au contraire, convaincue que cette solution était la clef.

Plus elle y pensait, moins elle voyait quelqu'un capable de correspondre à son amie autant que leur ancien professeur de Potions. Après tout, il avait tout le potentiel pour la séduire, ce n'était plus à prouver. Tout ce qu'il fallait, c'était qu'ils puissent chacun accorder leurs violons avant d'essayer de jouer ensemble.

Dès demain, elle irait parler à Hermione, prétextant une sortie shopping pour lui changer les idées. Dans de telles conditions, elle savait parfaitement que son amie ne pourrait pas refuser et surtout, cela lui donnerait l'occasion de l'observer un peu plus quand ils sont entourés d'étrangers.

Oui, elle était bien décidée à régler le problème cette fois.

Au début, elle avait quelque peu fermé les yeux, dans une attitude qu'elle pourrait qualifier d'égoïste sans le moindre hésitation. Après la guerre, elle était rongée par le chagrin et une seule chose comptait pour elle : sa famille.

Elle s'était quelque peu isolée et Harry avait été son seul lien avec l'extérieur. Il avait tout représenté et quand elle avait commencé à aller mieux, elle n'avait pas eu le cœur à replonger le regard vers la grisaille. Elle se sentait bien, avec son compagnon, et elle avait besoin de prolonger un peu plus ces instants de bonheur ultimes.

Elle aurait presque pu se sentir coupable d'avoir agi de la sorte, mais au fond, elle avait fait ce qui lui semblait le plus judicieux. Elle s'était préservée, à l'époque et c'est uniquement parce qu'elle avait agi ainsi qu'elle pouvait maintenant espérer aider son amie. Parfois, la meilleure chose que l'on peut faire, c'est prendre soin de soit, avant de vouloir s'occuper d'autrui.

Allongée dans son lit, aux côtés de son mari, elle pensait déjà au lendemain, ne sachant pas vraiment à quoi elle allait être confrontée et appréhendant quelque peu cette facette de son amie qu'elle allait pouvoir entrevoir.

Un soupçon de magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant