Le Renard et la Chouette

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Il sourit et finit par pencher légèrement la tête sur le côté. Je m'avance, le saluant avec notre langage. Il m'invite à m'assoir et me fait comprendre qu'il à une histoire à me raconter. Une histoire qu'il a reçu des animaux près de l'arbre et qu'il écoutait avant de me trouver. Je lui demande pourquoi il ne me l'a pas racontée avant, il me dit qu'il savait qu'il devait me la raconter ici, sur cette montagne.

Je m'assois donc, posant l'arc sur mes genoux, et je l'écoute avec attention. Lorsqu'il parle, je ferme les yeux, me laissant emportée dans ce petit monde qu'il crée dans mon esprit.

Il existe quelque chose de merveilleux, qui s'appelle le Lien. Pas celui qui attache et qui puni, celui qui relie et qui offre. Il est très puissant et il est partout. Il relie tout. Il se crée souvent de façon éphémère et aussi souvent de façon éternelle. Les animaux le ressentent aujourd'hui en eux et tout autour. Ce n'était pas le cas pourtant, au début.

Au commencement, les espèces n'étaient pas liées, ou bien ne connaissaient pas ce lien. Elles pouvaient le sentir sans réussir à mettre le doigt dessus. Il était là, faisant son travail invisible...

Un jour, à force de le ressentir, un petit Renard s'y attarda de plus près. Il observa, appris et se senti tout à coup bien plus fort grâce au Lien. Il s'était ouvert une porte vers les secrets cachés et voulait les partager à tout le monde.

Malheureusement, personne ne fit attention au petit Renard.

Il tentait toujours de raconter son histoire mais personne ne le comprenait. Personne n'essayait de le comprendre bien qu'il ai tenté toutes sortes de choses. Son langage n'était sans doute pas le bon, ou bien il se faisait mordre par des hyènes qui feignaient de l'écouter pour mieux le croquer.

Il avait fuit dans les bois sombres pour se cacher des hyènes, apeuré de retomber de nouveau dessus. Blessé, il léchait ses blessures et grognait sur tout ce qui tentait de l'approcher.

Mais une étincelle ne le lâchait jamais. A force de tentatives, la petite fée réussit à s'approcher et l'aida à se soigner. Elle comprenait son histoire et elle l'avait écouté de nombreuses fois avant de parvenir à l'aborder. Elle avait été là depuis longtemps sans qu'il ne la remarque.

Cette petite fée fut une bénédiction pour le Renard qui grandit toujours avec cette connaissance du monde qu'il ne parvenait pas à transmettre. Ils voyagèrent ensemble, la petite fée ne pouvant pas totalement aider le renard, plus personne ne croyait aux fées. Elle était impossible à voir pour les autres bien que sa lumière soit si belle. Elle ne s'en familiarisait pas et ne quittait jamais le renard.

Un jour ils arrivèrent en haut d'une montagne surplombant une très belle forêt et le ciel se changea en arc en ciel sous l'aurore boréale. Ils entendirent alors un hululement émerveillé derrière eux. C'était une petite chouette blanche à l'aile blessée qui s'était réfugiée là. Elle se cachait du renard de peur qu'il ne l'attaque mais n'avait pas pu retenir de s'exprimer devant ce ciel magique.

Le renard ne l'attaqua pas, lui et la fée prirent du temps pour la soigner. Les jours passèrent et les discussions aussi. Le renard racontait son histoire à la chouette et la chouette comprenait. La chouette expliquait aussi ce qu'elle avait appris, complétant les découvertes du renard comme il avait complété les siennes.

Le jour où elle pu enfin revoler, la chouette fit quelques tours du ciel puis revint vers le renard. Elle lui dit alors :

« Puisqu'il semble que ce que nous connaissons soit important, je vais te proposer quelque chose. »

Le renard pencha la tête alors, intrigué, la petite fée aussi voulait savoir. Elle ajouta :

« Je connais tous les mots et les langages du ciel et de la terre. Puisque je sais survoler les contrées, nous voyagerons ensemble et je raconterais ton histoire. Je la porterais au plus haut dans le ciel et je te traduirais tes paroles pour ceux d'en bas. Notre amie la fée sera ta lumière la nuit car moi je vois très bien et nous avancerons ainsi pour toujours. »

Le renard et la fée acceptèrent et les trois amis débutèrent alors leur voyage.

Il me regarde alors, de ses yeux brillants, attendant de voir si j'ai compris le sens de son histoire.

Il suffit d'un motOù les histoires vivent. Découvrez maintenant