L'autre est à demi courbé, semblant subir le poids de quelque chose qui m'est invisible. Il a l'air de lutter contre ce qui le dévore de l'intérieur et en même temps de vouloir m'attaquer. Je recule d'un pas, je ne sais pas comment faire avec cette arme.
Je hurle de rage vers cette créature puis vers le ciel, démunie. Je ne peux vraiment pas le laisser comme ça, je ne peux pas fuir, l'idée m'est inconcevable.
Mon cri provoque une vibration qui dévoile une parcelle de lumière entre la forme sombre et l'autre. Un endroit où il ne peut pas s'accrocher. J'inspire profondément et je hurle à nouveau, levant mon arme, tenue le plus fermement possible, au dessus de moi avant d'avancer brutalement pour tenter de l'abattre sur l'endroit où elle semble s'accrocher à l'autre.
Lorsque l'épée touche ce fin espace entre l'ombre et la lumière, je me sens soufflée par une force puissante. Je tente de tenir bon et j'appui de toutes mes forces sur ce point névralgique. La lame tremble, la lumière explose, m'aveuglant totalement pendant de longues secondes.
J'ouvre les yeux. Je ne touche pas le sol. Je suis dans un espace au dessus de l'autre. Je n'ai plus l'arme en main ni de couverture sur mes épaules. L'autre est entouré de brume. Je remarque que nous sommes au début de son propre récit. Lorsqu'il avance, je le suis, accrochée à son âme comme un cerf-volant.
Il avance plus prudemment que moi, les mains légèrement tendues vers l'avant, ses pas sont précis, posés avec soin. Il prend même le temps de se baisser pour toucher la pierre de ses mains alors que je n'ai pas fait cet effort de mon côté. Il semble ressentir des choses que je n'ai pas pris le temps d'analyser.
Ce n'est pas une plume qui finit par tomber sur lui mais une fleur. Lorsqu'elle se pose sur sa main, il la porte à son nez et en respire le parfum. La brume se teinte alors de divers reflets colorés ainsi que ses yeux qui s'éclaircissent bien plus que les miens.
Lorsqu'il continue d'avancer, je me sens comme attirée par une force inconnue vers le sol. Je pose alors mes pieds sur la pierre si connue. Il ne me voit pas, ne m'entend pas non plus. Je tente de le toucher mais ma main traverse son corps. Je le suis, tentant de calmer les questions dans mon esprit.
Il arrive devant un socle de pierre où est posé un arc aux magnifiques teintes violettes sur tout le bois. Il ne semble pas en comprendre l'utilisation, tournant un peu autour sans vraiment toucher l'objet. Il y dépose simplement la fleur là où devraient se poser les flèches avant qu'elles ne touchent la corde. Celle-ci semble fusionner avec le bois, ses tiges dessinent des dessins éblouissants et elle devient partie intégrante de l'arc.
Arc en bois teinté de violet comprenant une superbe fleur gravée sur les poignées.
Mes doigts en frissonnent, souhaitant tenir l'arme et l'utiliser. Je ressens son appel tout au fond de moi. Je n'essaie même pas de lutter.
J'attends que l'autre se soit éloigné dans son histoire pour poser ma main sur la poignée de l'arc...
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Il suffit d'un mot
FantasíaPanne d'inspiration mais envie d'écrire. J'ai demandé à mon ami de me donner un mot, pour voir si je pouvais en faire quelque chose... De fil en aiguille, de mot en mot, l'histoire s'est créée et se créera encore. J'ai souhaité vous la partager pou...