La brume disparaissant, l'humidité prend sa place, couvrant l'atmosphère de gouttelettes d'eau qui s'insinuent sur ma peau à travers le fin tissu qui me couvre. Tissu beige, toujours pas de couleur. Je ferme les yeux, le visage levé vers le ciel, l'eau forme des sillons sur mon visage. Pas de goût sur mes lèvres, pas de sensation de soif étanchée, pas de sensation de soif tout court. Pas de besoin. Pas d'envie. Pas d'espoir.
Je penche la tête, qu'est ce que l'espoir ? Qu'est ce que la conscience ? Pourquoi l'envie ? Pourquoi pas ? Je secoue doucement mon visage, l'eau s'envole et stagne quelques secondes autour de moi avant de glisser vers le sol. Glisser sur l'air... Je tends la main vers cette eau, sans la toucher. Mon souffle se coupe à nouveau, comme une pression au niveau de mon plexus solaire. Je me redresse brusquement et me remet à avancer.
Le pardon existe-t-il là où je suis ? Vais-je trouver ce qui est caché ?
Je n'ai pas de but, je suis simplement là. Je suis là parce que l'on m'y a posé. Je suis là pour regarder. Je suis là pour voir. Je suis là pour écouter. Je suis là pour ressentir. Je suis là pour transmettre...
Quelque chose brille au loin. Plus j'avance, plus la lumière semble vive, pourtant sans être d'une autre teinte que du gris... Est-ce la curiosité ? J'approche, parce que je le dois. Je suis devant maintenant. Devant cette lame sombre. Du noir. Noir de Jai, noir de corbeau, noir de l'obsidienne... Je me penche et retire la pointe de la lame plantée dans la pierre. Ce noir aux reflets sombres m'attire. Je sens mon âme vibrer, je sens mes jambes trembler devant la réalité de sa puissance. Je sens la force de son créateur, sa douleur, sa perdition, sa colère et sa compassion... Je sais.
Je sais tout.
Je fais tourner la lame dans le creux de ma main, d'un geste que je ne suis pas censé connaitre. Je la fixe, tournant, telle une toupie, dans ma paume, simplement. Enfin vient son bruit. Le son de la lame qui tournoie, qui danse, là... Sombre destin... Sombre lumière...
Aurais-je le pouvoir ?
Aurais-je le cran de l'accepter ?
Je baisse la main, la lame continue de tourner devant moi, chant envoutant. J'avance vers elle, un pas, puis encore un, puis un autre... Plus j'avance, plus la lame ralenti sa rotation. D'un même mouvement, la pointe de la lame se retrouve contre mon plexus solaire. Un autre pas, tout simplement, dans un souffle... Sans fermer les yeux.
La lame se brise en un millier de morceaux qui explosent autour de moi. Je me protège le visage de mes mains. Les sons me font siffler les tympans à nouveau, un lourd frisson me parcours le dos. Lorsque je regarde autour de moi, je ne vois rien de nouveau.
Pourtant...
Ai-je vraiment été solitaire dans cet endroit depuis le début ?
A mes pieds, mon ombre semble me dire le contraire...
VOUS LISEZ
Il suffit d'un mot
FantasiPanne d'inspiration mais envie d'écrire. J'ai demandé à mon ami de me donner un mot, pour voir si je pouvais en faire quelque chose... De fil en aiguille, de mot en mot, l'histoire s'est créée et se créera encore. J'ai souhaité vous la partager pou...