Il suffit d'un mot

Pourrissement Mental

Ombre... Tu me suis, chaque geste, chaque pas, chaque petit mouvement... Tu me colle comme la poisse. Tu ne me lâcheras plus. Tu seras là. Insatiable, infatigable, immortelle... Puissance divine, née du jeu de la lumière. Un simple jeu, où il semble que j'ai perdu. Parce que tu gagneras toujours, tu seras là, entourant ma peau, même lorsque je ne bougerais plus. Tu ne fais aucun bruit, toi. Jamais. Tu es seule juge de tes actes. Tu saute d'un lieu à l'autre pour toujours me rattraper, tu grandis pour me faire face, tu diminue pour ne pas te faire attraper. Tu es moi mais je ne serais jamais toi.

Comme un miroir sans image.

Tu absorbe ma peine et la transforme en moqueries, en vérités que rien ne peut dissimuler. Tu me vois serrer mes poings dans mes petites poches et tu le montre. Tu me vois me replier et tu te grandis dans mon dos, me recouvre, me couvre...

On t'y attribue la peur, le vide, la noirceur... On t'y offre la peine, le silence, la douleur... Pourtant toi, tu es bien née du jeu de lumière... Tu ne serais pas, sans elle. Alors qui es-tu ?

De quoi as-tu réellement besoin ?

Couvre, couvre moi, couvre l'espace qui nous sépare, couvre l'horizon, couvre le silence, couvre l'espace infini... Murmure moi tes chansons à l'oreille, vient, approche toi.

Ne me laisse pas, solitaire, accepte-moi...

Qui sommes-nous ? Qui seront nous ?

Pourquoi fais-tu mal ?

Eloigne toi, va t'en, vas ! Laisse-moi !

Reviens...

Ombre... Quelles larmes t'on versées ? Laisse-moi te couvrir... Laisse-moi te nommer par ton véritable nom... Celui que tu cri sans cesse pour être totalement toi, nous, eux, lui...

Ombre... Nous n'avons rien à faire là. Nous sommes. Etre de conscience. Et nous murmurons, mais qui nous écoute ? Qui nous fera ? Qui parlera pour nous ?

J'avance de nouveau, un son se rapproche de nous... L'entends-tu ?

La prochaine couleur...