Chapitre 19

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     Le prince Drek tournait comme un lion en cage dans sa chambre. Samara, sa tendre fiancée, était en danger quelque part loin de lui et on lui interdisait de sortir d'ici ! Plusieurs fois, il avait tenté de forcer le passage, mais les paladins veillaient et l'avaient gentiment, mais fermement reconduit à ses appartements. Si seulement il avait pu partir avec Ran ! Savoir son ami sur les traces de la princesse était sa seule pensée réconfortante du moment. Il n'était dans la cité, de chevalier meilleur que lui, même si le principal intéressé l'ignorait. Rielka lui avait dit grand bien des pouvoirs d'Aliéka et Samara avait donné spontanément son amitié à Gorok. Si quelqu'un pouvait la trouver et le ramener au palais, c'était bien ces trois-là ! Un grattement à la fenêtre lui fit tourner la tête. Un chat était derrière la vitre miaulant pour qu'on le laisse entrer. Drek fronça les sourcils. Comment cette bête avait-elle pu arriver là ? Il logeait dans les derniers étages du palais et les murs étaient parfaitement lisses.

Il ouvrit la fenêtre pour éviter que l'animal n'aille s'écraser au sol. Le chat ne se fit pas prier pour entrer. Drek referma la vitre, mais lorsqu'il se retourna, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Là où il pensait trouver un chat se tenait une jeune femme.

— Pardonnez-moi d'être entrée de cette manière, dit-elle, mais j'ai promis à la Dame Samara de vous transmettre un message.

— Vous avez-vu Samara ? Mais où ? Est-ce qu'elle allait bien ? Et vous, qui êtes-vous ?

— Du calme ! le tempéra Pard. Elle était accompagnée de trois hommes, ses ravisseurs.

— Karador était-il l'un d'eux ? demanda Drek les dents serrées.

— En effet....

— Je vais le tuer de mes propres mains !

La jeune fille lui sourit chaleureusement.

— Vous êtes moins doux qu'on ne le prétend, fit-elle. Ce n'est que mon avis, mes des trois, il n'est pas le plus dangereux. Le magicien et le guerrier sont bien plus à craindre que lui.

— Un magicien et un guerrier, vous dîtes ? Sauriez-vous comment ils se nomment ?

— Ror Doman et Hahès... ce sont les noms que j'ai entendus.

— Vous avez raison, ces deux-là sont dangereux... comment avez-vous pu les approcher sans vous faire tuer ?

— Je ne les ai pas approché, répondit la jeune fille. C'est le pouvoir de votre fiancée qui m'a permis de les voir et de les entendre. Maintenant, laissez-moi délivrer mon message : elle ne veut pas que vous vous mettiez en danger pour aller la chercher. Elle pense que Karador ne lui fera pas de mal tant qu'il a un espoir de l'épouser.

— Ce salopard... gronda le jeune homme en frappant du poing contre le mur.

— Gorok et ses amis sont sur ses traces. Ils ne laisseront pas ce Karador réaliser ses projets. Cependant, je dois vous dire autre chose : Karador, bien qu'il pense le contraire, n'est pas à l'origine de et enlèvement. C'est Tiamat qui l'a ordonné.

— Tiamat ? Comme le démon de la légende ? s'écria le prince. Mais enfin, pourquoi en voudrait-elle à Samara ? Et puis... allez vous me dire à la fin qui vous êtes ?

— Je m'appelle Pard... Je ne suis personne moi, ni princesse, ni mage, ni guerrière... J'étais juste venue accomplir ma promesse. C'est chose faite. J'espère que vous retrouverez votre promise. Si vous voulez bien m'ouvrir la fenêtre, je vais retourner à mes propres affaires.

— Non... S'il vous plait, non ! dit Drek.

La détresse dans son regard seule, arrêta Pard.

— S'il vous plait, chuchota le prince... Parlez moi encore d'elle. Avait-elle l'air fatigué ? Avait-elle peur ?

PardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant