Reviens-moi [Levi Ackerman x OC] [Double Jeu TOME 2]

Chapitre 22.

« Mange. Quand ce sera fait, occupe-toi de ranger la salle des archives. Je suis absent pour la journée. »

Naho tenait entre ses doigts le petit bout de feuille certainement déchiré à l'arrière d'un registre. L'écriture fine qui s'y dessinait l'informa sans trop de difficultés de son interlocuteur. La jeune femme pesta. Elle ne la reconnaissait que trop bien. Comment ça, absent pour la journée ?

Ses cheveux en bataille sur son crâne, elle s'était réveillée allongée dans le lit de Levi. Évidemment, celui-ci ne s'y trouvait plus, et n'était même pas dans la chambre. Ç'aurait été bien trop beau, de pouvoir s'entretenir avec lui dès le réveil. Naho se dit que c'était tout à fait le genre de son Caporal, de dire des choses foutrement importantes comme si elles ne l'étaient pas, et fuir ensuite, ou faire comme si rien n'avait été dit. Le pire de tout étant peut-être l'absence d'excuses de sa part pour son comportement de l'avant veille, ou de remerciements. Après tout, Naho s'était occupée de lui comme Jeanne s'occupait d'Erwin ; elle était restée à son chevet, l'aidant en parallèle dans ses nombreuses tâches. Elle n'en récoltait même pas un simple « merci » griffonné sur son bout de papier. Elle n'en attendait pas en retour, mais tout de même.

Naho s'empressa de se lever. Elle constata que la chambre était méconnaissable : les draps suspendus étaient pliés sur un coin du bureau, qui avait lui-même fait l'objet d'un rangement approfondi. Comme si Levi n'avait pas voulu laisser de traces. Comme s'il avait voulu effacer la nuit dernière. Comme un adultère qu'il regrettait d'avoir commis.

Dans le couloir, elle croisa Zita et Georg, qu'elle arrêta pour leur demander où se trouvait Levi.

« Le Major avait une réunion décisionnelle importante à Sina. Vu son état, c'est Levi qui va le représenter et mettre son veto là où c'est nécessaire. Il devrait être de retour en fin de journée. »

« Hanji l'accompagne ? » demanda-t-elle.

Ils acquiescèrent, et elle profita donc de les avoir sous la main pour leur demander les clés de la salle des archives.

« Le Caporal m'a demandé d'y faire du rangement. » soupira-t-elle, déjà épuisée à l'idée de devoir mettre de l'ordre dans cette tanière.

Le couple de vétérans la regarda soudain particulièrement compatissants, les yeux ronds comme des soucoupes. Zita sembla avoir pitié de Naho, car elle reprit la conversation.

« Si tu veux, je peux t'envoyer un ou deux de mes cadets pour t'aider...Les archives, il devait être mal luné... »

Naho refusa poliment, et se contenta d'attraper la clé que Georg lui tendait. Tous trois reprirent leurs chemins, chacun dans le sens opposé, et la jeune femme se dirigea vers le sous-sol du QG, où au bout de plus d'un quart d'heure de recherches, elle finit par trouver la bonne porte. Elle s'en souvenait bien, puisque c'était celle qu'Hanji s'était amusée à crocheter l'autre fois. Mais elle se rappelait aussi de la complexité du chemin à emprunter pour trouver cette salle, d'à quel point il fallait être motivé pour vouloir s'y rendre.

En ouvrant la porte, elle faillit se décourager instantanément. Il lui faudrait bien plus d'une journée pour venir à bout de ce local. Tandis qu'elle s'interrogeait une nouvelle fois sur l'utilité pour Levi de l'avoir prise en tant qu'assistante, elle commença à attraper au hasard des registres, au sol ou sur les étagères. Tous avaient d'autres couleurs, différentes épaisseurs, rien n'allait ensemble et c'était d'autant plus angoissant. Toutefois, elle était à peu près certaine que personne ne viendrait la déranger, vu l'endroit où elle s'était fourrée. Naho partit ouvrir les petites lucarnes qui laissaient une minuscule quantité de lumière pénétrer dans la pièce. Sérieusement, quelle idée de prendre aussi peu soin d'une pièce aussi importante que celle-ci ?