Chapitre 26.

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La brune se réveilla en sursauts. Elle sentait de fines particules de sueur perler dans sa nuque à mesure qu'elle reprenait ses esprits. Naho mit quelques secondes à comprendre ce qu'était cette masse informe qui la tenait contre elle.

« Eh. Ça va aller. »

Les grandes mains de Levi s'activaient sur son dos, tandis qu'elle avait par réflexe niché sa tête contre son épaule. Il la serrait contre lui, pour lui montrer sa présence. Ce n'était pas la première fois qu'il assistait à ses terreurs nocturnes, mais chaque fois restait impressionnante. Naho s'emportait durant ces phases, et ne maîtrisait plus ni ses larmes, ni ses tremblements. Elle redevenait cette enfant qu'elle avait vu mourir, et cherchait l'amour de ses parents, celui qui s'était envolé. L'espace temps n'avait plus rien de rationnel, et elle se considérait encore comme cette fillette de Sina qu'elle n'était plus depuis longtemps. L'angoisse s'emparait d'elle au réveil, quand elle ne savait plus où elle était.

« Je suis là. C'est juste moi. »

Levi murmurait contre son oreille en l'enveloppant de toute sa chaleur. Ses cheveux caressaient sa peau, tandis qu'il nichait de temps à autres ses mains sous la chevelure de la jeune femme auprès de lui. La brune, recroquevillée sur elle-même, s'était réfugiée contre le corps de son homologue. Sa respiration était bruyante, comme si elle cherchait son air alors qu'il emplissait la chambre. Elle revoyait son père la poignarder et sa mère applaudir juste à côté. De quoi lui donner plus de sueurs froides encore. Naho tenta de se concentrer sur la respiration de son aîné, et sur les battements de son cœur qu'elle percevait faiblement à travers sa cage thoracique. Son muscle cardiaque pulsait en rythme. Elle se souvint d'à quel point elle aimait s'endormir le soir bercée par les mouvements de son torse qui se soulevait et s'abaissait à chaque expiration. Elle ancra cette sensation aussi fort que possible dans son crâne, et finit par adopter une respiration semblable. Levi l'apaisait, exactement comme elle pour lui. Le matin, il n'avait qu'à regarder vers elle lorsqu'ils dormaient ensemble pour apercevoir sa chevelure en bataille dialoguer avec les volutes des draps, et sa petite tête reposant sur l'oreiller. Alors il sentait son corps tout entier se relâcher à l'idée de savoir qu'elle était là, avec lui. Pour lui, de la même façon qu'il essayait d'être là pour elle.

Au bout de plusieurs minutes, à force d'étreintes et de caresses, Naho finit par sécher ses larmes dans les bras du brun. Ce-dernier se recula légèrement pour pouvoir lui faire face.

« Tu veux me raconter ? » demanda-t-il, tout en replaçant une des mèches de cheveux de la jeune femme derrière son oreille.

Naho ne lui répondit pas tout de suite. Elle préféra se rallonger - ils étaient jusqu'à présent plus ou moins assis - contre le torse de Levi, et agripper le bas de son haut de nuit, comme pour le supplier de ne pas s'en aller. Prenant conscience des doutes qui animaient la cadette, le jeune homme passa son bras sous la tête de la brune et l'attira un peu plus contre lui, dans une étreinte qui signifiait probablement qu'il ne la laisserait pas. La brune sembla peu à peu se détendre entre ses bras, si bien qu'il crut à un moment donné qu'elle s'était rendormie.

« ...Mes parents. J'ai rêvé qu'ils me faisaient assassiner sur la place publique. »

Son ton était plus calme, plus posé. Elle s'était échappée de la bête qui la tenait fermement entre ses griffes quelques instants plus tôt. À présent elle se contentait d'énoncer les faits en respirant l'odeur de son aîné contre elle.

« J'ai longtemps cru que ça arriverait. » ajouta-t-elle ensuite, comme si ces mots devaient sortir absolument pour qu'elle s'en sente délivrée.

« Tu vois bien que ça n'arrivera pas. » lui répondit Levi, sans arrêter ses gestes réconfortants envers elle.

Elle savait bien que ça n'arriverait pas. Encore que, avec Arthur elle s'était remise à se l'imaginer à nouveau. À y penser plus souvent. Au fait que ses parents allaient finir par la tuer un jour. Elle se demandait si, lorsque ce jour arriverait, ils seraient capables de la tuer de leurs propres mains, ou s'ils engageraient quelqu'un pour faire le travail à leur place. Des types pour faire le sale boulot, ça ne manquait pas. Il n'y avait qu'à aller dans les Bas-Fonds, au premier escalier. La vermine accourait en voyant un mauvais noble arriver.

Reviens-moi [Levi Ackerman x OC] [Double Jeu TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant