Chapitre 19.

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Quand Naho s'est réveillée, Levi n'était plus là. Elle s'était redressée dans son lit, et avait cligné des yeux plusieurs fois, pour se persuader qu'elle n'avait pas rêvé. Ce n'était pas le cas, n'est-ce-pas ? Elle se souvenait s'être endormie dans ses bras. Pourtant, la place à ses côtés dans les draps était froide, signe qu'il l'avait quittée depuis longtemps. Le cœur de la brune se serra, et elle ne sût pas si elle avait plus mal qu'hier ou non. Si son absence au réveil était plus douloureuse que l'abandon de ses parents.

Tourmentée, et la tête lourde, la jeune femme se releva et quitta sa couche, dans le but de rejoindre Jeanne à l'infirmerie. Elle aurait pu se porter malade, et s'enfouir sous sa couette toute la journée. Mais elle ne s'était pas élevée ainsi - car oui, elle s'était élevée seule. Naho n'abandonnait pas à la première chute. Le choc avait été rude, pourtant, et personne ne lui en aurait tenu rigueur si elle disparaissait, rien que pour une journée. Mais elle ne se résoudrait pas à cela. À la place, elle s'habilla, et partit directement traverser la cour, sans passer par le réfectoire.

Dans la pièce se trouvaient Jeanne, Hanji et Levi, au chevet d'un Erwin plus que faible, mais tout juste réveillé. Lorsqu'elle entra, elle resta en retrait, de peur de provoquer une réaction insoupçonnée chez le Major. Elle observa la scène qui se jouait devant elle, telle une petite souris. Levi tenait la main d'Erwin, comme on tiendrait la main d'une épouse ou d'un mari mourant. Et il avait les mêmes yeux. Ceux de celui qui s'inquiète, de celui qui a peur de perdre l'être aimé. Naho n'avait jamais su quelle était la nature de leur relation, ni en quelles circonstances ils s'étaient connus. Elle avait juste compris que le Major comptait beaucoup pour Levi, même si elle ne mesurait pas encore à quel point.

« Le-vi... »

Le blessé avait articulé difficilement, répondant à l'étreinte que donnait le Caporal à sa main en la serrant aussi fort qu'il le pouvait en retour - soit assez légèrement.

« Rappelle-moi de te couper les jambes avant la prochaine expédition, histoire que ce qu'on vit ne se reproduise plus. » grogna le brun.

Le bleu des yeux d'Erwin plongea dans l'argenté du regard de son subordonné. Ils purent chacun y lire toute l'estime et la confiance qu'ils se vouaient. Levi y décelait de la peur aussi, chez le Major. La peur de mourir ?

« Prends-...soin-...du-...Bataillon-... »

Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent. Si Erwin avait pu s'exprimer plus facilement, il lui aurait sans doute remémoré la conversation qu'ils avaient eu, juste avant le départ. Celle-là même où le Major ordonnait à son Caporal de prendre les rennes du corps d'armée, dans le cas où il ne serait plus en capacité de le faire.

« Ne déconne pas Erwin. Je n'ai pas besoin d'en prendre soin puisque tu es là. »

Il ne voulait pas assimiler ce qu'il avait déjà compris.

« Je-...t'en-...confie-...la...-responsabili-...té... » il s'interrompît pour tousser, « jusqu'à-...nouvel-...ordre-... »

Hanji fera un très bon Caporal. Levi regarda sa nouvelle seconde par dessus le lit du malade. Ses yeux pétillaient d'appréhension autant que d'excitation et de terreur. Il n'avait pas de doutes quant à ses capacités à la seconder. En revanche, il doutait des siennes à pouvoir mener les troupes. Pourtant, c'était ce qu'il avait toujours fait. Sauf que la dernière fois qu'il s'était retrouvé à devoir le faire, son escouade avait péri. Il n'était pas certain d'avoir le choix, mais il était encore moins certain d'en être capable.

« Excusez-moi. Le Major est très faible. Il serait préférable de le laisser se reposer, pour qu'il se remette au mieux et dans les meilleures conditions possibles. »

Reviens-moi [Levi Ackerman x OC] [Double Jeu TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant