Les Vestiges du Passé [Eruri]

CHAPITRE 8 | La bonne étoile

- Chapitre 8 -

LA BONNE ÉTOILE

Les enseignes étaient décorées de houx, les rues piétonnes étaient pleines de monde et de sapins ornés de boules, et les routes étaient sillonnées par d'interminables rangées de voitures.

Les conducteurs claxonnaient, patientaient en écoutant la radio, discutaient au téléphone ou fumaient près d'un carreau embué.

Le vrombissements des moteurs, les voix et les crissements des pas dans la neige s'élevaient jusqu'aux toits des immeubles. Les gens faisaient leurs achats de Noël.

Tout le monde était préoccupé par les préparatifs des festivités et profitait au mieux de ce dimanche pour se laisser bercer par la beauté de ce moment si particulier.

Chacun ressentait la magie de Noël à sa manière, sauf Levi Ackerman. Pourquoi célébrer la solitude ? À quoi bon faire quelque chose d'inhabituel ?

Cette soirée serait comme les autres.

Personne ne viendrait chez lui. Il n'avait plus de famille. Il n'avait plus d'amis. Il était seul. C'est pour cela qu'il avait seulement prévu d'acheter des babioles pour ses chats et une nouvelle tasse de thé pour lui-même. Ce serait son cadeau.

De toute façon, il savait qu'une montagne de présents allait joncher le sol des locaux de la maison de disque Ele'ns.

Ses fans adoraient lui envoyer des fleurs, des chocolats, des lettres de remerciements ou des déclarations d'amour. Levi en recevait chaque jour.

Le chanteur savait qu'il devait se montrer reconnaissant, car le public lui témoignait beaucoup d'attention. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir gêné par tout cela.

Avoir un million de personnes autour de soi, ce n'était pas la même chose qu'une centaine, comme à l'époque du Bataillon d'exploration.

S'il ne répondait pas aux attentes de la foule, il se mettait en danger. Sa célébrité prenait de plus en plus d'ampleur ; on attendait beaucoup de lui.

Sa manageur elle-même lui avait expliqué à quel point des fans pouvaient devenir virulents - par amour ou par haine, lorsqu'ils ne recevaient pas l'équivalent de ce qu'ils donnaient.

Comme si cela ne suffisait pas, Levi avait passé une nuit horrible. Jamais il n'oublierait son cauchemar épouvantable et son hallucination horrifique.

Le noiraud voulait mettre ces événements sur le compte de la fatigue mais, au fond de lui, il savait que son état était inquiétant. Malgré l'évidence, il évitait d'y penser.

Il n'avait pas envie de songer à ses problèmes de santé, craignant que toute cette obscurité finisse par le tirer vers le bas et l'écarter de son véritable but : revoir Erwin.