CHAPITRE 81 | Bas les masques

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- Chapitre 81 -


BAS LES MASQUES


Adrian essuya le sang sur son visage en reniflant. Le goût du liquide dans sa bouche était métallique. Il détestait sentir cette odeur. Elle lui rappelait de mauvais souvenirs, de très mauvais souvenirs.

Jakes Wilson n'y avait pas été de main morte quand il l'avait projeté contre le bar de la cuisine. Adrian savait qu'il n'aurait pas pu défendre Levi sans s'attirer les foudres de cet homme.


- Aïe !


Le faux domestique laissa échapper un gémissement de douleur en essuyant son arc de Cupidon et ses lèvres couvertes de rouge. En affichant une grimace, il jeta son mouchoir sale dans la poubelle avant de se redresser.

Il regarda son reflet dans le miroir de la salle de bain, les yeux brillants. D'un geste franc, il replaça correctement le col de son costume et se recoiffa.


Tout sera bientôt terminé.


Après s'être assuré qu'il était présentable, il regagna l'immense salon à la recherche du général Adler. Lorsqu'il le trouva près du buffet, un nouveau verre de whisky à la main, en train de parler à une femme vêtue de rouge, il prit une grande inspiration, puis s'avança.


***


- Vous êtes un héros d'après ce qu'on dit ?


- Je n'ai fait que mon devoir, répondit Adler en reprenant une gorgée d'alcool.


La belle brune leva un sourcil, manifestement intriguée par l'assurance du militaire. Elle s'approcha plus près, ses yeux brillants d'intérêt.


- Soyez plus précis, dit-elle avec curiosité.


Adler fit un geste vague de la main, comme s'il repoussait modestement ces éloges. Il jetait de temps en temps un œil à sa poitrine.


- Oh, vous savez bien, pousser les jeunes à aller sur le champ de bataille, tuer des Allemands, protéger la nation... souffla-il sans gêne.


La femme en robe rouge haussa un sourcil avant de se racler la gorge, perturbée par la manière dont Adler venait de répondre. La guerre ne semblait pas du tout l'avoir traumatisée.


- Eh bien... Vous êtes courageux, général.


Adler, vêtu de son long manteau de fourrure, ne put s'empêcher de bomber le torse, un sourire fier constamment affiché sur son visage.

Les Vestiges du Passé [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant