CHAPITRE 30 | Jusqu'au chemin de son âme

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- Chapitre 30 -


JUSQU'AU CHEMIN DE SON ÂME


Levi était allongé dans le grand lit qu'il partageait avec Erwin. Le blond dormait paisiblement à ses côtés, sa poitrine se soulevait régulièrement de haut en bas.

Pour trouver le sommeil, le chanteur avait longuement observé les mouvements de ce ventre qui se creusait avant de se gonfler doucement, au gré des inspirations.

Au milieu de la nuit, après être enfin parvenu à s'endormir, il s'était mis à grimacer. Son grand amour était là, tout près de lui, à portée de main, mais Levi souffrait. Ses doigts serraient les draps avec force. Il était en train de cauchemarder.

Malgré son quotidien plus tranquille, ses troubles nocturnes étaient revenus lui pourrir la vie. Il n'en avait pas parlé à Erwin. Il s'était promis de tout porter sur ses épaules.


***


Pourtant, il ne maîtrisait rien dans son cauchemar, il n'avait aucun pouvoir. Ses capacités physiques ne lui servaient à rien dans ce lieu étrangement calme.

Ses pieds touchaient du sable d'une blancheur irréaliste, des lumières émeraudes et océaniques flottaient partout autour de lui, et le ciel au-dessus de lui était nocturne.

Levi avait l'impression qu'il l'oppressait autant que l'arbre imposant en face de lui. C'était une sorte de tronc constitué de faisceaux lumineux et mouvants. Ils ondulaient constamment comme s'ils suivaient le cours d'une rivière.

Cet arbre était aussi bleu que la mer et s'enracinait dans un désert qui s'étendait à perte de vue. Cela aurait attiré n'importe qui, mais Levi était soucieux.


Il savait.


Cet endroit ressemblait trait pour trait au Chemin. Le brun n'aimait pas cela. Ce paysage lui rappelait de mauvais souvenirs et il imprimait une sensation désagréable dans son corps et son esprit. Il avait le sentiment d'être un visiteur égaré.

Ce que l'ancien caporal ressentait, c'était une perte de contrôle totale. Plus il avançait dans le sable, plus ce sentiment s'intensifiait.

Lorsque ses pieds nus formaient des traces, elles disparaissaient immédiatement après son passage. C'était troublant. D'autant qu'il peinait à avancer dans ce sable. Il se sentait lent, lourd, dépouillé de sa vivacité et de ses réflexes.


Levi Ackerman


Le noiraud n'arrêtait pas d'entendre son nom. Il semblait provenir de la bouche d'une voix féminine inconnue. Ces deux mots résonnaient fortement dans ce désert.

Les Vestiges du Passé [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant