CHAPITRE 48 | De l'autre côté des barbelés

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- Chapitre 48 -


DE L'AUTRE CÔTÉ DES BARBELÉS


​[Langue française]


- On ne peut pas dire que cette tentative ait été un succès.


Adrian ferma la porte du baraquement après avoir frappé quatre fois, ses bottes trempées dégoulinants sur le bois. C'était leur signal pour indiquer qu'ils étaient seuls.


- Vous êtes fort.


Loin d'être déstabilisé par leur échec cuisant, Erwin remettait tranquillement de l'ordre dans ses nouvelles affaires. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.


- Mais le capitaine l'est aussi, bien plus que dans mes souvenirs, ajouta-il, pensif.


- À vrai dire, commença Erwin, nostalgique, il a toujours été impossible à canaliser.


- Vous en avez fait les frais, dit Adrian en lui tendant une tasse.


Le colonel l'accepta volontiers et trempa ses lèvres dans la boisson réconfortante. Avoir du café était un luxe que les supérieurs se voyaient accordés en cette période compliquée.

Si cela pouvait aider Erwin Smith à rester éveillé pour élaborer un nouveau plan, il n'était pas contre une petite douceur de temps en temps.


- Levi a une façon très singulière de saluer.


- Il vous a quand même fêlé deux côtes... marmonna Adrian. Vous n'avez pas mal ?


Le noiraud n'y avait pas été de mains mortes, mais la douleur était superficielle comparée à celle que d'autres soldats enduraient en ce moment sous les tentes médicales.


- J'ai connu pire.


Même lorsqu'il avait perdu un bras, il avait continué le combat. Même lorsqu'il avait été suspendu à la roue panoramique, il n'avait pas lâché le poignet de son amant.


De son amant...


- Vous aussi, vous avez été blessé, reprit Erwin en se tournant vers Adrian.


Les Vestiges du Passé [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant