CHAPITRE 37 | Pour le meilleur et pour le pire

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- Chapitre 37 -


POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE


Erwin, épuisé, était assis, les mains jointes devant son front comme s'il priait. Cela faisait quatre jours qu'il était au chevet de son amant, toujours plongé dans un profond sommeil.

Les pensées qui traversaient son esprit, toutes tournées vers la fameuse soirée du carnaval, étaient d'une morbidité à faire frémir.

Il avait été difficile pour lui de convaincre le directeur de l'hôpital de le laisser effectuer l'opération de Levi. Comme il ne faisait pas partie du centre des urgentistes de la Côte, il avait dû prouver qu'il était bel et bien celui qu'il prétendait être.

Pendant que le brun souffrait, il avait dû expliquer que la gravité de son état nécessitait une expertise particulière. Lorsque le chanteur avait été placé dans l'ambulance, il s'était encore une fois retrouvé aux portes de la mort, ce qui avait encore complexifié l'opération à venir.

Le chirurgien aux yeux bleus n'avait pas attendu leur accord pour grimper dans le camion. Consciencieux et professionnel, il avait commencé à s'occuper de son compagnon lui-même pour le maintenir en vie. Personne n'avait réussi à l'en empêcher.

À leur arrivée à l'hôpital, il avait parlé au directeur de la manière dont il fallait réaliser l'opération et des compétences pointues qu'il possédait.

Dès qu'il avait décliné son identité, il avait été reconnu. Aucun dirigeant ne tarissait d'éloges sur Erwin Smith. Il était reconnu dans son domaine.

En arrivant dans la salle d'opération, le chirurgien n'avait pas eu peur, il avait été confiant. Il n'avait eu aucune hésitation en opérant Levi, en donnant des ordres à l'équipe, en extrayant la balle de plomb, et en recousant la peau pâle et perforée du noiraud.

Le charisme dont il avait fait preuve et l'aisance avec laquelle il avait plongé les pincettes et le scalpel dans sa chair avaient rassuré les personnes chargées de l'assister.

À la seconde où il avait laissé tomber son ustensile dans un bac en métal, Erwin avait ressenti de la joie. Il était heureux d'avoir choisi d'être un chirurgien expérimenté et de ne pas suivre la voie de son père en devenant un professeur d'histoire.

Au sommet de la roue panoramique, il avait lâché la main de Levi, mais il avait aussi eu une nouvelle chance d'avoir le destin de son amour entre ses mains.

Le laisser être opéré par un inconnu aurait été un véritable supplice, et Erwin avait le sentiment que le brun ne s'en serait pas sorti s'il avait été opéré par quelqu'un d'autre.

Qui aurait pu le sauver, hormis lui ? Au carnaval, le blond avait réussi l'exploit de ramener cet homme à la vie. Le cœur de Levi avait cessé de battre après sa chute dans le bassin.

Le brun avait eu besoin de sa présence. Tout comme Erwin avait, depuis quatre jours, besoin de lui pour survivre à cette chambre d'hôpital austère qui puait l'antiseptique.

Les Vestiges du Passé [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant