Chapitre 50

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Les mains dans une pâte destinée à fournir des spaghetti fraîches, je bavarde avec Ella, Marion et Kessy.

—Et c'est comme ça qu'ils se sont retrouvés à être ensemble, conclut Kessy après avoir fait un résumé, un peu trop détaillé à mon goût, de mon histoire avec Mason.

—Et Joshua du coup ? demande Ella.

—C'est un super ami, mais je pense qu'il est plus intéressé par Ayden que par les filles.

—Ce soir on doit faire en sorte qu'ils se rapprochent ! s'exclame Marion. Ils seraient trop mignons ensemble.

Nous acquiesçons toutes.

—Et toi ? Il n'y aurait pas un garçon dans ce groupe pour qui tu aurais un faible ? dis-je à Ella.

Ses joues prennent une teinte rosée: j'ai visé juste.

—Peut-être bien...

—Je sais déjà qui c'est, déclare Kee avec un sourire satisfait.

—Vas-y, dis toujours, soupire Ella, visiblement douteuse.

—Ne la sous-estime pas, elle est très douée pour repérer les personnes proches.

Ella hausse un sourcil, attendant la prédiction de ma meilleure amie.

—Zackary, celui avec les cheveux noirs bouclés.

Les yeux d'Ella s'écarquillent. Elle baisse la tête et essaye de cacher son rougissement.

—Touché ! déclare Marion.

—Bon et bien nous n'avons plus qu'à mettre ces deux-là en couple, dit Marion en donnant un coup d'épaule à Kessy.

—Il faut aussi que Kessy avoue à Matthis qu'il lui plaît, ris-je.

Ma meilleure amie ne s'attendait pas à ça et me regarde avec des gros yeux.

—J'apprends vite ! dis-je en la regardant. Tu n'es pas la seule à pouvoir deviner les futurs couples.

Nous éclatons toutes de rire. Ma mère vient nous voir:

—Alors vous vous en sortez ?

—Ouaip ! Je pense que la pâte à spaghetti doit être pas mal, lui dis-je en lui montrant le bol.

—C'est très bien ça ! Bon on va vous donner les petits sablés, vous allez devoir mettre le glaçage dessus et ça sera bon pour le reste.

—Ok !

Nous lavons nos mains et trouvons sur le plan de travail deux glaçages différents, un blanc un bleu clair, et des sablés de toutes les formes. Nous attaquons la finalisation des biscuits en continuant de discuter. Je fais plus ample connaissance avec Ella, qui a une petite soeur, et qui fait du patinage artistique.

Les adultes qui aidaient en cuisine sont redirigés vers le salon, si bien que nous nous retrouvons toutes les quatre. Nous avons presque fini lorsque Mason nous rejoint. Il passe ses mains sur mon ventre et m'enlace par derrière. Je lui demande:

—Tout se passe bien ?

—Oui, Joshua est insupportable mais on a presque fini, et vous ? Ça avance ?

—Comme tu peux le voir, on a pratiquement terminé.

Je dépose mon dernier sablé sur le plateau et me retourne pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres. J'attrape le bol de glaçage bleu vide et le dépose dans l'évier. Je fais glisser mon index sur les parois de ce dernier et récupère un peu du glaçage. Je me retourne et le dépose sur le nez de mon copain d'un mouvement rapide. Les filles éclatent de rire et moi de même. Mason s'essuie et s'approche de moi, le regard menaçant.

—Mademoiselle que venez-vous de faire ?

—Rien du tout mon cher !

Je fais couler de l'eau dans le bol, lui coupant l'accès à de potentielles munitions. Mais Kessy me trahit et lui tend le bol de glaçage blanc. Il ne laisse pas passer sa chance et plonge les doigts dans ce qu'il reste. Je cours autour de l'îlot central, où mes soi-disant amies terminent leurs derniers biscuits. Mason parvient à m'attraper et m'étale du glaçage sur la joue. Je m'échappe de son emprise et attrape un biscuit râté. J'en prends le coulis blanc et attaque Ella et Kessy. Ça ne manque pas : elles se munissent de biscuits et partent à ma poursuite. Je m'élance vers le garage, passant par le salon où les invités se taisent, voyant des adolescentes en tablier se pourchasser. J'ouvre la porte du garage et attrape Matthis pour me cacher derrière lui. Kessy arrive devant ce dernier.

—Ma chère Olympe, tu penses vraiment pouvoir m'échapper ?

Je rigole tant que mon ventre se tord. Kessy, contre toute attente, abat ses doigts pleins de glaçage sur le cou de Matthis.

—Toi tu es morte !

C'est à son tour de fuir. Marion et Ella arrivent. Voyant Kessy et Matthis en pleine course-poursuite, elles s'attaquent aux autres garçons. J'avais simplement oublié que mon cher et tendre m'avait suivi lorsqu'il me prit en sac à patate sur son épaule pour ensuite me déposer sur un canapé inoccupé. Il m'achève avec des guilis. Je dois le supplier d'arrêter pour qu'il s'exécute.

Nous nous relevons et voyons nos amis essouflés: visiblement personne n'a été épargné par les biscuits.

—C'était une attaque surprise ! déclare Marvin, se frottant les mains contre son jean.

—C'est pas loyal ! proclame Valentin.

Nous éclatons tous de rire face à eux, ils nous rejoignent bien sûr dans notre euphorie.

—Je vais chercher des serviettes pour tout le monde, ne bougez pas, dis-je.

Mason me suit tandis que je défais le nœud de mon tablier pour le déposer dans la cuisine. Les filles viennent finir de ranger les ustensiles.

Je monte à l'étage et vais dans la salle de bain, toujours suivie par mon petit-ami. J'ouvre un placard et en sors trois serviettes que je dépose sur le rebord du lavabo. Je referme le placard et m'apprête à attraper les serviettes quand Mason m'attrape par la taille et m'approche de lui.

—Je ne sais pas si tu as assez payé pour ton crime... Souffle-t-il.

—Le crime de te mettre du glaçage sur le nez ? C'était pas si grave !

Il rit doucement avant de pencher sa tête vers la miennes.

Comme des aimants, nous nous rapprochons encore. Nos lèvres se rencontrent. Une frénésie nous prend : ce baiser doux devient plus ardent. Mason pose ses mains sur mes hanches et me pousse contre le plan de travail à côté du lavabo. Je le laisse faire et frémit lorsque sa langue se fraie un chemin jusqu'à la mienne. Il me soulève et m'assied sur le plan de travail. Mes mains viennent se perdre dans ses cheveux tandis que les siennes vagabondent de mon dos à mes joues, à ma taille. Nos lèvres se décollent mais les siennes ne quittent pas mon corps : il dépose une traînée de baisers sur mon cou. Mon ventre se tord et je me cambre. Il m'embrasse de nouveau, avec désir et force. Mes mains viennent sur ses épaules, ses pectoraux, touchent tout ce qu'elles peuvent. Les siennes se glissent timidement sous mon t-shirt. Elles me plaquent contre lui, montent et descendent le long de ma colonne vertébrale, ce qui m'enhardit encore plus. Nous nous décollons peu à peu, à bout de souffle. Son regard me dévore et j'ai bien peur que mes yeux ne trahissent mon état. Je pose ma tête sur son épaule et il ne perd pas une minute pour m'enlacer avec une infinie tendresse. La chaleur redescend peu à peu mais nous restons enlacés.

—Waouh... C'était... Commence-t-il.

—Intense.

Il s'écarte légèrement et m'examine, comme s'il avait peur de m'avoir un peu trop bousculé.

—Ça va ?

Je hoche la tête et l'embrasse délicatement.

—Je t'aime, dis-je en le regardant droit dans les yeux.

Il sourit et dépose ses lèvres sur ma joue avant de me faire descendre. Mes pieds retrouvent le sol, mais mes jambes tremblent encore légèrement. Je secoue la tête, attrape les serviettes et sors de cette salle de bain. Nous rejoignons nos amis et tâchons de faire comme si de rien n'était.

Grab My Hand (Auto-Publié)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant