Chapitre 35*

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[PDV Mason]

Je vois Olympe s'éloigner avec Vincent. J'attaque mon plat principal quand Kessy, assise à côté de moi, me donne un coup de coude.

—Tu comptes faire quelque chose un jour ?

—Pardon ?

Je souris malgré moi. Elle tâche de garder la voix basse pour éviter que les autres ne nous entendent.

—Ça se voit comme le nez au milieu de la figure que vous allez finir ensemble, je demande juste si on doit attendre qu'une météorite nous tombe sur la tête pour que vous en preniez conscience.

Je ris doucement et réponds:

—Patience, les bonnes choses mettent du temps à arriver.

—De quoi vous parlez ? nous interrompt Dynn.

—De rien du tout ! s'exclame Kessy.

Si on devait lui donner un Oscars, ça ne serait sûrement pas celui du meilleur jeu d'acteur. Je soupire et tâche de paraître crédible:

—Du cadeau de Noël de quelqu'un pour qui on voudrait faire un truc collectif. Je t'en parlerai plus tard.

Je suis suffisamment convaincant pour qu'il hoche la tête et retourne à son repas. Nous finissons de manger lorsque Vincent et Olympe reviennent un peu plus tard. Ils se pressent puis nous sortons tous ensemble.

Le temps est à la pluie, nous courons donc dans le bâtiment où la majorité d'entre nous avons cours. Dans un couloir, nous déposons nos sacs et discutons. Vincent m'envoie un message malgré notre proximité. Je l'ouvre sans attendre mais ne peut pas le lire car Diane me pique mon téléphone avant que je n'ai eu le temps de la voir venir.

—Diane, rends moi mon téléphone.

Je ne suis pas d'humeur, d'autant plus que nous avions réussi à l'éviter jusque là.

—Viens le chercher.

Sur ce, elle le met dans la poche supérieure de sa chemise. Je grimace de dégoût. Olympe fixe la scène, jaugeant ma réaction, et Vincent serre le poing.

—Diane, je déconne pas rends-le moi tout de suite.

Je prends bien soin de détacher chaque syllabe comme si je parlais à une illettrée, chose qui se rapproche de la réalité. Diane se dandine fière d'elle et commence à s'en aller. Je sursaute, voyant une tignasse blonde me passer devant et l'attraper par le bras pour la retourner.

—Arrête ton petit jeu et rends-moi ça.

Elle n'attend pas de réponse et glisse sa main dans la poche pour en récupérer mon cellulaire avant de lâcher Diane.

—Eeeh ! Qui a dit que tu pouvais mettre tes sale pattes sur moi ?! s'exclame-t-elle avec une voix plus aiguë et insupportable que d'habitude.

Olympe me tend mon portable et se retourne pour rétorquer:

—Vu comment tu l'exhibes je pensais que c'était openbar.

Diane en reste bouche bée et Kessy explose de rire, suivie de Matthis et d'Ayden. Diane, visiblement vexée en plein dans son égo, s'en va, faisant claquer ses talons sur le sol carrelé du couloir. Olympe se retourne, triomphante.

—Tu ne m'en veux pas d'avoir gérer ça ? J'avais besoin de ma revanche.

Je souris et passe mon bras sur ses épaules pour l'étreindre brièvement.

—Non, tu as bien fait.

Elle retourne à sa place initiale, un peu trop loin de moi à mon goût, et reprend sa discussion avec Matthis et Dynn au sujet d'un match de handball.

Je lis enfin le texto de mon meilleur ami et serre les poings:

-Royce a menacé Olympe à cause de l'histoire avec ma sœur.

Avant que je n'ai pu répondre, j'en reçois un autre, qui me fait sourire et me détendre quelque peu:

-Ouuuh ! Dis donc, elle m'a parût bien jalouse ta blonde !

-Je m'occuperai de Royce et oui... j'ai trouvé aussi.

-C'est mignon la jalousie !

-La ferme

Il rigole et range son téléphone. Je me détends un peu mais garde en tête Royce et me promets de régler cette affaire seul: il a osé approcher et menacer Olympe, rien que pour ça j'ai une envie fulgurante de lui coller mon poing dans sa figure de quarterback en carton. Je relève ma tête de mon écran et remarque le regard de ma blonde sur moi, je lui souris. Je l'observe rougir et détourner la tête vers Kessy. Je me détends, me répétant qu'à présent, tout va s'arranger, du moins je l'espère.

***

Plus tard dans la soirée, je rentre enfin chez moi. Ma mère occupe le salon avec un autre roman à l'eau-de-rose qu'elle affectionne tant. Je m'étonne de la voir de retour si tôt.

—Tu n'étais pas censée travailler ce soir ?

Elle lève ses yeux bleus de son livre et y glisse le marque-page avant de le fermer. Son visage est marqué par la fatigue, mais le sourire qu'elle m'offre me montre qu'elle est heureuse de me voir. Je vais m'installer dans un fauteuil en face d'elle.

—Il y a eu une relève occasionnelle, on m'a donné mon après-midi. Mais je voulais te parler de quelque chose...

J'hoche la tête et m'attends à ce qu'elle aborde le sujet des absences injustifiées ou du fait que je sorte parfois le soir.

—Ta tante m'a parlé d'une jeune fille...

Mes yeux s'écartent et je rigole nerveusement. Je cherche une échappatoire à ce début d 'interrogatoire:

—Tu sais... J'ai beaucoup de devoirs à faire pour demain donc heu-

Je commence à me lever quand elle lance d'un ton autoritaire:

—Reste ici jeune homme.

Je me rassoie à contre-coeur.

—Dis m'en plus à son sujet.

Je triture ma chevalière en argent, glissée à mon majeur droit.

—Elle... Je soupire et commence: Elle est absolument incroyable et magnifique. Elle est blonde, aux yeux verts, elle a mon âge, et c'est une excellente élève si ça peut te rassurer.

Je la vois esquisser un sourire.

—Elle fait du handball aussi. Et elle est très douée.

Ma mère hoche doucement la tête, comme pour intégrer cette vague d'informations.

—Et tu penses que c'est du sérieux ?

Je me mords l'intérieur de la joue avant de répondre faiblement:

—Ça pourrait l'être.

Grab My Hand (Auto-Publié)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant