Grab My Hand (Auto-Publié)

Chapitre 11*

Les semaines qui suivirent passèrent très rapidement, je n'ai pas croisé Mason depuis l'entraînement de jeudi. Il doit m'éviter, je sais pas. Je suis trop occupée à préparer ma journée qui est assez remplie:

Ce matin, Ayden doit arriver chez Kee, donc je vais manger chez elle. Par la suite, l'après-midi nous avons le premier match de la saison.

Dès un des premiers week-end de l'année, ça nous a un peu surpris lorsque Mathilde nous l'a annoncé, jeudi soir. Mais bon, ça nous donne un avantage car la plupart des joueuses connaissent déjà leurs postes et leurs rôles.

Bref, je suis donc en train d'enfiler un jean lorsque ma mère, consciente et en bonne santé, rentre dans ma chambre avec une pile de linge plié.

—Maman ! Tu peux toquer quand tu rentres, tu sais ?

—Oh ça va ! J'ai changé tes couches à une époque hein !

Je pouffe et elle ressort après avoir posé mon linge sur mon lit. Ma chambre est propre, je l'ai rangée ce matin, ce qui me donne un sentiment de satisfaction.

Mon bureau, dans le coin gauche, à côté de ma fenêtre est impeccable, mes cahiers et classeurs sont rangés dans mes tiroirs. Mon lit, placé juste à côté de la porte, est fait. Les draps sont propres. À côté, mon placard incrusté dans mon mur est fermé. Mon miroir juste à côté de ma fenêtre est décoré de photos de moi et Kee.

Je range mes vêtements dans mon placard. Je passe par mon miroir pour vérifier que ma tenue me convient: un pull court qui laisse apercevoir légèrement mon ventre, un jean taille haute avec quelques trous au niveau des genoux. Parfait !

Je pars alors dans la salle de bain, je brosse mes cheveux qui ont légèrement bouclés dans la nuit. Je les laisse lâchés et ondulés dans mon dos. Je fais ma toilette et me maquille très légèrement.

Une fois ceci fait, je retourne dans ma chambre pour attraper mon sac de sport pour cet après-midi. J'y rajoute des vitamines et une barre de céréales ainsi qu'une trousse qui contient une brosse à cheveux portative, des élastiques et des mouchoirs. Je remplis ma gourde dans la cuisine et la mets à son tour dans mon sac qui commence à se faire lourd.

Je commence à partir sans passer par le salon, où ma mère fait le ménage et mon père travaille. Je sors dehors après avoir enfilé ma veste en cuire et mes tennis. Je fais le trajet à pied, toujours avec de la musique dans les oreilles jusqu'à mon arrêt. Le bus arrive rapidement et je monte dedans, en direction de chez ma meilleure amie. J'arrive dans sa rue quelques minutes plus tard. Sa maison est légèrement plus grande que la mienne. Il y a un étage, le jardin est rangé et tondu impeccablement. Je n'hésite pas et me dirige vers la porte d'entrée.

Je sonne et c'est la mère de Kessy qui m'ouvre.

—Olympe ! Quel plaisir de te voir ! Comment vas-tu ?

Nous nous faisons la bise, et j'entre en lui répondant :

—Bien et vous ? L'aménagement c'est bien passé ?

—Oui ! Christophe est ravi ! Les travaux ont été terminés plus tôt.

—Génial !

Kee débarque alors et m'embarque avec elle après avoir adressé deux mots à sa mère.

Sa mère et son futur beau-père viennent de s'installer dans cette maison, avant Kee vivait dans un appartement étroit et inadapté pour une famille de trois personnes. Donc depuis sa rupture avec son ex-mari, sa mère s'était mise à chercher un nouveau logement. Mais quand elle a rencontré Christophe, tout s'est accéléré. Ils viennent d'emménager dans cette maison et organisent leur mariage qui devrait avoir lieu dans le courant de l'hiver.

Bref, je rentre dans la magnifique chambre de ma meilleure amie, qui est vraiment spacieuse : un grand lit est placé devant une baie vitrée donnant sur le jardin de derrière. Son bureau est de l'autre côté de la pièce, juste sur sa gauche se trouve une porte donnant sur une petite salle d'eau bien pratique. Il y a aussi une seconde porte donnant sur un grand placard qu'on peut qualifier de dressing : sa chambre est vraiment tirée des films américains.

De ce que j'ai pu comprendre, son beau-père a un travail très prenant mais qui rapporte pas mal. Je suis heureuse pour elle : elle a toujours vécu avec des problèmes de fin de mois. Elle essayait d'aider sa mère mais elles avaient toujours eu du mal, d'autant plus que son père biologique était chômeur. Au moins maintenant elles seront tranquilles.

J'enlève mes chaussures et m'installe sur son lit, et j'attends que madame ait fini sa toilette. Je regarde mon téléphone et passe sur mes réseaux sociaux : rien à signaler.

Soudain, en revoyant ma publication de la fin d'été, je relis le commentaire laissé par 'Ma-s0n', ou plutôt Mason tout simplement. Au lieu de me torturer avec des questions à son sujet, je passe sur son profil qui ne contient aucunes photos juste une story que je regarde. On l'y voit avec Vincent, sur un terrain de basket. Je verrouille mon téléphone et le jette sur le lit, agacée. Pourquoi m'ignore-t-il ? Enfin, je l'ignorais certes, mais il ne cherche pas à reprendre contact non plus.

Kee ressort de sa salle de bain toute fraîche: une paire de jeans noirs coupés droits, un chemisier couleur lilas rentré à la taille qui elle est marquée par une ceinture noir avec des détails dorés. Ses bijoux sont eux aussi dorés. Son teint métissé est mis en valeur par un peu de blush couleur pêche. Ses longs cheveux bruns sont attachés dans deux tresses plaquées de chaque côté de sa tête.

Nous bavardons et commençons à établir une stratégie pour notre compétition quand une voiture klaxonne dans la rue. Nous nous exclamons alors en cœur :

—Il est làààà !

Nous courons alors dans l'escalier et le dévalons à toute vitesse : nous allons retrouver notre meilleur ami !

Il marche vers la porte d'entrée quand nous sortons, pieds nus. Nous courons vers lui et sautons simultanément sur Ayden qui a les bras ouverts.

Il s'effondre sous notre poids et dit avec un air moqueur :

—À peine arrivé j'ai déjà deux filles dans les bras, je sens que je vais me plaire ici!

J'oublie tout: l'embrouille avec Royce, le silence de Mason et mes sentiments qui ne savent plus où donner de la tête avec mon frère, la compétition et ma mère. Tout s'efface lorsque Ayden me serre contre lui.

Nous rigolons tous ensemble, pas de doutes: cette journée sera une bonne journée.