𝟷𝟺 ¦ 𝚃𝚁𝙸𝙱𝚄𝙽𝙰𝙻 𝙳𝙴𝚂 𝙿𝙴𝙸𝙽𝙴𝚂³

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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟺
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊

     De frêles flocons tombaient en désordre des nuages gris qui obstruaient le ciel depuis le petit matin

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     De frêles flocons tombaient en désordre des nuages gris qui obstruaient le ciel depuis le petit matin. À travers la fenêtre, Marco contemplait le ballet muet de ces quelques cristaux d'eau qui reprenaient leur forme liquide au contact du sol trop chaud. Malheureusement, le climat s'était tellement dégradé que la neige peinait à s'installer en plein hiver. Le garçon prêta une oreille peu intéressée au cours d'humanités auquel il assistait, mais il avait déjà perdu le fil du raisonnement de leur professeur de philosophie. Face à une assemblée peu réceptive, celui-ci se livrait à une analyse ardue du Lièvre et de la Tortue, sans que personne n'en comprenne précisément le rapport avec le thème de la présente séance. D'habitude, Marco parvenait à saisir les divagations de leur vieil enseignant, mais il n'était pas capable d'une telle concentration aujourd'hui.

     En livrant son récit à Laure, il avait apposé la dernière pierre en sa possession à l'édifice. Dans l'état actuel des choses, il ne pouvait rien faire de plus, à part attendre que la machine judiciaire ne se mette en marche. Puisqu'Arashi se trouvait exclu pour un petit moment, il aurait pu employer ce temps pour souffler. Cependant, en dépit de ces instants de répit dont il disposait, Marco n'arrivait pas à calmer le tumulte qui s'agitait en lui. Il avait la désagréable impression de se trouver entre deux tempêtes : le fait d'avoir traversé la première sans trop d'encombres ne lui garantissait pas qu'il ressortirait indemne de la suivante. À peine s'était-il remis des derniers évènements qu'il appréhendait déjà ceux qui l'attendaient encore dans un futur à la fois trop proche et trop lointain.

     Le garçon accueilli la sonnerie mettant fin à ce cours soporifique avec un réel soulagement. En plus de devoir écouter les égarements incessants de son professeur dont l'esprit se perdait trop souvent dans un autre siècle, c'était la seule matière qu'il ne partageait pas avec Jean. Autrement dit, il ne pouvait pas s'amuser à le regarder dormir paisiblement lorsque lui-même s'ennuyait profondément. Il se releva en même temps que Bertholdt, son voisin de table, qui bailla discrètement derrière sa main. Marco étudia son ami du regard et songea soudainement qu'il était peut être temps de le mettre au courant de toute cette histoire. Après tout, le grand brun leur avait rendu service un nombre incalculable de fois sans pour autant toujours comprendre ce qui se tramait. Si quelqu'un méritait de connaître la vérité, c'était certainement lui.

     — Il y a une chose dont j'aimerais te parler, se lança-t-il. C'est à propos du gars de la dernière fois...

     Les deux garçons sortirent de la salle de classe animée pour trouver un coin plus tranquille. Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes, Marco lui rapporta simplement qu'Arashi l'avait harcelé et qu'il porterait bientôt plainte. Il resta bref et concis, car Bertholdt n'avait pas besoin de connaître tous les détails de sa situation. Fidèle à lui-même, son ami écouta religieusement ce qu'il voulait lui dire avant de prendre la parole.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant